Béatrice Marchal, Au pied de la cascade

Requiem ne s’écrit pas au pluriel, / à chaque mort un monde s’évanouit…

Béatrice Marchal va dresser deux tombeaux dans ce recueil où douleurs et deuils se suivent, semblables et différents.

« Tombeau de l’amie », de la sœur, d’abord, « tombeau de la mère » ensuite. C’est toute une vie de sentiments, d’affection, d’amour  qui se déroule à nouveau au chevet des moribonds, des mourants, des morts.

 

On apprend au fil des ans à connaître 
l’autre, empathie, patience,…

 

 

Béatrice Marchal, Au pied de la cascade, L’Herbe qui tremble, 13 €.

Il reste de la première une lumière, évoquée par trois fois : où l’étrange persistant éclat de la lune / se fait rappel d’une présence singulière. Plus loin, il est question d’une unique étoile et encore : un noyau de lumière

Pour la seconde, l’auteure questionne : un même mystère interroge le temps. / Quels fruits laisse-t-il mûrir dans l’ombre / d’un corps d’un esprit vaincus ? Il y a l’accompagnement final dans la tristesse, la misère et l’horreur de la fin : Derrière les portes meurent de vieilles femmes / édentées… et l’inconvenance superbe des petits-enfants dans leur splendide insouciance.

Béatrice Marchal, même si elle parle d’un monde de sanie, sait rapporter aux gens qu’elle aime toutes sortes de fleurs et de plantes qui tendent à métamorphoser les êtres qui disparaissent. Et c’est la métaphore aquatique qui achève le recueil. Il ne s’agit pas de craindre la noyade dans cette traversée difficile du temps, au contraire, c’est la cascade qui vient de si loin en amont et qui va si loin, avec son cours tumultueux qui nous dépasse et qui rappelle la vie et nous rappelle à la vie…

 

Ceux qui sont partis  après beaucoup d’amour on les retrouve 
en soi…

 

Présentation de l’auteur

Béatrice Marchal

Béatrice Marchal, née en 1956, a passé sa jeunesse dans les Vosges, qui ont marqué son imaginaire. Etudes de lettres, qu’elle a enseignées jusqu’en 2011, du collège aux classes préparatoires. Ses recherches sur Cécile Sauvage, la mère d’Olivier Messiaen, l’ont restituée dans sa vérité de femme et de poète.

Auteure de nombreux articles, elle collabore à différentes revues (Diérèse, Friches, Arpa, le Journal des poètes) et a rédigé plusieurs préfaces, dont celle du Poésie/Gallimard consacré, en 2015, à Richard Rognet.

Elle est présidente du Cercle Aliénor depuis janvier 2013.

 

 

Œuvre poétique :

Aux éditions Les Lieux-Dits, Cahiers du Loup bleu, Inquiétude de l’autre et des mots, 2020
Aux éditions Al Manar, L’ombre pour berceau, 2020
Aux éditions Le silence qui roule, Élargir le présent, suivi de Rue de la source, 2020
Aux éditions L’herbe qui tremble, Au pied de la cascade, 2019 ; Un jour  enfin  l’accès suivi de Progression jusqu’au coeur, 2018 (Prix Louise Labé 2019) ; Résolution des rêves, 2016, Aux éditions Delatour France, D’Absence et de lumière, 2016
Aux Cahiers de Poésie Verte, La Cloche de tourmente, (Prix Troubadours 2014)
Aux éditions Editinter, Équilibre du présent, 2013
Aux Editions de l’Atlantique, Une Voix longtemps cherchée, 2011, La Remontée du courant, 2010, L’Epreuve des limites, 2010
Aux Editions La Porte, La Baguette de coudrier (2010), Tant va le regard  (2007)

 

Livres d’artiste : 

Un poème extrait  D’Absence et de lumière, illustré par cinq gravures sur bois d’ Eva Gallizzi,
Buchgestaltung, Holzschnitte und Künstlerisches Konzept : Eva Gallizzi, Zürich 2010.
Où va la route, illustré par quatre gravures de Dominique Penloup, Le Galet bleu, décembre 2013.
La neige comme un appel, livre pauvre Béatrice Marchal/Dominique Penloup
Bannières de mai, Béatrice Marchal/ Dominique Penloup
Insaisissables messages, Béatrice Marchal/ Agnès Delatte, Revue Ce qui reste, janvier 2017
Quelque chose d’enfoui, Béatrice Marchal/ Sarah Wiame (éd. Céphéides, mai 2017)
Tout un monde, Béatrice Marchal/ Maria Desmée (octobre 2017)
Lumière préservée, Béatrice Marchal/ Dominique Penloup (éd. du Galet bleu, 2018)
Oser la chute, Béatrice Marchal/ Dan Steffan (Bandes d’artistes, Les Lieux-Dits, 2018)

 

Poèmes choisis

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