Christian Bobin nous a quittés le 24 novembre 2022 au Creusot, ville qui le vit naître le 24 avril 1951. Il avait 71 ans.
Je cherche le dieu sans barbe, le dieu sans dieu, sans grande musique, sans reliure cuir, sans effets. Le dieu du Rien écrit-il dans Très-Bas (1992), un livre consacré à François d’Assise qui l’a fait connaître auprès du grand public et lui a valu le Prix des Deux Magots en 1993 et Grand Prix catholique de littérature..
Fidèle à la région qui l’a vu grandir, il y étudie la philosophie et travaille pour la bibliothèque municipale d’Autun, à l’Écomusée du Creusot, puis comme rédacteur à la revue Milieux.
Ses premiers textes, marqués par leur brièveté datent des années 1980. Ils sont publiés aux éditions Brandes, Paroles d’Aube, Le temps qu’il fait, chez Théodore Balmoral, et surtout chez Fata Morgana (où il publie notamment Souveraineté du vide et Lettres d’or).
Christian Bobin présente son recueil Un bruit de balançoire paru aux éditions L’Iconoclaste. Rentrée littéraire automne 2017. Librairie Mollat.
Ayant toujours vécu à l’écart du monde, il s’installe en 2005 dans une maison isolée à la lisière du bois du Petit Prodhun, à une dizaine de kilomètres de son Creusot natal, avec sa compagne, la poétesse Lydie Dattas. Il reçoit le Prix d’Académie 2016 pour l’ensemble de son œuvre.
Auteur contemplatif, ses textes d’une prose poétique stupéfiante de pureté invitent au recueillement et à la méditation. Abordant des thèmes universels, comme l’enfance, la mélancolie et l’absence, ses ouvrages sont comme des fragments de vie qui, entre essai et poésie, témoignent de sa préférence pour la brièveté. Ses livres prennent ainsi parfois la forme d’un journal intime, comme dans Autoportrait au radiateur (1997), ou d’une suite de lettres, comme dans Un bruit de balançoire (2017).
Il laisse une œuvre immense, d’une importance incontournable, non pas parce qu’il est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages mais parce que sa voix était l’une des plus remarquables que ces deux siècles agonisants aient connu. Il restera irremplaçable.
Recours au poème partage la douleur et la tristesse de ses proches, ainsi que de tous ceux qui aiment l’or quand il s’agit de celui que l’ont trouve, rarement, ainsi qu’il avait le secret de le faire, dans les mots.
Le 19 avril 2014, Alain Veinstein recevait le poète français Christian Bobin pour son roman La grande vie (Gallimard), dans son émission Du jour au lendemain animée par Alain Veinstein diffusée sur France Culture..
Christian Bobin sur Recours au poème
Christian Bobin L’Homme joie par Jane Hervé.
Trois poètes du divin : Bobin – Lemaire – Bocholier par philippe Leuckx.
Christian Bobin, Noireclaire par Pierre Perrin.
Image de Une © Télérama.