Né en 1933, après une enfance passée à Londres, Jean-Jacques Viton, qui vient de nous quitter, a vécu à Marseille, où il était revenu pendant la guerre. Après quelques années au Maroc, dans l’après-guerre, il s’engagera dans la Marine, effectuant de nombreuses traversées…
Homme d’action, menant de front nombre d’activités, il fut – je le découvre ici — homme de théâtre, en tant qu’administrateur du Théâtre Quotidien de Marseille, premier théâtre professionnel régulier de la décentralisation (1958–1963), mais encore chroniqueur de théâtre au quotidien La Marseillaise, à Marseille (1964–1970) et collaborateur littéraire d’Antoine Bourseiller au Centre Dramatique du Sud-Est (1971–1973)
Ses activités nombreuses sont celles d’un homme engagé, aimant l’échange : il est co-fondateur de nombreuses entreprises :
la revue Banana Split (1980–1990) avec sa « complice » de toujours, Liliane Giraudon,
le Quatuor Manicle avec Nani Ballestrini, Jill Bennett et Liliane Giraudon en 1982, pour mettre en voix des textes écrits spécialement pour cet ensemble,
les «Rencontres Internationales de Poésie Contemporaine », (Festival de Cogolin, 1984, 1985, 1986).
JJ Viton et Liliane Giraudon chez eux ©photo Matricule des Anges
en 1990, toujours avec Liliane Giraudon, la revue orale vidéo-filmée La Nouvelle B.S. (trois interventions par an au Centre International de Poésie-Marseille)
en 1992, la revue semestrielle IF.
En 2000, avec Liliane Giraudon les Comptoirs de La Nouvelle B.S. (deux ateliers de traduction par an). Toujours en lien avec le CIPM (Marseille)…
Infatigable, il fut aussi membre du comité de rédaction de la revue Action Poétique (1963–1965, et de nouveau depuis 1991), collaborateur de la revue Les Cahiers du Sud, coofondateur et membre du comité de rédaction de la revue Manteia (1967–1974)
À propos de son dernier livre, Cette histoire n’est plus la nôtre mais à qui la voudra (P.O.L., 2016), Jean-Philippe Cazier écrit fort justement :
Un des enjeux de l’écriture de Jean-Jacques Viton n’est pas de “rendre le réel”, le monde, mais d’en suivre les lignes, de s’ouvrir à son existence, de créer des devenirs avec le monde et de les laisser constituer le texte. […] C’est la relation au monde qui prime sur la logique de la langue, c’est l’ordre et le désordre du monde qui existent sur la page, non ce qu’ordonnent les habitudes et exigences langagières. Comment dire le monde sans que celui-ci ne soit effacé par l’acte de le dire ? 1information wikipédia
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un extrait de Je voulais m’en aller mais je n’ai pas bougé (P.O.L 2008) lu par Marilyne Bertoncini
Parmi les titres publiés, de façon fidèle, majoritairement chez P.O.L, on retiendra ceux-ci, dont certains accompagnés d’une vidéo-lecture sur le site de l’éditeur :
Cette histoire n’est plus la nôtre mais à qui la voudra (2016)
ça recommence (2014) | vidéolecture
Zama (2012) — prix Hérédia de l’Académie française | vidéolecture
selected sueurs (2010) | vidéolecture
Je voulais m’en aller mais je n’ai pas bougé (2008) (vidéo-lecture recours au poème ci-dessus)
Kanaka (2006)
comme ça (2003)
Patchinko (2001) | vidéolecture
Le Voyage d’été (1999)
L’Assiette (1996)
Accumulation vite (1994)
L’Année du serpent (1992)
Episodes (1990)
Décollage (1986)
Douze apparitions calmes de nus et leur suite, qu’elles provoquent (1984)
On trouvera plus d’informations cet acteur de la vie culturelle et poétique qui a si totalement soutenu Marseille sur le site de La Maison des Ecrivains et de la littérature
Notes