texte et tra­duc­tions de Béa­trice Machet

 

Emer­son Black­horse Bar­ney Mitchell est mem­bre de la nation Nava­jo, c’est-à-dire Diné si l’on s’en tient au mot de leur langue qui désigne ces habi­tants du sud-ouest des États-Unis dont la vaste réserve englobe les « four cor­ners », c’est-à-dire le lieu où se joux­tent les états de l’Utah, du Col­orado, du Nou­veau-Mex­ique et de l’Arizona. Il est né en 1945 sur la réserve Nava­jo, près de Shiprock, état du nou­veau Mexique. 

Shiprock (rocher-vais­seau) est un lieu sacré pour le peu­ple Nava­jo, nom­mé  Tsé Bit’ A’í , soit la roche avec des ailes. Cette mon­tagne d’origine vol­canique s’élève à 518 mètres au-dessus du plateau du Col­orado lui-même atteignant en moyenne 1500 mètres d’altitude. Fig­ure de proue du paysage Shiprock rap­pelle la migra­tion opérée par les ancêtres avant d’arriver et de s’installer sur leurs ter­res du sud-ouest améri­cain. Il est dit que les ancêtres  Nava­jos avaient tra­ver­sé une mer étroite loin au nord-ouest pour échap­per à des guer­ri­ers d’une autre tribu. Les medecin-men avaient prié pour obtenir de l’aide auprès du grand mys­tère. Soudaine­ment la terre était mon­tée de sous leurs pieds pour devenir un énorme oiseau qui les por­taient. Jour et nuit l’oiseau avait volé au sud, jusqu’au lieu où se situe main­tenant Shiprock. Ce réc­it tra­di­tion­nel enseigne non seule­ment l’histoire et les orig­ines Nava­jos, mais c’est aus­si une métaphore de la puis­sance de l’esprit humain capa­ble de s’élever pour résoudre les prob­lèmes de l’existence quand il est relié aux puis­sances de l’univers, avec cette con­science de faire par­tie d’un grand tout dont l’harmonie per­met de vivre et de grandir dans une ouver­ture pro­pre à ren­dre l’existence enrichissante, et ce pour le bien de la com­mu­nauté. Black­horse Mitchell a d’abord été élève à l’Intermountain Indi­an School, puis a été étu­di­ant à L’institut des arts Amérin­di­ens de San­ta Fe, et enfin a ter­miné sa for­ma­tion au Fort Lewis Col­lege. Il est devenu enseignant, pro­fesseur d’études sociales à Chin­le, état d’Arizona, il a aus­si enseigné la musique Nava­jo à la Rough Rock Demon­stra­tion School. 

Black­horse Mitchell, Horse­back Rid­ing Song,  Don’t Let Go ℗ 2007 Cool Run­nings Music — by CDBa­by.

Il a com­mencé à écrire de la poésie alors qu’il était en pen­sion dans les années 1960. Il écrit soit en Nava­jo, soit en Anglais, il lui arrive aus­si d’alterner les deux langues dans un même poème ain­si que d’autres auteurs Nava­jos le font, par exem­ple Rex Lee Jim, Nia Fran­cis­co et Lau­ra Tohe pour n’en citer que trois. La poésie en anglais et en anglais+navajo atteint à la fois un pub­lic plus large de non-Nava­jos, mais aus­si un pub­lic plus large par­mi les Nava­jos car tous ne savent pas écrire leur langue, ou même ne la par­lent pas couram­ment. En 1964, Emer­son Black­horse Mitchell a reçu le prix « Nation­al Poet­ry Day » et en 1965 le prix Vin­cent Price d’écriture créa­tive.  Con­nu pour son réc­it auto­bi­ographique inti­t­ulé Mir­a­cle Hill : the Sto­ry of a Nava­jo Boy (La colline des mir­a­cles : his­toire d’un garçon Nava­jo) paru en 1967 aux édi­tions Uni­ver­si­ty of Okla­homa, il a égale­ment écrit un poème por­tant ce titre, paru en 1972 dans la revue  Amer­i­can High­ways qui pub­li­ait régulière­ment des poèmes rédigés par des habi­tants des dif­férentes réserves du sud-ouest.

