Béatrice Marchal, Élargir le présent suivi de Rue de La Source
De tous les temps, le présent est sans doute le seul qui vaille. C’est celui de l’instant sans détour. Ici, maintenant. Celui du poème et des poètes, qui se conjuguent à leur propre temps, sur la page en cours. Présent.

Béatrice Marchal, Élargir le présent, suivi de Rue de La Source, Le Silence qui roule, 2020, 104 p, 15 €.
Elle écrit non à ce qui brille mais à ce qui éclaire sa page avec patience, comme autant de sentiers de lenteur et d’effort. Les êtres chers veillent le long de la route avec cette bienveillance que restitue la fidélité du cœur et de la mémoire. C’est sans doute la meilleure voie pour élargir le présent aux dimensions d’un exil intérieur dont les frontières s’effondrent d’elles-mêmes à mesure qu’on fait du poème la chair du monde et qu’on donne une âme à ses propres mots, avant de s’en remettre à leur seule présence. Je me suis approchée, écrit Béatrice Marchal. Des morts, des vivants, des lieux et des horizons. Mais avant tout d’elle-même. Pour vivre en dehors comme au-dedans de soi, avec le modeste et grandiose espoir de contribuer à ce que s’intensifie la lumière.