Je connais Barry Wallenstein et j’ai le plaisir de traduire ses poèmes depuis 2005 : j’enseignais alors à Menton, et je souhaitais que mes élèves rencontrent le poète, alors en résidence à Saorge. Durant ses séjours, Barry Wallenstein intervient volontiers dans les classes, où il anime des ateliers d’écriture, d’autant plus motivants que les poèmes des élèves sont ensuite publiés dans le recueil annuel du Poetry Festival de l’Université de New York, grande manifestation poétique dont il est le fondateur. La première rencontre n’ayant pu se faire, Barry Wallenstein m’a envoyé un CD contenant certains des poèmes de Tony, dont j’ai tout de suite pensé qu’ils allaient toucher mes jeunes élèves, par ses questionnements et son côté frondeur et marginal, proche de leur adolescence. Toutefois, il n’y avait pas de traduction disponible pour leur présenter ces textes et c’est ainsi que j’ai commencé par traduire la séquence de Tony, dont les problématiques les ont effectivement interpellés, au point qu’un spectacle — Tony’s Blues — fut monté, dans le cadre du Printemps des Poètes, avec la classe de jazz de Manu Carré, au Conservatoire de Menton. Barry Wallenstein est régulièrement revenu dans mes classes, suscitant d’autres spectacles-lectures accompagnés par Serge Pesce, musicien de jazz qui travaille habituellement avec lui — – et je l’en remercie, ainsi que des liens d’amitié qui se sont tissés autour de ces projets.
L’entretien qui suit a été commencé à l’Osteria Lou Pountin, à Saorge, en avril 2015 – autour de spécialités italiennes et locales — et s’est poursuivi par le biais des modernes systèmes de communication que sont Skype et les courriels…
Marilyne Bertoncini
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Vous revenez régulièrement au monastère/résidence de Saorge. Qu’est-ce qui inspire votre écriture dans ce lieu?
BW – Cela fait 14 ans que je viens à Saorge, une destination bien lointaine pour un New-yorkais. J’ai passé du temps dans cinq autres résidences, et aimé chacune d’elles, mais le programme de Saorge, fondé par Jean-Jacques Boin au début des années 90, a toujours été l’idéal pour mon écriture. La plupart des résidences pour écrivains offrent du silence et de l’espace pour travailler, fournissent aussi des repas et sont sans aucun frais pour les écrivains. A Saorge, l’hébergement est payant, et il faut pourvoir aux repas et aux courses. Je me sens plus indépendant à Saorge, et le paysage m’inspire : l’espace de travail est une cellule individuelle (c’était encore une cellule monacale il y a quelques décennies) pourvue d’un simple bureau, d’une lampe, et d’un lit pour dormir. Je commence généralement à penser en poésie (une façon vraiment différente de penser) dès que j’ouvre mes bagages. Je trouve aussi motivante la présence d’autres écrivains – savoir que, tandis que je travaille dans ma cellule, quelqu’un, à quelques mètres de moi, travaille aussi à ses compositions.
Vous avez parfois dit que lorsque vous arrivez dans un endroit (comme la résidence de Saorge) où vous avez temps et espace pour écrire, vous commencez à “penser en poésie” – qu’est-ce que vous voulez dire?
BW – Je voulais dire que lorsque les conditions physiques et émotionnelles sont correctes – pas de bruit, peu ou pas de distractions ou d’obligations hormis le travail en cours – je peux me concentrer sur les compositions sur lesquelles je travaille de telle sorte que les pensées me viennent avec leur métrique, dans la phraséologie appropriée au poème. Dans un tel état d’esprit, je suis capable de trouver une sélection de mots, un vocabulaire qui s’insérera dans les rythmes poétiques que j’ai en tête. Par “penser en poésie”, je veux aussi dire que je vais être si impliqué dans une composition que je la tiendrai à l’esprit comme la pensée ultime de la journée et la première chose qui me viendra à l’esprit en m’éveillant.
Vous dites que le paysage de Saorge vous inspire – pourtant, vous n’écrivez pas vraiment de poésie élégiaque avec un paysage à l’arrière-plan. De quelle façon inspire-t-il votre écriture?