La colline des miracles

Je me tiens sur ma colline miraculeuse,
Je m’in­ter­roge sur la dis­tance au loin,
Là-bas je me demande où j’arriverai?
Je me tiens sur ma colline miraculeuse,
Le vent mur­mure à mon oreille.
J’en­tends les chants des anciens.
Je me tiens sur ma colline miraculeuse,
Je m’en­veloppe de ma solitude.
C’est ma cou­ver­ture rayée.
Je me tiens sur ma colline miraculeuse,
Et j’en­voie des vœux émouvants
Au monde hors de portée de main.
Je me tiens sur ma colline miraculeuse,
Le mer­le bleu qui vole au-dessus
Me con­duit à mon ami, l’homme blanc.
Je reviens à ma colline miraculeuse.
Enfin, je me con­nais tout entier
Là-bas, au-delà, et ici sur ma colline.

Ce poème qui prend des allures de chant, dit bien la dis­tance qui sépare deux mon­des régis par des principes telle­ment dif­férents que les fréquenter tous les deux en restant équili­bré sem­ble relever du mir­a­cle. Mais les fréquenter tous les deux est gage de se con­naître tout entier, aller chez « les blancs » est l’expérience ini­ti­a­tique indis­pens­able qu’un‑e  jeune Indi­en-ne d’Amérique doit accepter pour mieux retourn­er dans son monde, riche et humaine­ment com­plet, ayant acquis les con­nais­sances qui servi­ront à défendre sa communauté.

Black­horse Mitchell, Where Were You When I Was — Sin­gle ℗ 2006 Cool Run­nings Music — by CDBa­by.

La colline des mir­a­cles, ce réc­it auto­bi­ographique que Black­horse Mitchell écrit sous les traits d’un jeune écol­i­er, com­mence ain­si : « C’était en 1945, un matin froid, le troisième jour du mois de mars. Un petit garçon nais­sait alors que le vent souf­flait son froid glacial con­tre le hogan et que les étoiles dis­parais­saient dans le ciel. » Broneco, un jeune Nava­jo racon­te sa quête d’un mir­a­cle. Il s’agit de la lutte d’un garçon pour appren­dre – ce qui serait pour lui un mir­a­cle – face à des hand­i­caps que la plu­part des gens qual­i­fieraient d’insurmontables : pau­vreté, racisme entre autres choses. Sous la direc­tion d’un pro­fesseur déter­miné à l’aider à réalis­er ce mir­a­cle, il racon­te sa vie depuis sa nais­sance jusqu’à l’aube de l’âge adulte, le résumé pour­rait  ressem­bler à cela : d’abord il garde les mou­tons de la famille, puis vit dans un pen­sion­nat, ren­con­tre des Blancs pour la pre­mière fois, voy­age sur la réserve et finale­ment s’inscrit à l’Institut des arts amérin­di­ens de San­ta Fe, où son tal­ent est encour­agé. Mir­a­cle Hill est écrit dans un style très per­son­nel, avec des entors­es faites à la gram­maire anglaise, mais l’authenticité est à ce prix puisque l’anglais n’est qu’une langue acquise sous la con­trainte et trans­for­mée par l’usage de ses locu­teurs Nava­jos. Ce livre nous donne une mine d’informations sur les tra­di­tions cul­turelles, sur les rela­tions famil­iales, sur la vision du monde des Nava­jos. Mais c’est un livre à portée uni­verselle en ce sens qu’il encour­age chaque lecteur à chercher son pro­pre mir­a­cle. C’est ce livre, dit Luci Tapa­hon­so, elle-même Nava­jo, qui l’a inspiré, qui lui a don­né l’élan et l’envie d’accomplir son mir­a­cle à elle, de devenir la poétesse recon­nue qu’elle est aujourd’hui.

