Yan Houssin, professeur de philosophie, avait depuis longtemps disparu, comme la nécessaire mue qui avait permis la naissance de Tristan Cabral : son premier recueil, en 1974, Ouvrez le feu, salué par la critique, était l’oeuvre un jeune poète de 24 ans déjà suicidé en 1972… C’est dire que la mort a toujours accompagné ce tendre poète révolté. Désormais, c’est le poète qui s’est éteint définitivement, dans la nuit du 21 au 22 juin, dans l’EHPAD de Montpellier où il finissait ses jours.
Profondément nihiliste, il ne supportait pas d’être dépendant, et son ancien élève, Helio Yago Mateu, qui nous a annoncé son départ, et adressé les émouvantes dernières photos prises en août 2019, nous citait les derniers mots de leur échange au téléphone : ¡Me falta la muerte! (La mort me manque!)
Il n’était pas oublié, juste en retrait : ses amis poètes, ses anciens élèves, ses lecteurs, ceux qui croisèrent sa route ou ses écrits, qui se lancèrent en poésie après avoir découvert le continent noir qu’il explorait, savent qu’il est toujours présent dans les coeurs. Son dernier recueil, Poèmes à dire, est paru (comme nombre de ses titres), par les soins du poète-ami-éditeur Jean-Michel Sananes, aux éditions Chemins de plume
On trouve des articles et des poèmes de Tristan Cabral sur Les Hommes sans épaules et ici- même sur Recours au poème qui lui consacrait en mai 2019 un hommage.