Le poème dévoile l’ontologie du secret :
l’écriture vraie n’est pas oubli de la présence
mais réelle présence.
L’écriture déviée
est devenue l’être de la technique.
La métaphysique de la parole est le mensonge du lyrisme.
Parce que le coeur se présente blessé
il n’est pas seulement vox mais aussi scriptura
L’écriture sacrée transmute la parole plombagine.
Dans la pensée du poème, la parole et l’écriture se fondent
dans le silence.
Aleph infini, terrible feu de l’esprit
Beth miséricordieux, qui nous protège de l’abîme
Guimel, le lieu du renversement décisif
Daleth, l’épée qui permet de traverser le fleuve de feu
Hé, la courbe concave et convexe de l’amour
Vav, la relation créatrice qui procède par le Fils
Zaïn, l’arme héroïque du refus
Het, le jardin clos de la compassion du Père
Tet, l’ouverture princière du crâne fendu par la bonté de Dieu
Yod, la gloire de la main trouée de lumière
Khaf, l’obéissante cambrure de la coupe élevée
Lamed, la montée de l’élision pure de la chair
Mem, la question qui nous donne vie
Nun, la vive flamme de l’eau vive
Samech, l’abri mensonger de la femelle
Ayin, l’équilibre rebelle du vide
Pé, le souffle du baiser de l’intime sonore
Tsadé, la clef de voûte du château intérieur
Qof, le troisième œil de la sainte aiguille
Resch, la trame cosmique de l’amour
Shin, l’orée verdoyante du Verbe incarné
Tav, l’ancrage du Nom crucifié