Le numéro de printemps de Recours au poème propose deux dossiers spéciaux, consacrés aux langues et à la traduction – deux thèmes qui sous-tendent toute notre action de publication d’auteurs étrangers, et que consacre, en mars, le TOUR DU MONDE EN 24h DE POESIE qui, du 20 mars à 20h au 21 mars, à 20h, permettra à des poètes du monde entier de se passer le relais de lecture de poèmes, en direct sur zoom. En plus de notre action permanente de publication de textes traduits, nous avons cette fois interrogé les artisans-passeurs de poésie, dont l’activité et l’importance est encore souvent trop négligée et qui nous parlent de leur pratique (qu’on devrait mettre au pluriel, tant les personnalités et les parcours sont multiples).
Le premier dossier présente un poème original du grand écrivain italien Giuseppe Conte, très récemment publié en Italie et inédit en France, L’Erica/La bruyère, traduit par Marilyne Bertoncini. Angèle Paoli interroge les romans dans l’oeuvre de l’auteur , dans un article intitulé Apporte-moi tes chants, O mer et Bernard Bretonnière nous offre deux rares et introuvables entretiens avec Giuseppe Conte menés par lui lors du séjour de Giuseppe Conte à Saint-Nazaire, et pour la publication de l’un de ses livres en français.
Le deuxième dossier s’ouvre largement aux problématiques des langues et de la traduction : Jean-René Lassalle propose des considérations sur les utopies multilingues dans la poésie actuelle de notre planète, Marie-Jeanne Verny et Robert Paganelli parlent de leur projet autour des langues régionales qu’ils souhaitent ramener à la lumière, dans leur ouvrage commun, volume indispensable sur la poésie en langues régionales, le florilège poétique des langues de France . Guillaume Métayer, auteur de A, comme Babel, remarquable livre sur le travail du traducteur, nous offre un texte qui aurait pu à bon droit y figurer, et donne un avant-goût de ce que sa lecture peut procurer, avec “Pourquoi je ne sais pas dire cerise” , Dominique Hecq, poète et traductrice, interroge la dimension éthique de cette activité dans une réflexion accompagnée de poèmes de Claudia La Rocco — et Carole Mesrobian propose un entretien avec Marilyne Bertoncini, qui évoque aussi son parcours et ses liens intimes avec la traduction.
Carole Mesrobian ouvre également le thème de la traduction au passage des mots à d’autres médias, avec les brodèmes d’Ekaterina Igorovna, de même que Boris Bachana Chabradzé avec l’oeuvre de Heike Fiedler, auteure et artiste sonore et visuelle multilingue et l’article de Lidia Chiarelli, fondatrice du mouvement IMMAGINE E POESIA, que soutenait le poète américain Ferlinghetti, récemment disparu, qui évoque la poésie ekphrastique.
A ces article s’ajoutent l’article de Patrick Quillier Jorge Varga, le regard qui porte, accompagnant les poèmes de ce poète, photographe et apprenti-cinéaste mexicain, la présentation du poète argentin Esteban Moore par Miguel-Angel Real, la chronique de Béatrice Machet sur la poésie native-américaine, dans cette livraison consacrée à Elise Paschen la poétesse indienne Pankhuri Sinha dont Bernard Turle a traduit les textes, cinq poèmes du terre-neuvain Michael Crummey par Jean-Marcel Morlat, et la nouvelle chronique de Rémy Soual sur la musique, dont le deuxième volet aborde l’oeuvre d’Alain Bashung … sans oublier parmi les poètes, Christian Monginot, qui nous livre des pages inédites de son prochain livre L’insecte du placard , Philippe Salus et Loin des loups, Rachel Allaoui, Béatrice Paillet, Bénédicte Montjoie, Christophe Condello, Cathy Jurado et Bernard Pikeroen – et une nouvelle livraison de critiques de livres et de revues (renouvelée tous les 15 jours).
Bonne lecture, et bons voyages, à travers langues et pays.