Discours prononcé le 23 janvier 2015 :
Jacques Kober (1921–2015) est né dans une famille alsacienne passée en France en 1914, puis installée sur la Côte d’Azur à la fin des années 20. Il a vécu, à 20 ans, le drame de la seconde guerre mondiale. Réfractaire du S.T.O., écrivant dans « L’Eclaireur de Nice », il est remarqué par Aimé Maeght, le futur créateur de la « Fondation Maeght » » près de Saint-Paul-de-Vence. Après avoir rencontré Matisse et Bonnard, et d’autres artistes repliés en zone libre, il partira animer la galerie Maeght à Paris à partir de 1945. Il y exercera des activités éditoriales comme directeur de la revue « Pierre à feu », et invente la collection « Derrière le miroir » qui durera jusque dans les années 80. A ce titre, il sera en contact direct avec les nouveaux peintres et les grands créateurs des années 40 et 50, au point de lancer sa propre maison d’édition, « Réclame », à Nanterre en 1949. Son existence est entrée en collision avec le renouveau du Surréalisme d’après-guerre avec l’organisation de l’exposition « Le Surréalisme en 1947 », et par la fréquentation d’André Breton et de Paul Eluard, ainsi que par sa participation au mouvement « Le Surréalisme révolutionnaire ». Il écrit des textes de présentation pour les peintres qu’il côtoie en même temps qu’il devient un militant politique. Ces activités de critique d’art, d’éditeur et de poète seront mises entre parenthèses des années 50 aux années 80 avec sa réinstallation à proximité de Nice dans un ancien mas provençal. Il enseignera au lycée technique de Saint Roche pendant de nombreuses années. Par la suite, il reprend ses activités dans le milieu artistique et poétique niçois, parisien et ailleurs. Jusqu’à un âge avancé, il a su mener à bien des projets de livres de poésie avec de grands artistes et de jeunes créateurs. Il a continué à admirer et à découvrir de nombreux talents. En résumé, la vie de Jacques Kober est emblématique d’une période de la vie culturelle sur la Côte d’Azur et il a marqué par son bouillonnement le renouveau artistique de la France à l’heure où Paris était une capitale de l’esprit.
Poète de l’amour et de la mer, je partage avec lui l’amour de la vie libre et des mots à imaginer. Que sa vie erratique et ardente de poète soit pour nous un modèle d’allégresse.