Alexandre Lequœur, EDA, extraits
IX
Suivre le pavé
les odeurs
et le cours de la Seine
le jour
est sans matin
Flèche de Notre-Dame
blessure au mur
de Saint-Gervais
l'aube
est blafarde
De l'or scintille sensible
au tympan des Archanges
répondant au sourire
de la rue Quincampoix
Quand l'air porte des mots
inattendus encore
inspirant au retour
leur absence de poids
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XV
Les volets sont clos sur ma main
qui pour que l'autre écrive
protège la petite flamme
de l'appétit de l'ombre
L'instant auparavant
j'étais à la fenêtre
quand le ciel et la terre
se sont déréunis
Et ma paume recèle
de la mémoire claire
obscure à son envers
où demeure ma nuit
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XVI
L'autre nuit
Adjacente du jour dérobé
Entretient un silence
Dont l'éternel ennui
Déborde et puis s'élance
Par la mort initié
Pour entr'ouvrir une aube
Où l'homme se fait lyre
De la nuit palpitante
Au matin avouée
De la mémoire lente
Au présent avenir
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XVIII
Quel jour
quelle année
quel moi s'en est allé
battant des ailes ?
D'ouest en est
du pareil au même
Le chemin du retour
Est-il une route vers soi ?
Et si ultimement
il advient que j'acquiesce
vais-je me retourner
revenir sur mes pas ?
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XXXIX
Humer le matin
quand les toits se défont en nues
Boire l'aube
lire l'aube délivre