depuis quand les arbres sans feuilles
en automne

quand est-ce ‑que ça commence-
qu’on meurt

ça est là à un moment

don­né

pris

on s’ar­rête lorsqu’on est arrivé
ça tombe sous le sens

on tombe

le moment pré­cis où l’on se laisse tomber
on a jau­ni, on a la sou­p­lesse d’une feuille, le boule­verse­ment des struc­tures, on ne tient plus, yeux ouverts ou fer­més tombent, ça n’a plus de per­cep­tion de sen­sa­tion d’être là, trop d’om­bres en soi il fait froid, coups portés de l’in­térieur, tant de choses déjà mortes, on est prêt, ce silence qui se veut en dedans, il n’est pas envis­age­able de mourir encore davan­tage, on est que con­tenu à ce qui n’ex­iste plus, on avait dit qu’on le ferait, mourir,

ou (inclusif) bien

le moment pré­cis où l’on tombe
le vent dans l’ar­bre, le poids d’une goutte de pluie, la fragilité des attach­es, on n’est plus tenu, yeux ouverts ou fer­més tombent, ça n’a plus de sig­ni­fi­ca­tion de direc­tion d’être là, trop d’om­bres autour de soi il fait froid, coups portés de l’ex­térieur, les oiseaux ne vien­nent plus, les autres sont prêts, ce silence qui approche, par la force des choses, on est que con­tenant à ce qui n’ex­iste plus, on nous avait prévenu, c’est une sai­son pour mourir,

mourir de soi-même
mourir du reste
ça a tou­jours été ça

on meurt parce qu’on meurt
 

image_pdfimage_print