Le Nom-Dit
Quand cela ne s’appelle pas
Ne s’appelle rien
Tiny tender shells of a look, of a touch,
Of a kiss
Glittering nuts of a possibility
Sparkles of a shivering hope1
Tes flèches
Cercles d’azur glacé
Rieur pourtant
Ces deux puits de ciel froid
Comme un orage brûlant grondant
Dessous le front
Voilà qui m’arrête le cœur
Ton cou est un poème
Tu me fais comme du velours couleur blé
Au fond du ventre
Insoutenable pointe de la plus belle des teintes
Déferlement de bleu floutant tous tes contours
Tu me perces les yeux
Ta chaleur me dissout
Tu me fais craindre
Ce que je connaissais
Et l’ordinaire n’est plus
L’empreinte de toi dans l’air
Ombre à portée de nez
Cruelle messagère
Avant coureuse acmé
Mais quand tu cèdes enfin tout contre moi tremblant
Tout est encore possible
Éden
L’Éden de tes bras et de tes mains
Ton corps est mon jardin
Je m’abreuve à ta voix
Me nourris de ta peau
Et jamais rien n’égale
Un instant de tes yeux
Il me faut te le dire
Je m’y noie à loisir
A dessein
Le dessin de ta bouche
Miracle de douceur
Quand tu la poses
Sur le brasier de mon ventre
Je n’ai jamais ou presque
Lu deux fois le même livre
Mais je pourrais
Te méditer
Jusqu’à l’épuisement
Le goût de ta présence
Le parfum de tes mots
En t’attendant mon cœur
Ô ma jolie crevure
Je me régalerai
Du son de ton absence
Tempête
Il y a de la pluie et de l’orage dans tes yeux quand tu m’embrasses.
Deux iris de lumière grise
Nectar de nuage guerrier
Éclair abrasif et dardé
Tombent
Sur la terre mouillée des miennes
Qui te boivent et s’abîment
Je sens que je vais aimer tes tempêtes.
Croissant de toi
Couchée contre ton dos
Je passe ma main sur toi
Chaque élan de mes doigts
Te dit je t’aime
Je fais couler ma langue entre tes deux épaules
Au creux de la colonne
Au gré de ma folie
Tu es vaste
Mon miracle
Et je t’explore
Ma forêt de peau tendre
Ma montagne bénie
Fleuve d’amour
Courant de force
Tu tiens de l’infini
Voile Acté
Attends que le sommeil te recouvre de son voile sombre
Qu’il t’enveloppe de son étreinte rassurante et calme
Que la nuit t’isole de la terre où les soucis t’accablent
Qu’elle t’emporte vers mille et un ciels
Que des rêves veloutés t’entourent de leur ronde joyeuse
Que le doux réveil lève la cape foncée du sommeil
Et que le jour écarte la robe mystérieuse de la nuit
Pour envahir tes yeux de la beauté du monde
Note
1 — Minuscules coquilles tendres
Regards, gestes, baisers
Coquillages scintillants de possibles
Eclats d’espoir tremblants