Edgard Hilsenrath, né à Leipzig en 1926, connaît une enfance aisée jusqu’à l’arrivée d’Hitler au pouvoir, qui change considérablement la vie de sa famille. Après s’être adressé, sans succès, au consul des États-Unis pour obtenir des visas d’immigration (c’est le début de Fuck America), son père envoie, en juillet 1938, sa femme et ses enfants dans leur famille en Roumanie. Mais en 1941, les Juifs de Sereth sont déportés à Mogilev-Podolsk, un ghetto ukrainien de plus de 50 000 personnes, rapidement vidé par le choléra, le typhus, la famine et le froid.
A la libération du ghetto par l’Armée rouge, Hilsenrath gagne la Palestine. Il connaît l’expérience (non concluante) des kibboutz et erre durant deux ans, d’une ville à l’autre, accumulant les petits boulots.
En 1947, après avoir rejoint ses parents à Lyon, il est transformé par la lecture d’Arc de triomphe d’Erich Maria Remarque et commence son roman : en France, puis à New York, où il a suivi son frère en 1951. En 1958, il obtient la nationalité américaine et termine Nuit, roman d’un réalisme cru. Au printemps 1971, Le Nazi et le barbier est un succès de librairie encore plus massif.
Malgré ces succès, la vie d’Hilsenrath change peu au cours de ces années américaines. Jusqu’à son départ pour l’Allemagne, en 1975, il est serveur dans un delicatessen. Il travaille au noir, ne paie pas d’impôts et reçoit chaque soir son salaire en liquide. Il décide de rentrer en Allemagne, où il cherche à nouveau un éditeur. Nuit reparaît en 1978, Fuck America sort en 1980.
Le Conte de la pensée dernière, qui reçoit en 1989 le prix Döblin, donne des ailes à Hilsenrath. Les prix s’accumulent, ainsi que les succès et les signes de reconnaissance institutionnelle.
Poèmes choisis
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