Une série de poèmes publiés en août 2013.
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Mind you
here you are
kernel-hearted
bran germ and endosperm
by all means by whole means health benefits
antioxydants and vitamins sound great against breakdowns
broken pea and tree nuts unequal halves
unequalled sorrows heartrooted uprooted minerals
brown rice syrup in the eyes molasses turning evaporated cane juice
down the cheeks nervous drizzle chilly weather
to keep fresh
fold inner bag over and push down to level of
cereal
original
organicaly grown
saturday sounds like saturated
fatty acids and radicals
recommend that you up-date
bonds at room temperature
single or double it makes a big difference
solid melting to liquid
point-less sugar
continue beating
mixture must be slightly lump-ish .… liebe Dich
I loved you kernel-hearted
best if used
before breakfast.
A consommer avant .…
Imagine
tu es là
le coeur au complet
le son le germe et l’endosperme
tous les moyens tout signifie des bénéfices pour la santé
antioxydants et vitamines seront parfaits contre la déprime
cassées noisettes et branches noix moitiés inégales
chagrins inégalés dans le coeur enracinés minéraux déracinés
sirop brun dans les yeux molasse devenue jus de canne évaporé
traces le long des joues bruine nerveuse temps maussade
pour la conservation
replier le rabat supérieur par dessus le sac et pousser
jusqu’au niveau des
céréales
authentiquement
biologiques
samedi jour de Saturne ça sonne saturé
acides gras et radicaux
conseillaient une mise à jour
des liaisons à température ambiante
simples ou doubles c’est une différence énorme
solide fondu au liquide
conclue à une diminution des glucides
continue de battre
le mélange doit être légèrement épais-si je crois
je t’aimais coeurcomplet
meilleur si consommé avant
le petit déjeuner
on a shelf
a lonely vase
in it
a lonely flower
a solo sorry love
wobbling
a slow evening
a loss
what else could it be
a self less loved
woebegone
a Penelope
musk-scented white rose
sending vowels to ask
who sells vows
who solves owes
I just don’t know I just wove
14 février, Saint-Valentin, bouquet de mots
sur une étagère
un vase esseulé
dedans
une fleur solitaire
solo branlant
d’amour désemparé
dans la lenteur du soir
une perte sinon
quoi d’autre
un soi moins aimé
vieillissante
une Pénélope
blanche rose musquée
lance ses senteurs
pour demander
qui vend les voeux
qui solde les dettes
je n’en sais rien je ne fais que tisser
He says black and white are death
so the sun never shines when he shots
he says the colored ones are always taken with/
under overcast skies
in order the colours are silenced are
muted by all kind of greys
he says
Germany is this land where photographs speak for him
he says black people against blue and red and yellow walls appear
as burnt
he says
a cap on his head is the only artefact he needs
to work successfuly
the more he speaks the more growing is
her thumbprint on his camera
the only thing she would give
a round of life
a web symbol of a plain reservation’s spider-woman
a last flash
a last shot
of memories
once upon a time there was a shield
it was a spidershield
her great grandfather’s personnal flag
her great grandmother’s vision
beyond its appearance you find the deepest being the
warrior’s meditation
— the woman’s love so close to the sun at dawn
when its beams are spread abroad from the horizon
look at it
the sun is drawing a web
and the shield is the sun and the web as well as long as his lungs draw breath
years later
she saw him on a TV program
an international cultural channel
he was the well-known photographer
and foreboding foreshadowing was the shield on the screen
her spider’s work her woman’s love spread abroad from the horizon
look at it
BOUCLIER sacré
Il dit noir et blanc sont la mort
donc le soleil ne brille jamais quand il photographie
il dit les gens de couleur sont toujours pris avec/ sous
des ciels couverts
de telle sorte que les teintes soient réduites au silence
par toutes sortes de gris
il dit
l’Allemagne est le pays où les clichés parlent pour lui
il dit les personnes à la peau noire contre un mur bleu ou rouge ou jaune paraissent
brûlés
il dit
une casquette sur la tête c’est tout ce dont j’ai besoin
pour bien travailler
le plus il parle le plus
ses empreintes digitales sur l’appareil
s’incrustent la seule chose qu’elle puisse lui donner
un anneau de vie
un symbole réticulé de la femme-araignée sur une réserve indienne
un dernier flash
une dernière prise
il était une fois un bouclier
représentant une toile d’araignée
c’était la bannière personnelle de son grand-père
la vision de sa grand-mère
au delà de son apparence vous y trouviez la méditation la plus profonde
l’être profond du guerrier
à savoir l’amour d’une femme complice du soleil de l’aube
quand ses rayons s’etalent généreusement sur l’horizon
regardez
le soleil dessine une toile
et le bouclier est le soleil et la toile aussi bien
aussi longtemps que les poumons du guerrier respireront
Des années plus tard
elle le vit à la télévision
un programme international
il était devenu un célèbre photographe
et son pressentiment au premier plan envahissait l’écran
le bouclier son œuvre de femme son amour distribué généreusement
au delà de l’horizon
regardez
Here she is
had she always been there
occupying the same room .…
The only way to see her
is eyes wide open going to water
when things are about to blur
run your arm through her body
feel her
so hot
not solid
torrents of days torrents of nights
that never wanted to be flesh
physical world in her spirit
is just pulsing-colors-beating-sounds constantly running
a noumenal voice in a near phenomenon
substantial is not the word but slight touch
tender fog leaning on white sheets
she’s not inert
she’s strong
her will won’t flinch
a volcano’s inside her
torrents
deluging you in her glance
rains drumming against your skin to make you understand
she will be in
a steam
of thoughts and feelings
you won’t forget
ANOREXIA
Et la voici …
a‑t-elle toujours été là
dans cette même pièce .…
La seule façon de la voir : yeux grands ouverts
au bord des larmes
dans le flou débutant
des choses
enfoncez votre bras dans son corps
ressentez sa chaleur
brûlante
déjà fluide
des torrents de jours et de nuits
qui n’ont jamais désiré être chair
le monde physique dans son esprit pulse des couleurs
des sons battants sans cesse traversent
une voix nouménale pour un presque phénomène
substantiel n’est pas le mot mais touche légère
tendre brouillard penché sur des draps blancs
elle n’est pas inerte
elle est forte
sa volonté ne flanchera pas
un volcan en elle
dans son regard des torrents
vous inondent
des pluies tambourinant contre votre peau
vous font comprendre
qu’elle sera jet de vapeur
un courant de pensées
de sentiments
que vous n’oublierez pas