BW – Oui, bien sûr, la beauté du paysage alentour et, plus que la montagne, le village de Saorge, sont une source d’inspiration, mais il est souvent difficile ou impossible de dire précisément comment la beauté naturelle – ou la grandeur de la nature – vous inspire. Parfois, rien que de vivre dans un tel décor vous détend mentalement et vous rend plus réceptif aux influences du langage des relations entre les choses et les gens. Dans les premières années au monastère qui surplombe Saorge, j’ai écrit des poèmes sur le brouillard, les ombres et la beauté des montagnes alentour ; mais c’est à peu près tout ce que je peux faire avec ce matériau. J’ai vécu une vie entière dans les villes – d’abord NYC, mais j’ai aussi vécu quelques temps à Londres et Paris. Mes poèmes parlent surtout des gens, des histoires, des conflits – personnels et publics ; mais quand un poème sur le paysage se laisse écrire, je suis vraiment content.
Quant au personnage de Tony, personnage urbain, habitant des cités, avez-vous écrit des poèmes de Tony à Saorge?
BW — Oui, de nombreux poèmes de Tony sont nés à Saorge.
Pouvons-nous parler de Tony’s Blues – et de ce personnage de Tony, qui s’exprime ou dont on parle dans les poème du recueil que j’ai traduit ?
BW – Tony a maintenant une longue histoire. Au départ, je n’avais aucune intention d’écrire une série de poèmes à son propos, mais le premier a tout naturellement mené au second, et à partir du troisième, j’étais en route. Tony est un personnage urbain, dont l’existence est plus ou moins liée à la pègre. C’est un personnage de la rue, par un SDF, pas vraiment un délinquant, mais marginal, qui survit en marge de la respectabilité. C’est aussi un fan de jazz, et son langage en est marqué. Dans le premier poème, celui qui a lancé la séquence, il se parle à lui-même avec ton un peu de reproche. Ce poème s’est d’abord intitulé “Tony se parle à lui-même”, puis j’ai changé le titre en “Tony se réprimande”. Il finit sur l’ordre de “se réveiller!” Il veut s’éveiller à un état de conscience généreuse où il est moins avide, moins matérialiste ; tous les poèmes qui suivent (écrits sur une dizaine d’années) vont dans cette direction de conscience étendue. Son évolution s’est accomplie avec “The Day of withholding” où Tony est heureux de ne plus avoir besoin d’accumuler des “choses” – il peut faire sans possessions matérielles, et vivre heureux.
La plupart des poèmes de Tony sont écrits pour être dits à voix haute avec un accompagnement de jazz. Ce n’est pas exactement mon alter ego, mais pas loin. Il est d’abord apparu sur mon premier enregistrement de jazz et poésie In Case You Missed It, (SkyBlue Records, CD # 106, 1995). On peut entendre un grand nombre des poèmes de Tony sur Tony’s Blues (Cadence Jazz Records CJR 1124, 2001). Quelques-uns sont parus dans des revues, et ont eu leur première publication en livre dans A Measure of Conduct, Ridgeway Press, 1999. Tous les poèmes de Tony (sauf ceux qui me vinrent, de façon inattendue, il y a quelques semaines) sont dans Tony’s World, Birchbrook Press January 2010; et un ensemble assez conséquent a été republié dans Drastic Dislocations: New and Selected Poems; New York Quarterly Books, Feb. 2012. J’ai été très heureux que Matthieu Baumier et Gwen Garnier-Duguy en publient une version bilingue sous le titre de Tony’s Blues. Ainsi, Tony est reparu de nombreuses fois, et tandis que je pensais en avoir fini avec ce personnage, il jaillit parfois dans mon esprit et renaît.
Vous présentez souvent vos textes avec un accompagnement de jazz – c’est de cette façon que j’ai rencontré votre poésie, et je connais 7 enregistrements des lectures que vous parlez/chantez – de vos poèmes avec un ensemble de jazz. Quelle est la nature de la relation entre votre poésie et cette musique?
BW – Il n’est pas facile de répondre, car mes liens avec le jazz renvoient très loin dans ma vie. Quand j’avais 19 ans – en 1959 – j’ai fait ma première lecture publique. J’étais l’un des trois étudiants-poètes qui lisaient dans un club de Greenwich Village, alors appelé ‘The Showplace”. Nous ne le savions pas, mais le grand contrebassiste Charles Mingus devait nous accompagner. A l’époque, j’étais un fan du jazz de Mingus et j’adorais cette musique. Dix ans plus tard, je me suis enregistré lisant mes poèmes avec un accompagnement au piano. C’était agréable – une expérience qui m’a inspiré. J’aimais le son et le temps passé à faire l’enregistrement. Peu de temps après, un label de jazz a créé mon premier enregistrement en studio – un disque vinyl – et depuis, je travaille comme artiste de jazz.
