Nous regagnons la cham­bre oblique, établie à dis­tance égale du roc et du fado, à mi-chemin d’une nuée de vignes ryth­miques et de l’insistance brunâtre d’une falaise. Ta main se veut oiseau ad hoc, quand règne beau, à portée de songe, un récif à mes yeux lucratif et doux.

Et frap­pée d’une pénurie d’oubli fla­grante, ta main – tou­jours elle – divulgue para­doxale le réc­it à peine estom­pé de nos dix vies com­munes, saupoudrant d’infini l’instant de notre dis­pari­tion, et sur l’insensé tar­mac du sou­venir, faisant atter­rir le char brûlé des ans à venir.

Advien­dra notre sourire, armé de la fin de toute chose. Advien­dront ces routes embrasées par nous jadis emprun­tées et rumi­nant au loin leur asphalte, routes rêvant de virages plus nets, d’arrêts brusques en plein coqueli­cot, rêvant de ponts courbes menant vers la posthume entente de nos folies désuètes.

Hier, tes cheveux bavarderont sur l’oreiller ivre, et moi serai là, à fumer à n’en pas finir le thym de tes joues.

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