traduction Marilyne Bertoncini
QUASI UNE SEXTINE
Je désire ardemment des pêches, objets stéatopyges à noyaux, pêches
mûres, ou non,
aussi fort que les guêpes qui bombardent en piqué
désirent ardemment le café glacé de mon verre.
Laissez-moi goûter la blanche, humide
chair sexuelle
de pêches vénitiennes sur la Riva degli Schiavoni
mûres ou non
si parfaites qu’elles devraient être inhumées dans du verre de Murano
avec des guêpes de verrre -
les filaments vert-blanc, humides
des pêches.
Je désire des pêches romaines jaunes
avec des guêpes de safran
en essaim sur elles au marché de Campo dei Fiori, écharnant
la nudité mûre de
Caravaggios sous verre.
Je veux dormir et rêver de cette humide et trouble
odeur. Ce n’est pas blanc. C’est froissé, foulé, blessé.
*
QUASI UNA SESTINA
I crave peaches, steatopygous things with pits, peaches
unripe or ripe,
as much as divebombing wasps
crave iced coffee from my glass.
Let me taste the white, wet
sexual flesh
of Venetian peaches on the Riva degli Schiavoni
ripe or unripe,
so perfect they should be entombed in Murano glass
along with glassy wasps–
filamented green-white, wet
peaches.
I desire yellow Roman peaches
with saffron wasps
swarming on them in the Campo dei Fiori market, fleshing
out the nakedness of ripened
Caravaggios under glass.
I want to sleep and dream this muddy wet odor.
It isn’t white. It’s strained, sprained, bruised.
*