Le vent
épouse les balançoires
croise des oiseaux
bagués
esquive
les hommes
Un arbre hésite
à troquer
sève contre
pelures du langage
La terre ne connaît pas le doute
elle abrite
celui des hommes
Laisse-moi juste
empoigner la vie
ausculter ses splendeurs
et planter ton sourire.
Route
Un matin
on prendrait la route
braconnant la poussière
des chemins
laissant
les tristesses
matelassées
d’injonctions généalogiques
cloquées
sous la morsure
d’un crayon
On regarderait
les secondes
user les minutes
on quitterait le temps
la corrosion des heures
La parole de l’eau
étancherait nos peurs
on hésiterait
à douter.
Rumeurs
J’aime entrer dans la nuit
graver mes pas sous la lune
écouter
l’éclosion des étoiles
mobiles et rebelles
tresser mon sang
à celui des galaxies
sangler
les sanglots
contempler les halos
écouter
le rythme orphelin
des rumeurs de l’horizon
le galop
d’une larme
quelques résidus cosmiques.
L’enfant
Derrière ses doigts
l’enfant
sans cabane
se cache
sans refuge
pour dévêtir sa peine
Le temps passe comme un flocon planté
Le petit jour se greffe sur la cime des syllabes
Ses bras libres labourent l’espace
esquisse d’une seule caresse
boxée par l’absence
la pulpe du vent.