Mais la réserve Nava­jo n’est pas tou­jours le lieu de mir­a­cles. Et si la beauté des paysages, ceux que nous voyons sou­vent dans les west­erns (ceux du canyon de Chelly, de Mon­u­mentsVal­ley, de Ante­lope Canyon), il y a un autre aspect moins riant : Emer­son Black­horse Mitchell en intro­duisant son poème lors d’une lec­ture publique a dit ceci : « Quand les gens vien­nent en Nava­joland , ils dis­ent tou­jours : Mon Dieu, votre pays est mag­nifique, les rochers, les mon­tagnes, mon vieux vous avez un super pays. Quand j’entends ça, je regarde tou­jours sur ma pro­pre route. Et ce que je vois, c’est le con­traire.  Alors j’ai écrit ce poème. »

La beauté
de NAVA­JOland

Des sacs en plastique
souf­flés par le vent,
l’aluminium
des canettes de bière
bril­lant dans la campagne
des mouch­es prof­i­tant des déchets sur
le vide ordure des couches
PLUS
une bouteille vide de Zima*
ornant le bord de la route
La BEAUTÉ un  NAVAJOland
petites et gross­es ordures déri­vant dans la bour­rasque de vent
écras­ant chiens et coyotes
vautours
se régalant de l’odeur détéri­orée de la viande
PLUS
les corbeaux
s’envolant avec les yeux de la proie
« La beauté de NAVAJOland »,
dites-vous
ces nuages ​​som­bres pol­lués ne sont pas les vrais nuages
​​les rivières
et les ruis­seaux sont contaminés
par la pisse et les excré­ments des ploucs
PLUS
l’u­ra­ni­um dans la riv­ière inno­cente et mugissante
La BEAUTÉ de Navajoland
bretelle de soutien-gorge
suspendue
au poteau indicateur
cru­ci­fix avec bou­quet de FLEURS en plastique
DEBOUT rap­pelant les humiliations
PLUS
le déca­page du char­bon de la Terre Mère
PLUS
les inon­da­tions de pluie acide
ce n’est pas la beauté de
Navajoland
c’est comme ça que je vois la Nation Navajo
il n’y a pas de beauté

À MOINS qu’ils nettoient
les cen­trales élec­triques et toutes ces saletés
alors je serai fier
mais je ne suis pas fier

je vois tout ça
je vois les gens de ma Nation Navajo
don­ner des conférences
ils por­tent tous ces bijoux
turquoise
en dis­ant « Mère Terre »
et je ris
je me regarde un peu
je ne vais pas venir ici
en por­tant tout ça
sauf cette montre
mais je ne vais pas venir ici
jouer à l’homme-médecine sauvage
en tenue d’apparat
me prom­enant dans les alentours,
non, ce n’est pas mon style.
Je préfère venir ici
et être moi-même
c’est ce que j’aime faire
donc c’est ce sur quoi j’ai travaillé
écrire

 Et Emer­son Black­horse Mitchell de conclure :

 le titre du livre (Mir­a­cle Hill) ne par­le pas de beauté
 mais sim­ple­ment du pays
de la terre telle qu’elle était à la fin des années 40
 je dirais
et c’est de là que je suis sorti. 

Zima est une bois­son maltée créée et dis­tribuée par Coors, très en vogue dans les années 90,  com­mer­cial­isée comme une alter­na­tive à la bière. Elle est générale­ment aro­ma­tisée aux agrumes

Loin de décrire une ver­sion idyllique et idéal­isée de la réserve, Emer­son Black­horse Mitchell  la mon­tre telle qu’il la voit hors des cir­cuits touris­tiques. Au début du poème il expose crû­ment la saleté, témoin et con­séquence de plusieurs cen­te­naires de poli­tique colo­nial­iste et raciste ayant inscrit des trau­ma­tismes pro­fonds, par­fois au-delà du guériss­able, dans les mémoires et les incon­scients ; saleté témoin et con­séquence de l’état de pau­vreté dans lequel bien des gens sur la réserve vivent, avec son corol­laire : dés­espoir, alcoolisme. Saleté aus­si à cause de l’exploitation minière améri­caine sur la réserve, exploita­tion débridée et à ciel ouvert qui a ouvert les flancs de la terre. Mais tout pour­rait chang­er, il suf­fi­rait d’abandonner l’exploitation des mines de char­bon, d’uranium (presque 500 d’entre elles ont été aban­don­nées après des luttes juridiques et bien des can­cers), il suf­fi­rait de décon­t­a­min­er et de net­toy­er ce qui défig­ure les paysages grandios­es. Le poète ici dénonce un mod­èle de société qui n’hésite pas à choisir la laideur pourvu qu’elle rap­porte à quelques exploitants et entre­pris­es n’ayant aucun scrupule à empoi­son­ner les eaux que boivent les Nava­jos. Un mod­èle de société qui insulte, qui blesse, qui bafoue la Terre Mère. Un mod­èle de société qui ne laisse pas beau­coup d’autres choix aux Nava­jos eux-mêmes que de cor­re­spon­dre aux stéréo­types (tenues de céré­monies, bijoux de turquoise) s’ils veu­lent gag­n­er quelques dol­lars auprès des touristes pour sur­vivre. Pour­tant l’aspiration à la beauté et à la dig­nité est forte, ce sont des valeurs car­di­nales pour la cul­ture Nava­jo. Et ce qu’un Nava­jo com­prend comme beauté n’est pas cette émo­tion esthé­tique, ce con­cept encadré par quelques normes occidentales. 

