Quand la fumée montait droit de Ludlow
Un brouillard s’élevant de la Teme,
Heureux de l’étendue à labourer
Dans la gloire du matin
Je conduisais mon attelage.
Le merle en son taillis
Observait mes larges pas,
Et m’entendant siffler
Près des chevaux piétinant
Répondait de sa flûte :
« Reste couché, reste couché, jeune fermier ;
A quoi bon te lever sans cesse ?
L’homme levé des milliers de matins,
Finit pourtant par se coucher,
C’est alors qu’il est sage. »
J’ai entendu l’air qu’il chanta,
Et aperçus son jaune bec ;
Ramassant un caillou, j’ai visé,
J’ai ciblé l’oiseau
Qui s’est tu.
Alors mon âme à l’intérieur
A repris le chant de ce merle
Et toujours près des chevaux
Au long d’un chemin de rosée
Il a de nouveau chanté :
« Reste couché, reste couché, jeune fermier ;
Le soleil va toujours vers l’ouest ;
La route que l’on suit pour travailler
Conduit chez soi vers le repos,
C’est là ce que nous aurons de meilleur. »
Traduction par Delia Morris et André Ughetto
* * *
When smoke stood up from Ludlow,
And mist blew off from Teme,
And blithe afield to ploughing
Against the morning beam
I strode beside my team,
The blackbird in the coppice
Looked out to see me stride,
And hearkened as I whistled
The trampling team beside,
And fluted and replied:
‘Lie down, lie down, young yeoman;
What use to rise and rise?
Rise man a thousand mornings
Yet down at last he lies,
And then the man is wise.’
I heard the tune he sang me,
And spied his yellow bill;
I picked a stone and aimed it
And threw it with a will:
Then the bird was still.
Then my soul within me
Took up the blackbird’s strain,
And still beside the horses
Along the dewy lane
It sang the song again:
‘Lie down, lie down, young yeoman;
The sun moves always west;
The road one treads to labour
Will lead one home to rest,
And that will be the best.
* * *