Abdourahman Waberi, Tours de chapelet pour Tombouctou

 

Une petite amphore remplie d’eau
Pour les ablutions rituelles

 

Dans le creux d’une vallée aride
Dans la joie du jour commençant

Dans le bruit et la germination du temps
je n’ai rien à moi – sauf la crainte de Dieu

 

C’est Dieu qui pourvoit à la vie
Qu’Il m’a donnée
Jusqu’à mon heure ultime
Où il ne fera point nuit

 

∗∗∗∗∗∗

Comme un papillon de nuit
Qui se jette
Avec  joie sur la flamme

Là où les étoiles brillent
Qu’en diagonale de nous

 

∗∗∗∗∗∗

 

Arif

Le Connaissant
La grandeur est sa cape
L’immensité sa soif
Une graine de moutarde
Son orgueil

 

∗∗∗∗∗∗

 

De Cheikna

On a retenu la leçon
Il a dit
Abaisse-toi et tu ressembleras
A la pleine lune
Dont les gens ne voient
Que le reflet dans l’eau

 

∗∗∗∗∗∗

 

Ne soit pas
Arrogant comme la fumée
Qui s’élève dans le ciel
Alors qu’elle n’est qu’un produit
De la terre

Le chien de mon for intérieur

est là
couché devant
le chenil de la vie
Nu
tel le nourrisson
Qui attend tout de nous

 

 

 

 

Présentation de l’auteur

Abdourahman Waberi

 

Né à Djibouti, Abdourahman Waberi vit entre Paris et les Etats-Unis où il enseigne les littératures francophones à George Washington University (Washington DC). Il est l'auteur de nombreux romans, notamment Aux Etats-Unis d’Afrique, et d'un recueil de poèmes Les nomades, mes frères, vont boire à la Grande Ourse (Pierron, 2000)

 

Abdourahman Waberi