Black­horse Mitchell, Dine Two Step,  Don’t Let Go ℗ 2007 Cool Run­nings Music — by CDBa­by.

Lorsqu’Emerson  Black­horse Mitchell par­le de «beauté », il ne faut pas la com­pren­dre selon notre accep­ta­tion ordi­naire du mot beauté en français ou « beau­ty » en anglais. Les points de vue Nava­jos sur cette notion vien­nent tout droit de la vision du monde Nava­jo, une sorte de philoso­phie qui est aus­si une forme de spir­i­tu­al­ité et qui est fondée sur le con­cept Nava­jo de « Hózhó˛ ». Hózhó˛ est for­mé à par­tir du rad­i­cal ver­bal ‑zhó˛ qui désigne aus­si bien la beauté, l’harmonie, le pais­i­ble, l’ordonné. Le Hó pour entrelac­er les divers­es nuances de sens entre elles. Car sans paix pas de beauté pos­si­ble, pas de vie au som­met de sa pléni­tude et de ses poten­tiels. Parce qu’ordre extérieur autorise une paix intérieure. Parce que l’harmonie est ce que recherchent les Nava­jos, (et avec eux les amérin­di­ens en général), c’est une quête et un idéal, c’est le but de la vie, c’est un accom­plisse­ment tou­jours recom­mencé dans la paix et dans la beauté. Je repro­duis ici quelques vers d’un chant de prière Nava­jo comme une preuve à ce que j’avance.

Dans la beauté, je marche
Avec la beauté devant moi, je marche
Avec la beauté der­rière moi, je marche
Avec la beauté au-dessus de moi, je marche
Avec la beauté au-dessous de moi, je marche
Avec la beauté tout autour de moi, je marche

Tout est fini dans la plénitude
Tout est fini dans la plénitude

Alors en effet, non, à vivre selon le mod­èle occi­den­tal, agres­sif, impéri­al­iste, cap­i­tal­iste, il n’y a pas de beauté. Quant au laid, ce con­traire de la beauté, en langue Nava­jo on dirait hóchxó˛, soit « laid, désor­don­né ». Les con­di­tions laides et désor­don­nées que sont la pol­lu­tion, les bretelles d’un sou­tien-gorge sur un poteau indi­ca­teur et une riv­ière souil­lée ne per­me­t­tent pas de vivre bien et tous les rit­uels Nava­jos visent juste­ment à rétablir l’harmonie, qu’elle soit intérieure à l’échelle indi­vidu­elle ou qu’elle soit sociale et col­lec­tive à l’échelle d’un clan, d’un peu­ple, d’une nation. Les rit­uels visent à per­me­t­tre les con­di­tions de Hózhó˛. Le poème de Mitchell, par sa ten­ta­tive d’amener les audi­teurs à réfléchir et à voir, est aus­si une ten­ta­tive de rétablir l’ordre, de restau­r­er la « beauté ».

