Cette poésie parle de ce qui est en lisière, de ce qui peut être vu depuis un refuge du point de vue d’un être indéfini, caché, par besoin, par survie Son refuge est une forêt dans laquelle il enfouit sa vie Dans laquelle il s’enfuit De laquelle il ne peut s’enfuir vraiment Alors il longe ce qui le sépare des hommes Les sons, les allures, les rires, les gestes, les mots séparent Voir sans être vu, entendre sans être écouté, jouer sans y être appelé L’être maudit a pour lui la confession intérieure et les actes de solitude Cette poésie exprime la crainte que le monde atteigne par trop de folie l’être démuni de naissance.
Avertissement : les mots entre parenthèses ne sont pas lus, mais leur présence est nécessaire, les mots en italiques restent ainsi.
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ainsi arriver marais et flaques trouver ramasser inventer des choses bruits des rayons lumière dans les yeux devenir petit minuscule c’est le silence de l’eau avec des éclats de chatoiement des odeurs de lune alors marcher par l’ennui les dents mordent ma langue marcher par l’ennui les dents cassent en morceaux marcher par l’ennui briser des branches (casser) rompre des planches fouler les orties massacrer les orties les orties ennemies trancher les têtes puis les corps écraser les pousses admirer le lieu du combat s’assoir sur une souche pleurer là sans savoir sans eau qui coule, dans nuit attendre dans cabane demain je grimperai en haut des arbres voir le soleil admirer plaine le clocher du village vers l’école prendre route vers sur la grande route vers sur la très grande route noire route dessinée (de) les lignes blanches zozotantes (ou)… longues parfois (très)… dessous les arbres saisir les nuages
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les mains de l’homme de fer la poigne empoigner secouer secouer secouer la souffrance ça commence un jour jour précis l’instant de brute ça devient brute c’était mais devient alors (et) ça s’appelle la la brute coups le mal grimaces cassures brisures rien à briser le rien qui dit qui fait ça suffit à tuer ça du bonheur on est dans bonheur puis d’un coup frayeur le corps meurt de ça il meurt le mouvement meurt la grâce quand elle et qu’elle la grâce non non plus jamais plus élégance… parfois si encore un peu elle danse en elle dernière joie joie… dans dans cabane je vois encore (sa) la joie le vent des robes elles tournoyaient je riais… dans forêt les arbres dansent c’est elles et chantent… je ralentis je freine je stoppe comme si comme si je restais je moi dans le mouvement de ses robes
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ils gagnent le terrain mangent la terre bonne bétonnent goudronnent ça on sait ils arrivent avec leur vitesse sûrs des moteurs de vie la leur une mécanique d’anges anges détournés de l’attente déjouée leur esprit des anges tordus (des) anges perverses des anges ont ils ont mangé la loi les cathédrales elles protègent leurs mandibules croch(ues)ets les gargouilles dirigent recrutent repèrent crachent les petits je je les appelle les petits ils cavalent alors aux ordres aux ordres je me suis réfugié oui un réfugié ne plus quitter ça la quiétude d’être dans le silence mais pas le silence la solitude mais pas la solitude être immobile mais pas immobile je suis mes mots mes mots mes mots
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je fais plus vite plus mieux (que) le temps du jour avant le jour pour être prêt (avant) toujours avant toujours j’éclaire tout les étoiles qui les appelle(nt) qui le matin avec le réveil rayon le réveil soleil du chasseur du luisant des nuits avec des voyelles avec des consonnes (à) avec des sons la quiétude d’être dans le silence mais pas le silence la solitude mais pas la solitude (que) le temps les vagues de géant j’en ai devine mes mots mes mots mes mots mes mots
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je ne songe pas pas à moi pas à moi mais pas à moi un barouf du barouf du fracas même l’orage ne fait pas ça ô rage ma colère je ris quand l’éclair je ris quand tonnerre quand la grêle je me marre j’entends le cristal archange déluge de chant d’étoiles
ici l’eau fait ça si on veut sur des bateaux de glace sur des voiliers de l’été feuille de noix coquille radeaux de chêne plouf plaf pluf toc coulé re-coulé dépanné sauvé font ça les livres aux couleurs inventent les mares ce qu’on fait là
ça explose là-bas je sais mille bombes dix mille j’entends plus j’entends plus (geignent) ça geint les ruines ruines décharnées les corps fumées fantômes aux écoles les sons les rires les souvenirs muets j’entends plus le chien le chat vente vent ce n’est plus un souffle en haleine, charogne, les nuées les mouches des monceaux des monceaux
au bord (de) regarder la peau de l’eau attendre l’eau à soi attendre l’eau à soi c’est ça mais là-bas immense incroyable immense les yeux ne s’arrêtent pas le loin est loin loin loin sans jamais d’arrêt tirer l’eau à soi la plage l’immense mare salée c’est ça
