Arnaud Beaujeu, Pas d’animosité
La grande chèvre blanche apparue dans le bois m’observe un long moment, depuis la nuit des âges et s’en va
Mésanges huppées, sitelles, fauvettes et loriots
chardonneret, verdiers, nonettes, grimpereaux
le chant de la forêt m’appelle et le jardin s’est embrasé
de ces jolis bruissements d’ailes
Mésanges huppées, sitelles, fauvettes et loriots
‘J’aime aller brouter dans le pré les herbes sèches au soleil, je n’ai pas d’animosité même si je sais qu’un jour pareil on viendra me tuer. Je reste parmi mes pareils, à brouter par le pré l’herbe dorée dans le soleil : ma douceur, ma docilité offertes aux cruels’
Gorge bleue, tête rouge, huppe orange et dos bleu
Ventre blanc, aile grise, jabot noir, œil de feu
Bec orange, pattes rouges, huppe jaune et col bleu
plume jaune, gorge rouge, ventre orange, aile bleue
Quand la huppe s’envole, c’est comme si une image d’école était devenue réalité. La tourterelle en croix vole au-dessus des blés. La chauve-souris se colle au mur pour se chauffer. Le cri de l’épervier, comme un signal d’été, une volée de moineaux dans les haies. L’aile noire et bleutée du corbeau passager des silences
Une chenille, un frelon, un bruit d’aile, une abeille
Un mulot, un grillon, une guêpe, un papillon
Une sauterelle, un bourdon, une araignée, un scorpion
Un orvet, une sitelle, un lézard, un hanneton
Quand l’orage menace les fourmis s’agitent, les geckos rentrent dans la pierre. Un pic épeiche tape tape sur le tronc vert. La silhouette assise d’un chat sous le murier, oreilles découpées sur le fond bleu nocturne
L’épine vinette et l’églantier
abritent le merle et la grive
Le pin d’alep et l’olivier
offrent leurs bras comme une rive
à la pie grièche et au geai
Mais sur la passerelle, parmi sentes et pins, des cailloux et merveilles, une chapelle au loin, deux écureuils à course-poursuite sur le tronc d’un pin blanc, une fourmi géante, des grillons stridulants
Le mouvement furtif dans le sous-bois d’automne d’un renard fauve et argenté