Mais pour moi, c’est le poème sur la page qui compte le plus, et si je suis un “poète de jazz”, on doit entendre la musique sur la page imprimée. Mon oeuvre use souvent des expressions familières ou idiomatiques, et certaines utilisent un phrasé infléchi par le jazz. Le fait que je travaille avec des musiciens de jazz – d’un très haut niveau artistique – me permet de présenter ma poésie internationalement, et bien plus souvent que si je me contentais de faire des lectures poétiques. Le simple fait d’avoir ces lectures/performance à préparer me pousse à produire de nouvelles oeuvres, et parfois, les poèmes naissent pour des occasions musicales particulières.
Parlez-nous de vos débuts en poésie et de la façon dont l’écriture s’organise pour vous :
BW – Enfant, j’aimais lire des poèmes, particulièrement ceux, rimés, des poètes américains du 19ème siècle; j’ai commencé à écrire aux alentours de 12 ans. Ecrire des poèmes était une façon d’exprimer mes sentiments d’isolement ou d’aliénation au sein de ma famille – je savais que mes parents – s’ils découvraient jamais les petits poèmes – ne les comprendraient pas. J’avais le sentiment d’écrire en code, car la poésie est un langage codé – le langage de l’indirection. Ainsi, il y avait mes petits secrets, et les écrire, tout simplement, était une sorte de consolation ou de soulagement. J’ai eu professeur au lycée qui m’a encouragé à écrire, et plus tard, à l’université, le poète critique littéraire M.L Rosenthal, m’a pris sous son aile et devint mon mentor pour la vie. Il m’a guidé lors de mon doctorat en littérature contemporaine et m’a aidé à publier mon premier livre.
Ces dix dernières années, j’aimais particulièrement écrire entre seize et vingt heures – les heures du crépuscule. Presque toujours je commence par ouvrir un dossier en cours d’esquisses, ou tout simplement de bribes de vers qui me semblent contenir un germe de poème, ou un son pour commencer un possible poème. Dès que j’ai trouvé le rythme juste dans un ou plusieurs vers, alors le poème se développe plus ou moins tout seul, en suivant le rythme initial posé dans les deux premiers vers. Ensuite, je fais de nombreux brouillons avant de pouvoir le montrer à quiconque, et alors – quand j’ai eu un retour – je continue de le peaufiner. En fait je compose toujours en récitant les vers à voix haute – c’est un processus vocal.
Je pense qu’il serait intéressant de donner aussi au lecteur une idée de votre “généalogie” poétique – je veux dire, les poètes qui vous inspirent, ceux dont vous vous sentez proche.
BW – J’ai certainement été poussé à écrire des poèmes après avoir lu des poèmes qui me parlaient. C’est ainsi depuis le début (quand j’avais 12 ans environ). Mais je trouve aussi l’inspiration pour mes poèmes dans les conversations entendues, les paroles des chansons, et certains passages dans les romans et les nouvelles. Je ne sais jamais quand un élément linguistique s’offrira comme germe ou point de départ d’un poème. Très jeune, j’étais poussé à écrire des poèmes en suivant les maîtres de la rime : E.A. Poe, Longfellow, Blake, Wordsworth, et plus tard Tennyson. Aux alentours de mes vingt ans, je suis tombé sous le charme de T. S. Eliot, Ezra Pound, puis William Carlos Williams. Un peu plus tard, j’ai découvert les poètes symbolistes français – Mallarmé, Baudelaire, Rimbaud. C’étaient les poètes les plus lus par les étudiants en littérature anglaise.
Lire Barry Wallenstein chez Recours au Poème éditeurs :
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Interview with Barry Wallenstein, presented by Marilyne Bertoncini
I’ve known Barry Wallenstein and had the pleasure to translate his poems since 2005, I was then teaching in Menton, and I wanted my students to encounter the poet, while he was in residence at Saorge. During his stay, Barry Wallenstein willingly , involved in classes, where he hosts writing workshops, which are especially motivating because poems of the students are published in the annual volume of Poetry by City University of NY Festival, a great poetic manifestation of which he is the founder. The first meeting could not be done, so Barry Wallenstein sent me a CD containing some of Tony’s poems, and I immediately thought they were going to touch my young students, by the questions and rebellious, marginal aspect of this chararcter, close to adolescence. However, there was no translation available to present these texts and thus I began by translating the sequence of Tony, whose problems have actually arrested the kids, to the point that a show — Tony’s Blues — was mounted as part of the Spring of Poets, with Manu Carré’sjazz class , at the Conservatory of Menton. Barry Wallenstein regularly came back in my classes the following years, and these visites prompted other staged readings accompanied by Serge Pesce, jazz musician who usually works with him — - and I thank him for that, as well as for the bonds of friendship forged by around of these projects.