des monceaux gémissants des vers, plein, le ventre ouvert geint et ça coule un liquide du fiel noir ça coule un son diable sa peau écorchée peu à peu ça s’ébruite ça se déshabille en sang caillotte et bulles ça pourrit avec des sons bruits de ça ça pourrit sur les champs de ça une guerre les nuées carillonnent de leurs ailes il suffit d’elles (de) elles sept mouches pour un nuage un silence ça n’existe plus
(et) je ramasse aux champs les chutes de voix célestes
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gouttes qui font ding dong
poings défaits mains ouvertes
posées sur la terre posées vers le ciel
mains de gouttes (clignent) de chatouillis
mains libres de pluie de gouttes mains nénuphars
des mains libellules
il me reste la guirlande du rêve
ange grenadine
elle est venue là et
elle chante rit
je mire la lumière dans ses yeux
stop
puis les mots les gestes
stop
rien
juste dans l’éclat
juste un éclair
nous aurons les gestes minimum pulsations infimes les sons du cœur des vaisseaux à fleur de peau avec des fleurs les toisons d’or
il y a une vie qui bouge partout sous les écorces dans un caillou ça grouille même à la queue de la comète
16 et 17
grand arbre mon ami je t’embrasse mais tu grattes
une bête sent la fourrure la terre feuille sauvage (d’)étoiles filantes incandescentes dans le corps les yeux lâchent des balancelles stop la magie stop elle parle elle sourit bouge ne fait plus la lumière (parle s’enfuit) explique raconte elle ment ajoute ça multiplie ça soustrait elle additionne elle divise (perd je perds) elle montre sa tête ses bras ses jambes sa chair rose ses yeux bruns ses cheveux tous frisés elle met du bleu des bleus sur ses ongles du vert sur les orteils bijoux au cou à la cheville (les doigts) des bijoux (les) diamants avec de l’or encore les améthystes et les rubis encore les émeraudes (et) en chrysalide
elle cache puis elle laisse une trace quand partie loin elle disparue une bague comme en toc tic toc accrochée dans le rayon soleil contre la pendule tic tac j’attends un mirage sans lumière je plie et je replie bras jambes corps têtes pieds mains lesoreilles même ferme tout ça et pose ça en rond sur les fougères oranges
des millions et une fourmis bavassent elles torturent le cadavre encore dans la vie elles (déchirent) découpent arrachent (piétinent acidifient) percent et boivent et rongent, le cadavre hurle des faux cris, (ce sont) elles qui tchatchent qui montent au ciel le (un) vrombissement des maux humains les bouffent les digèrent les crachent en sons incroyables tuent les oreilles
moi j’entends tout ça assis moi plié contre l’arbre (j’)écoute les peurs humaines toutes les terreurs mondiales de la nuit moderne je me plaque contre le tronc (j’)ouvre grand ma gueule et (je) mords l’arbre
un hellébore de fin d’hiver (elle) tombe dernier(s) ®appel(s) (l’)avant le (à) présent
donne-moi de la gaieté l’univers (en) dans la poche une pierre un pétale une écorce donne-moi que ça et toujours que ça chante des instants de trésor à garder siroter l’été réchauffer l’hiver je fixerai la lune je peindrai la lune je la frôlerai la lune elle me fera une note suspendue en attendant que le requiem s’élève
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le maître me donne à moi (moi) contre le radiateur la bonne place c’est (ce) qu’il faut trouver toujours avec des gommettes (et des) les images les mots des autres les additions des autres ah les récitations ah les récitations les mots des récitations les images des récitations écho des mots des récitations ah les images des récitations ah les images des récitations longtemps en écho même en récréation écho des images et des mots à dessiner sur le sol des faux mots des fausses images
allongé je regarde le ciel venir établir l’ordre je croyais que la terre elle allait vite si vite quand le vent et ça filait dans le ciel les nuages ils défilaient si vite sans bruit le vent si mais les nuages non ils imitaient les sons des songes m’emmenaient loin dans la terre à l’intérieur(e)
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tu veux jouer aux billes je suis bon aux billes (bonne bille) (bonnes billes) le champion peu s’affrontent je pique toutes les billes (car champion) peut pas perdre car champion le terrain connu gratté du regard promenade des doigts du doigté paf la bille dedans au pied de la racine (un) tilleul (doit) dix billes vingt billes gagnées les belles (billes) agates (belles) brillent elles s’amoncellent petite vasque au pied de l’arbre nid de billes richesse des lumières mettre la bille entre les doigts s’éblouir au soleil il y a des mondes là-dedans si je bouge si je tourne des mondes magiques des planètes interdites (seules connues seules) je les gagne toujours alors perdent déçus eux pleurent eux jalousent eux voudraient les billes les planètes les cieux du(e) magicien jamais me les prennent mes agates eux boudent s’éloignent ne jouent plus jamais (longtemps longtemps) car eux savent mon armée mes galaxies de couleur
moussaillon, à l’abordage de la vie ha ! ha ! tout droit, courir, sauter, berlinguer dans tous les sens ! bourlicoter avec espoir, c’est quoi (l’espoir) ? la peau s’éveille ! les fantômes (ils) rapetissent ! sympa ! belle journée ! ce sera comme ça, avec le cœur ! vas‑y mets(-y) la joie !