Il arrive que l’on croise, trop peu sans aucun doute, la poésie de Claudine Mussawir, ici et là en revues, dans Nu (e) par exemple. On la découvrira si nécessaire, ici, avec force bonheur. Une poésie qui s‘inscrit ouvertement dans diverses traditions :
L’Isle-sur-la-Sorgue
Une roue immense
Étonne le temps
Une roue, celle de la poésie qui étend ses ailes par-delà les hommes ; la poésie traverse, elle ne s’éteint pas – on n’éteint pas le chant de l’origine.
Comment retrouver
comme prière nue
cette musique du silence
La poésie de Mussawir traite du temps bien sûr, comment pourrait-il en être autrement, et de la vie, de la mort forcément. Cela parle du réel.
Note à note
la mort la vie
intimement mêlées
dans une même énigme
dans le silence des étoiles
C’est une poésie qui connait la sagesse de l’instant égaré dans le tourbillon du temps présent.
Attendre
que le temps nous traverse
que sourde la source
que se dissipe la nuit
Poésie architecturée le long de vieilles traditions toujours vivantes et vivifiantes :
J’ai repris mon bâton
Pèlerin solitaire
et retrouvé le rite
Car en terres de poésie, c’est sans aucun doute l’heure d’une :
salve enfiévrée
comme un grand éclair blanc
Le recueil poursuit ensuite sa route, entre haïku et hommages à la figure tutélaire de Prévert, sans que pour autant cesse de se faire entendre la musique du réel :
Haïku
C’est d’abord un rythme
où bat le pouls du monde
Un bel atelier à découvrir, dans une très belle collection.