La campagne bruit
d’abondance
les verts s’ébrouent
cadeau de saison
les pierres se ré-
-veillent (on le voudrait)
d’un sommeil enchanteur
Quelle lumière
ouvrira les portes
interrogera les murs
confiant au geai
ou à la mésange
leur histoire
de longue mémoire ?
*
Le sentier déroule la pensée
qu’exhausse une cime nue
la trace devient méditation
ton geste déplie un horizon
que multiplie l’espace forgé
dans les étoiles un chant grandit
*
Tandis que le pied module
son phrasé l’éclat du ciel
te perfore à l’intérieur
qui sculpte l’immense sourire
de la joie ou de l’accord
*
Le geste silencieux d’écrire
enchâsse-le dans l’humilité
de la fougère
l’ardeur de la centaurée
l’éclat de rire du rhododendron
Entends la saveur du royaume
enchante la flèche
de ton langage dans l’explosion
de la nuit l’effervescence
des grands arbres et ce feu doux
qui t’irradie
*
Le jour pousse la fenêtre
m’accordant la grâce
de sa splendeur et demain
me visitera
singulier aussi
un autre jour qui suppliera
plus de présence entre la mésange
du matin et la résonance de la nuit
*
Derrière la vitre jacinthes
tulipes jasmins roses s’exposent
en une partition-vitrail
que font vibrer les heures qui sonnent
l’endormissement du village
Attente attelée à leur exubérance
et le jour qui monte couleur
groseille palpite de tendresse