Anne-Laure Lussou, Quelques… tiens (extraits), suivi de Plus loin que nos paupières
Quelques..tiens (extraits 1, 2, 3 et 4)
Par moments
le fleuve entier
passe
Ça
souci
Et puis
la
paupière
renoue avec le monde.
D’un coup
Laisser sur le seuil
les fêlures
D’un coup
Laisser faire
les verts les bleus
l’équilibre
la lenteur qui
d’un coup
ré accorde.
Être présente
- cailloux d’accord mais un peu moins –
tronc, voix, pieds
quelques cèdres dans un mouchoir
- force -
Capitaine d’un alphabet.
Siffler
dans le vent
les gratte-ciel
brandir son
appeau personnel.
Plus loin que nos paupières
Tes poumons
dans la tempête
ta tête à la renverse
et maintenant
Il y a des ours
dans mes nuits
padre en exil.
Tourner, tourner
le regard
derrière la frontière
Là, les cailloux ont des ailes
les valises des yeux
l’immense
vogue.
Je me serre contre la nuit
le jour
Tu es là
Estas ahi
Je n’irai
pas plus loin
Tu chuchotes
accoudé au gouvernail
La ruisseau tisse
près du feu
les larmes sèchent
Estas ahi
J’ai vu les colombes.