The Night Watchman (Gardien de nuit) de Louise Erdrich a remporté le Prix Pulitzer 2021 dans la catégorie fiction. Natalie Diaz quant à elle, a reçu le prix Pulitzer de poésie 2021 pour son dernier recueil, Postcolonial Love Poems.
The Night Watchman (Gardien de nuit) de Louise Erdrich a remporté le Prix Pulitzer 2021 dans la catégorie fiction. Il évoque les luttes Indiennes pour leurs droits (acquis par traités) dans les années 1950. On ne présente plus Louise Erdrich aux Etats Unis, tant son travail de poète et de romancière est reconnu, est énorme, est important. Elle est l’une, parmi les auteurs Indiens d’Amérique du nord, des plus lu-e‑s aux USA, et malgré les nombreux prix qui lui ont été attribués, a été reléguée dans la catégorie « Renaissance amérindienne ». Mais en France qui l’a lue ? Louise Erdrich est membre de la grande nation Anishinaabe, elle appartient à la branche des Ojibwas. Elle a grandi dans le Dakota du Nord, où ses parents travaillaient au Bureau des Affaires Indiennes. Deux de ses sœurs sont également des écrivaines publiées, Lise et Heid Erdrich.
Louise Erdrich, The Night Watchman, Corsair, 2020, 464 pages, 18 € 30.
L’action des romans de Louise Erdrich se déroule principalement sur la réserve Ojibwa (Turtle Mountain) dans le Dakota du Nord, entre 1912 et l’époque actuelle. Drôles, mordants, touchant, ils initient au mode de pensée des Indiens Anishinaabe et les critiques ont étiqueté l’écriture de Louise Erdrich comme partie du courant réalisme magique. L’ensemble de son œuvre romanesque suit la famille des Nanapush, des Kapshaw, des Lamartine etc au fil des ans, sur et en dehors de la réserve. Certains de ses livres ont été traduits en français et édités dans la collection Terre Américaine chez Albin Michel. Je conseille par exemple Love Medecine, ou encore le jubilatoire Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse.
Nathalie Diaz, Postcolonial Love Poem, Faber & Faber, 128 pages, 13 € 12.
Dans Postcolonial Love Poems (Graywolf Press), on retrouve incidemment le frère, mais une réflexion plus profonde émerge sur le rapport des langues entre elles (Anglais, espagnol, Mojave), sur combien la culture irrigue et nourrit notre rapport à la terre, au territoire et au monde. Ce livre offre des images fortes et des comparaisons charnelles, des points de vue sur le fleuve Colorado qui est ressenti comme le propre corps de la poète. Une traduction en Français de Natalie Diaz est en préparation et sortira aux éditions des Lisières.