The following interview was started at a small restaurant, Osteria Lou Pountin in Saorge in April 2015 — around Italian and local specialties — and continued through modern communication systems such as Skype and emails .. .
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You come back regularly to the monastery / residence Saorge. What inspires your writing in this place?
BW — It’s been 14 years I have come to Saorge, a very distant destination for New Yorkers. I spent time in five homes, and loved all of them, but the Saorge program, founded by Jean-Jacques Boin in the early 90s, has always been perfect for my writing. Most homes offer writers of silence and space to work, also provide meals and have no cost for writers. A Saorge, accommodation is limited, and we must provide for meals and shopping. I feel more independent in Saorge, and the scenery inspires me: the workspace is an individual cell (a monastic cell was still there a few decades) with a simple desk, a lamp, and a bed to sleep. I usually start thinking in poetry (a really different way of thinking) as soon as I open my luggage. I also find the presence of other writers, while I work in my cell, someone, a few meters from me, also working on his compositions.
You said that sometimes when you arrive in a place (such as the residence of Saorge) where you have time and space to write, you begin to “think in poetry” — what do you mean?
BW — I meant that when physical and emotional conditions are correct — no noise, little or no distractions or obligations other than work in progress — I can focus on the compositions on which I work, so that thoughts come to me with their metrics in the appropriate phraseology to the poem. In such a state of mind, I am able to find a selection of words, a vocabulary that will fit into the poetic rhythms that I have in mind. By “thinking poetry”, I also mean that I’ll be so involved in a composition that I will keep in mind as the ultimate thought of the day and the first thing that comes to mind on waking .
You say that the landscape of Saorge inspires you — yet you do not really write elegiac poetry with a landscape in the background. How does it inspire your writing?
BW — Yes, of course, the beauty of the surrounding landscape and over the mountain, the village of Saorge, are an inspiration, but it is often difficult or impossible to say precisely how the natural beauty — or the size of nature — inspire you. Sometimes nothing but to live in such a setting mentally relaxes you and makes you more receptive to influences of language relationships between things and people. In the early years the monastery overlooking Saorge, I wrote poems about the fog, shadows and the beautiful surrounding mountains; but that’s about all I can do with this material. I lived an entire life in cities — first NYC, but I also spent some time in London and Paris. My poems are mostly people, stories, conflicts — personal and public; but when a poem on the landscape lets write, I’m really happy.
As for the character of Tony, an urban character, did you write the Tony poems at Saorge?
BW — Yes, many Tony poems were born there.
Can we talk about Tony’s Blues — and the character of Tony, expressed or spoken of in the poems I translated?
BW — Tony now has a long history. Initially, I had no intention of writing a series of poems about it but the former has naturally led to the second and from the third, I was on my way. Tony is an urban character, whose existence is more or less related to the underworld. He is a character of the street, a homeless, not really a criminal, but “fleeing” (?), Which survives on the fringes of respectability. It is also a fan of jazz, and his language is marked. In the first poem, one that started the sequence, he talks to himself a little with your reproach. This poem was first titled “Tony talks to himself,” then I changed the title to “Tony reprimand.” It ends on the order of “wake up!” He wants to wake up to a generous state of consciousness where there is less greedy, less materialistic; all subsequent poems (written about ten years) in this direction of expanded consciousness. Its evolution was accomplished with “The Day of withholding” in which Tony is happy to no longer need to accumulate “stuff” — it can do without material possessions, and live happily. Most Tony poems are written to be spoken aloud with a jazz accompaniment. This is not exactly my alter ego, but close. He first appeared on my first recording of jazz and poetry In Case You Missed It (SkyBlue Records, CD # 106, 1995). You can hear many of the poems Tony of Tony’s Blues (Cadence Jazz Records RGC 1124, 2001). Some are published in journals, and had their first publication in book A Measure of Conduct, Ridgeway Press, 1999. All the poems of Tony (except those who came to me unexpectedly, there a few weeks) are in Tony’s World, Birchbrook Press January 2010; and a quite big set was republished in Drastic Dislocations: New and Selected Poems; New York Quarterly Books, Feb. 2012. I was very heureuxx Matthew Balsam and Gwen Garnier-Duguy published in a bilingual version under the title of Tony’s Blues. So Tony reappeared many times, and while I thought it had finished with that character, it sometimes gushes in my mind and reborn.
