René Guy Cadou

2022-03-06T08:03:17+01:00

Fils d’instituteurs, né en 1920 en Loire-Atlan­tique, René Guy Cadou envoie, dès l’âge de 17 ans, ses poèmes à Max Jacob qui recon­naît aus­sitôt en lui un poète. Réfor­mé pour cause de san­té, il devient insti­tu­teur et ren­con­tre Hélène, le grand amour de sa vie, inspi­ra­trice de nom­breux recueils. Durant l’Occupation alle­mande, il ne s’engage pas de façon mil­i­tante mais ses écrits, notam­ment le recueil Pleine poitrine,témoignent de son sou­tien à la Résis­tance et de son désir de dénon­cer la bar­barie nazie, par exem­ple dans les poèmes« Ravens­brück » et « Les Fusil­lés de Châteaubriant ».

Sa sen­si­bil­ité lit­téraire le rap­proche de Michel Manoll, Guy Big­ot, Jean Bouhi­er, poètes de « l’École de Rochefort » – dès 1941, divers auteurs se regroupent, en réac­tion con­tre la poésie nationale imposée par le Régime de Vichy. Puis, pen­dant près de vingt ans, quelques 147 ouvrages sont pub­liés par une trentaine d’écrivains, dont Mau­rice Fombeure, Jean Fol­lain, Eugène Guille­vic. Avec humour, Cadou écrit qu’il s’agit plus d’« une cour de récréa­tion » que d’une école lit­téraire au sens strict du terme. L’amitié du groupe l’emporte sur les pré­ceptes. Ceux-ci font d’ailleurs la part belle à la lib­erté de chaque créa­teur. Pour preuve, la for­mule de Jean Bouhi­er, qui résume l’état d’esprit de ces poètes : « Dire leurs poèmes à la face du monde, les mêler aux rythmes de la nature, au bruit des arbres, de l’eau, les mêler à la vie. »

Jusqu’en 1951, année de sa mort pré­maturée, René Guy Cadou écrit de très nom­breux poèmes. Michel Manoll, dans sa belle pré­face aux Œuvres poé­tiques com­plètes de son ami Cadou (édi­tions Seghers, 1973), en exprime la force sen­si­ble : « René Guy Cadou s’est voué à don­ner voix à tout ce qui par­ticipe au con­cert ter­restre, sans en exclure la plus hum­ble psalmodie ou le chu­chote­ment le plus dis­cret. […] En détachant la poésie de toute for­mule d’école, il l’a ramenée à sa voca­tion naturelle, qui est celle du chant et de l’effusion. »

Un des vers de René Guy Cadou pour­rait être le doux reflet de toute son œuvre : « Le temps qui m’est don­né que l’amour le pro­longe. » (https://www.reseau-canope.fr/poetes-en-resistance/poetes/rene-guy-cadou/)

© Causeur, Le poète René-Guy Cadou. Cap­ture d’écran Youtube.

Bibliographie

Poésie

  • Bran­car­diers de l’aube, Les feuil­lets de l’Ilôt, 1936
  • Forges du vent (Sagesse — 1938)
  • Retour de flamme (Les Cahiers de la Pipe en écume — 1940)
  • Années-lumière (Cahiers de Rochefort — 1941)
  • Morte-sai­son, René Debresse Édi­teur, Paris, 1941
  • Porte d’éc­ume (Pros­es — Cahiers de Rochefort — 1941)
  • Bruits du cœur (Les Amis de Rochefort — 1942)
  • Lilas du soir (Les Amis de Rochefort — 1942)
  • Amis les Anges (Cahiers de Rochefort — 1943)
  • Grand élan (Les Amis de Rochefort — 1943)
  • La Vie rêvée (Robert Laf­font 1944)
  • Les fusil­lés de Châteaubri­ant (Seghers 1946)
  • Pleine poitrine (P. Fan­lac — 1946)
  • Les Vis­ages de soli­tude (Les Amis de Rochefort — 1947)
  • Let­tre à Jules Super­vielle, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1947)
  • Qua­tre poèmes d’amour à Hélène (Les Bib­lio­philes alésiens — 1948)
  • Saint-Antoine et Cie, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1948)
  • Le Miroir d’Or­phée (Gal­li­mard — 1948)
  • Les sept péchés cap­i­taux (1949)
  • Roger Toulouse (P.A.B Alès — 1949)
  • Automne 1957
  • Guy Big­ot, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1949)
  • Art poé­tique, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1949)
  • Le Dia­ble et son train (Chez l’au­teur — 1949)
  • Cor­net d’adieu, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1949)
  • Moineaux de l’an 1920, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1950)
  • Avant-print­emps (P.A.B. Alès — jan­vi­er 1951)
  • Les Biens de ce monde (Pierre Seghers — févri­er 1951)
  • Usage interne (Les Amis de Rochefort — 1951)
  • Hélène ou le Règne Végé­tal (Pierre Seghers — févri­er 1951)
  • Le Cœur au bond gravure de Roger Toulouse (Jean-Jacques Ser­gent — 1971)
  • Les Amis d’en­fance 1973
  • Ravens­brück (Édi­tions Seghers — 1973)
  • Hélène (1944)
  • Et le ciel m’est ren­du, Inédits, Édi­tions Bruno Doucey 2022

Anthologies

  • Poèmes choi­sis 1949–1950, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1950)
  • Comme un oiseau dans la tête, poèmes choi­sis de René Guy Cadou, pré­face inédite de Philippe Del­erm, édi­tion établie par Jean-François Jacques et Alain Ger­main, Édi­tions Points, 2011.

Œuvre complète

  • Poésie, la vie entière, édi­tions Seghers, 1976, rééd.2001 : inté­gral­ité de l’œu­vre poé­tique de René Guy Cadou, avec une pré­face de Michel Manoll
  • Poésie la vie entière est disponible sur KOBO : https://www.kobo.com/fr/fr/ebook/poesie-la-vie-entiere [archive]

Prose

  • Mon enfance est à tout le monde, Édi­tions Jean Munier.
  • La Mai­son d’été, son unique roman, a été pub­lié pour la pre­mière fois en 1955 par les Nou­velles édi­tions Debresse et réédité par la suite au Cas­tor Astral.
  • Tes­ta­ment d’Apol­li­naire, René Debresse Édi­teur, Paris, 1945)
  • Guil­laume Apol­li­naire ou l’ar­tilleur de Metz, Édi­tions Syl­vain Chif­foleau, Nantes, 1948)
    Il s’ag­it de deux essais sur la vie et l’œu­vre de Guil­laume Apollinaire.
  • Monts et Mer­veilles, Nou­velles fraîch­es, avant-pro­pos de Philippe Del­erm. Édi­tions du Rocher, 1997. 
    Ce recueil con­tient cinq nou­velles inédites : Le Blé de mai, Liarn, A la pour­suite de la mer, La Prairie, Les Pas dans le ciel.

Radio

En 1949 et 1950, René Guy Cadou a égale­ment fait des émis­sions radio­phoniques sur dif­férents écrivains : Max Jacob, Saint-Pol-Roux, Guil­laume Apol­li­naire (1949), Tris­tan Cor­bière, Robert Desnos (1950). Sa dernière émis­sion, le , est con­sacrée à Nantes, cité d’Or­phée.

Poèmes choi­sis

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