Faire réfléchir, c’est ce pour quoi la poésie est faite selon la vision Nava­jo du rôle de la poésie. Mais la poésie pour eux n’est pas à met­tre dans une autre caté­gorie que d’autres modal­ités lit­téraires. Le mot « hane’ » sous-entend nar­ra­tion, il désigne aus­si bien les réc­its et les his­toires, qui con­ti­en­nent des enseigne­ments, et cela implique l’idée de partage. Pour les Nava­jos (comme pour d’autres peu­ples amérin­di­ens), le lan­gage, la parole, les mots ont un pou­voir vu comme sacré à ne pas dévoy­er. Il con­siste à pou­voir chang­er la con­science de qui écoute ou lit, et changeant les con­sciences, la poésie peut effec­tive­ment par­ticiper au change­ment du monde et au rétab­lisse­ment de l’harmonie. Néan­moins le but n’est pas d’imposer un point de vue ou des idées, racon­ter suf­fit, car éthique­ment par­lant il faut respecter la lib­erté de penser d’autrui et ça se dit : t’áá bí bee bóhol­nííh, ou, en anglais, « it’s up to her/ him to decide ». Les gens doivent être respec­tés, les con­di­tions du Hózhó˛ voudraient que quiconque puisse avoir toute lat­i­tude pour pren­dre ses pro­pres déci­sions, se faire sa pro­pre opin­ion, dévelop­per sa pro­pre interprétation.

Black­horse Mitchell, Bull Song · Where Were You When I Was Sin­gle ℗ 2006 Cool Run­nings Music — by CDBa­by.

Et c’est cette lib­erté inculquée par sa cul­ture Nava­jo qui per­met à Black­horse, alors élève dans un pen­sion­nat, de sur­mon­ter l’épreuve de la sépa­ra­tion d’avec sa famille, de s’adapter à l’éducation telle que pra­tiquée alors dans les pen­sion­nats pour Indi­ens dont les actu­al­ités récentes ont démon­tré qu’il s’agissait trop sou­vent d’une série de mau­vais traite­ments pour « tuer l’Indien » et « sauver l’homme » (ain­si que la for­mule con­sacrée de Richard Hen­ry Pratt, directeur du Carlisle Indi­an Indus­tri­al School en témoigne). Voici un poème touchant mon­trant à la fois la vul­néra­bil­ité et la force de ce jeune Nava­jo arraché à ses mou­tons et aux siens, qui devien­dra poète.

La graine soli­taire à la dérive

Venu du ciel-caséine bleu foncé
À tra­vers le vide de l’espace,
Un brin de coton navigue.
Je n’ai jamais été aus­si ravi!
La graine soli­taire à la dérive
Est passée devant ma fenêtre à barreaux,
En orbite tour­bil­lon­nante, elle a atter­ri devant moi,
Comme un agneau laineux -
Intouchée, indomp­tée et seule -
Marchant sur mon bureau, délicatement,
Lisant dans mes mains, je t’ai trouvée
Douce, en ape­san­teur, captivante.
Je t’ai souf­flée par la fenêtre barricadée ;
Tu t’es pavanée, tu as tourné autour de moi,
Partageant avec moi ta lib­erté aérienne.

Aujourd’hui Emer­son Black­horse Mitchell vit tou­jours à côté de la colline des mir­a­cles, tond les mou­tons en juin, par­ticipe aux céré­monies et rit­uels Nava­jos, et con­tribue à soit rétablir, soit à con­serv­er l’harmonie du monde.

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Béatrice Machet

Vit entre le sud de la France et les Etats Unis. Auteure de dix recueils de poésie en français et deux en Anglais, tra­duc­trice des auteurs Indi­ens d’Amérique du nord. Per­forme, donne des réc­i­tals poé­tiques en col­lab­o­ra­tion avec des danseurs, com­pos­i­teurs et musi­ciens. Pub­liée entre autres chez l’Amourier (Muer), VOIX (DER de DRE), pour les ouvrages bilingues ASM Press (For Uni­ty, 2015) Pour les tra­duc­tions : L’Attente(cartographie Chero­kee), ASM Press (Trick­ster Clan, antholo­gie, 24 poètes Indi­ens)… Elle est mem­bre du col­lec­tif de poètes sonores et per­for­mat­ifs Ecrits — Stu­dio. Par ailleurs elle réalise et ani­me chaque deux­ième mer­cre­di du mois à par­tir de 19h une émis­sion de 55 min­utes con­sacrée à la poésie con­tem­po­raine sur les ondes de radio Ago­ra à Grasse. En 2019, elle pub­lie Tirage(s) de Tête(s) aux édi­tions Les lieux dits, Plough­ing a Self of One’s Own, paru en 2021 aux édi­tions Danc­ing Girl Press, (Chica­go), et TOURNER, petit pré­cis de rota­tion paru chez Tar­mac en octo­bre 2022, RAFALES chez Lan­sk­ine en 2024.