You often present your texts with an accompaniment of jazz — that’s how I met your poetry, and I know 7 records readings in which you speak / sing — your poems with a jazz ensemble. What is the nature of the relationship between your poetry and the music?
BW — It is not easy to answer, because my relationship with jazz return far in my life. When I was 19 years — in 1959 — I made my first public reading. I was one of three student-poets who read in a club in Greenwich Village, then called ‘The Showplace. “We did not know it, but the great bassist Charles Mingus was to accompany us. At the time, I’ was a fan of jazz Mingus and I loved the music Ten years later, I registered my poetry reading with piano accompaniment It was nice -… an experience that inspired me I liked the sound . and the time spent doing the registration Shortly after, a jazz label created my first studio recording — a vinyl record — and since I work as a jazz artist.
But for me, it is the poem on the page that matters most, and if I am a “jazz poet,” one must hear the music on the printed page. My work often use familiar or idioms, and some use a phrasing inflected jazz. The fact that I work with jazz musicians — a very high artistic level — allows me to present my poetry internationally, and more often than if I was content to do poetry readings. The mere fact that these readings / performance pushes me to prepare to produce new works, and sometimes the poems are born for special musical occasions.
Tell us about your debut in poetry and how writing is organized for you:
BW — child, I loved reading poems, especially, rhymed, American poets of the 19th century; I started writing around 12 years. Writing poetry was a way to express my feelings of isolation or alienation within my family — I knew my parents — they never discovered the little poems — would not understand them. I felt to write in code, because poetry is a coded language — the language of indirection. So there was my little secrets, and write simply, was a kind of consolation or relief. I had a high school teacher who encouraged me to write, and later at university, literary critic poet ML Rosenthal, took me under his wing and became my mentor for life. He guided me during my doctorate in contemporary literature and helped me to publish my first book. Over the past decade, I especially liked writing between sixteen and twenty hours — the hours of dusk. I almost always begins by opening a file of drafts under sketches, or just snippets that seem to me to contain a poem germ, or sound to start a potential poem. Once I found the right rhythm in one or more verses, the poem then develops more or less alone, following the initial rhythm laid in the first two lines. Then I make many drafts before you can show to anyone, and then — when I got back — I continue to refine it. In fact I always consists in reciting the verses out loud — it’s a vocal.z process.
I think it would be interesting to also give the reader an idea of [how you came to poetry] your “genealogy” poetic – Who were the poets who inspire you, the ones you feel close to ?
BW — I was certainly moved to write poems after reading poems that spoke to me. Thus from the beginning (when I was 12 years). But I also find inspiration for my poetry in conversations overheard, song lyrics, and some passages in the novels and short stories. I never know when a linguistic element to offer as a seed or starting point of a poem. Very young, I was moved to write poems following the masters of rhyme: EA Poe, Longfellow, Blake, Wordsworth, Tennyson and later. Around my twenties, I fell in love with TS Eliot, Ezra Pound and William Carlos Williams. Later, I discovered the French symbolist poets — Mallarmé, Baudelaire, Rimbaud. These were the most read poets in the English students.
