Albertine BENEDETTO, Sous le signe des oiseaux
« Sous le signe » des oiseaux de toutes espèces – hirondelles, mouettes, rossignols -, pourquoi pas ? La poésie s'est toujours nourrie de nature et d'oiseaux.
Le recueil ici énonce donc le thème, avec un lyrisme souvent convenu, une poétique « cousue » de nombreuses images textiles (« déplient leur étoffe », « cousant le calme », »piquer dans la trame/ leurs fils de couleur »), ou qui font poétique (plusieurs « suave », « je funambule », « ailes frissonnantes dans le frais de l'aube », « une plainte lancine au coeur », « diaphane », « les cris stridulent le ciel », etc.), et parfois par le biais de poncifs (« paysage mouvant », « décrochent les étoiles », « clairières du ciel » qui déparent l'ensemble.
On eut aimer les oiseaux, la nature, les célébrer, encore faut-il que la stylistique et l'émotion vous emportent. Hélas, ici, à faire trop poétique, trop doux, le livret nous tombe des mains, nous rappelant que la poésie doit être nécessaire, essentielle, et trouver un lieu d'échange. Sinon, c'est lettre morte.
Le livre, heureusement, est très bien et très finement illustré par Renaud Allirand : arabesques, taches d'encres, oiseaux stylisés en noir, trait vif qui tranche avec le contenu mièvre des poèmes.
Albertine BENEDETTO, Sous le signe des oiseaux,
Collection Grand ours, L'Ail des ours/n°8, 2021, 74 p.,
6 euros ; Illustrations de Renaud Allirand.