Edgard Hilsenrath

2018-12-21T20:21:26+01:00

Edgard Hilsen­rath, né à Leipzig en 1926,  con­naît une enfance aisée jusqu’à l’ar­rivée d’Hitler au pou­voir, qui change con­sid­érable­ment la vie de sa famille. Après s’être adressé, sans suc­cès, au con­sul des États-Unis pour obtenir des visas d’im­mi­gra­tion (c’est le début de Fuck Amer­i­ca), son père envoie, en juil­let 1938, sa femme et ses enfants dans leur famille en Roumanie. Mais en 1941, les Juifs de Sereth sont déportés à Mogilev-Podol­sk, un ghet­to ukrainien de plus de 50 000 per­son­nes, rapi­de­ment vidé par le choléra, le typhus, la famine et le froid.

A la libéra­tion du ghet­to par l’Ar­mée rouge, Hilsen­rath gagne la Pales­tine. Il con­naît l’ex­péri­ence (non con­clu­ante) des kib­boutz et erre durant deux ans, d’une ville à l’autre, accu­mu­lant les petits boulots.

En 1947, après avoir rejoint ses par­ents à Lyon, il est trans­for­mé par la lec­ture d’Arc de tri­om­phe d’Erich Maria Remar­que et com­mence son roman : en France, puis à New York, où il a suivi son frère en 1951. En 1958, il obtient la nation­al­ité améri­caine et ter­mine Nuit, roman d’un réal­isme cru. Au print­emps 1971, Le Nazi et le bar­bi­er est un suc­cès de librairie encore plus massif.

Mal­gré ces suc­cès, la vie d’Hilsen­rath change peu au cours de ces années améri­caines. Jusqu’à son départ pour l’Alle­magne, en 1975, il est serveur dans un del­i­catessen. Il tra­vaille au noir, ne paie pas d’im­pôts et reçoit chaque soir son salaire en liq­uide. Il décide de ren­tr­er en Alle­magne, où il cherche à nou­veau un édi­teur. Nuit reparaît en 1978, Fuck Amer­i­ca sort en 1980.

Le Con­te de la pen­sée dernière, qui reçoit en 1989 le prix Döblin, donne des ailes à Hilsen­rath. Les prix s’ac­cu­mu­lent, ain­si que les suc­cès et les signes de recon­nais­sance institutionnelle. 

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