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- Pascale Monnin : la matière de la poésie - 6 juillet 2018
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- Créolités et création poétique - 5 juillet 2018
- La Revue Ornata 5 et 5bis, et “Lac de Garance” - 3 juin 2018
- Journal des Poètes, 4/2017 - 5 mai 2018
- “En remontant l’histoire” du Journal des Poètes - 5 mai 2018
- Patrick Williamson, Une poignée de sable et autres poèmes - 6 avril 2018
- Revue Traversées - 6 avril 2018
- Daniele Beghè, Manuel de l’abandon (extraits) - 6 avril 2018
- Jean-Charles Vegliante, Où nul ne veut se tenir - 2 mars 2018
- La revue Cairns - 1 mars 2018
- Denise Desautels : La Dame en noir de la poésie québecoise - 26 janvier 2018
- La Passerelle des Arts et des Chansons de Nicolas Carré - 21 novembre 2017
- Revue Alsacienne de Littérature, Elsässische Literaturzeitchrift, “Le Temps” - 20 novembre 2017
- Jacques Sicard, La Géode & l’Eclipse - 14 novembre 2017
- Nouvelles de la poésie au Québec : Claudine Bertrand - 16 octobre 2017
- Martin Harrison - 2 octobre 2017
- visages de l’Australie, Carole Jenkins - 2 octobre 2017
- Feuilletons : Ecritures Féminines (1) - 2 octobre 2017
- Beverley Bie Brahic - 1 octobre 2017
- Entretien Hélène Cixous et Wanda Mihuleac - 15 septembre 2017
- Laurent Grison, L’Homme élémentaire et L’œil arpente l’infini - 15 septembre 2017
- John Ashbery : Le Serment du Jeu de Paume - 1 juillet 2017
- Patricia Spears Jones - 30 juin 2017
- Les Débuts de Cornelia Street Café, scène mythique de la vie littéraire new-yorkaise - 16 juin 2017
- Au Café Rue Cornelia, Village de l’Ouest, New York : Une Conversation - 15 juin 2017
- Voix féminines dans la poésie des Rroms : Journal des Poètes 4, 2016 et 1, 2017 - 19 avril 2017
- “Mahnmal Waldkirch” et quatre traductions - 18 avril 2017
- Eva-Maria Berg, poème pour le Mémorial de Waldkirch - 18 avril 2017
- “La Mémoire des branchies” et “Debout”, deux recueils d’Eva-Maria BERG. - 21 mars 2017
- Judith Rodriguez : l’aluminium de la poésie - 3 février 2017
- choix de poèmes de Carole JENKINS traduits par Marilyne Bertoncini - 31 janvier 2017
- Feuilletons… Rome DEGUERGUE, Marie-Ange SEBASTI, Chantal RAVEL Christophe SANCHEZ, Gérard BOCHOLIER - 21 janvier 2017
- GUENANE et Chantal PELLETIER, aux éditions de La Sirène étoilée - 9 décembre 2016
- Muriel STUCKEL, Du ciel sur la paume. - 9 décembre 2016
- PING-PONG : Gili Haimovich - 25 novembre 2016
- Aux éditions Henry — Valérie CANAT de CHIZY, Laurent GRISON - 16 novembre 2016
- Le Journal des Poètes, Phoenix et Le Festival Permanent des Mots - 8 novembre 2016
- Ping-Pong : Deux poèmes et un entretien avec Kent Mac Carter - 31 octobre 2016
- Poèmes de Jan Owen traduits par Marilyne Bertoncini - 20 octobre 2016
- James Byrne, Une poèsie qui vous explose - 30 septembre 2016
- Fil de lecture de Marilyne Bertoncini : autour de Dominique CHIPOT - 17 septembre 2016
- Trois recueils illustrés — John TAYLOR, Sabine HUYNH, Anna JOUY - 10 juillet 2016
- Fil de Lecture de Marilyne BERTONCINI : Eloge du silence et de la légèreté, Eric DUBOIS, Cédric LANDRY - 10 juillet 2016
- Ara Alexandre Shishmanian, Fenêtre avec esseulement - 30 juin 2016
- Denis EMORINE : Bouria, Des mots dans la tourmente - 25 juin 2016
- Cahiers Littéraires Internationaux Phoenix n°20, Hiver 2016 - 20 avril 2016
- Xavier Bordes, La Pierre Amour - 19 mars 2016
- Entretien avec Shuhrid Shahidullah - 24 février 2016
- Pierre Perrin : Une Mère, le cri retenu - 21 février 2016
- Fil de Lecture de Marilyne Bertoncini : Nouveautés des 2Rives - 22 décembre 2015
- Angèle Paoli : Tramonti - 1 décembre 2015
- BARRY WALLENSTEIN - 29 septembre 2015
- Eric Dubois, Le Cahier, Le Chant Sémantique - 13 septembre 2015
- La poésie de Jan Owen - 5 décembre 2014
- Un regard sur la poésie anglaise actuelle (3) - 30 septembre 2014
- Martin Harrison vient de nous quitter - 9 septembre 2014
- Un regard sur la poésie anglaise actuelle (2). Géraldine Monk présentée par Steven J. Fowler et traduite par Marilyne Bertoncini - 16 juin 2014
- Un regard sur la poésie anglaise actuelle (1) - 9 mai 2014