Carole Carcillo Mesrobian, A contre murailles

2018-01-26T15:18:02+01:00

 

Rien à se taire

Fûts à crev­er des impostures
Des pas­sages à clous con­tre sens alvéo­laires à prisme latéral
Des abris à bar­reaux fichés dessus le ciel
Et des syl­lo­gies con­sacrées aux chaines creuses omnipotentes
Rivées
Traînantes

Et vues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Herbes
Se frayer
Dans la hau­teur des abso­lus vertigineux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reclure la frayeur dans la res­pi­ra­tion tenue
Et occul­ter les tranch­es de peau vive
Pelées
Ripées
Déboulonnées
Ou à venir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme une ferraille
Comme un reflux déterminé
Inquisiteur
Comme un cachot déver­rouil­lé dans lequel tu perdures
Tel à revers des médailles
L’é­coule­ment de la durée se porte dru
A dresse-flanc et comme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cer­bère des nœuds de l’encéphale

L’émer­aude des tail­lis joints
Plaqués debout et frissonnants
La cav­al­cade au bal­daquin azur et mauve en mégalithe
Des duvets coulant sous le vent

Totems

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stag­nant dans l’idéa­tion à ven­tail clos
Tu éternises la cadence
Que rien ne pro­longe qu’à l’ac­cou­tu­mance le pli élagué des assuétudes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Badins l’outre ver­mil­lon des aplats
Et les bravades en vert cousu des feuilles givre sans
Jubilé sans cortège
Comme une démesure à tes vicissitudes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Presque buée
Par­ages évaporés
Tu débor­des à revers
Exul­ta­tions d’abord à recu­lons et puis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En détrempe archivées
L’ab­sence écrue en pléni­tude des aubes mues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les abat­tis les abat­tis abscons et ravageurs
bric à brac

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tu es dégouliné dans l’antre
De celles qu’on n’imag­ine vous absorber parce qu’im­per­méable à tout regard
A tout entendement
A toute exégèse
Et lisse comme un sere­in au plumage la sur­face est close au tracé des passages

Apor­ie ou résilience

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois pans de murs quatre
Et la cir­con­férence de ton corps tarie
Plus rien aux pas lié
Que de pos­er les miens pesants de ton silence
Avec à empiler
La minute qui précède le vide insen­sé et per­dure au comp­teur égaré.

Présentation de l’auteur

Carole Carcillo Mesrobian

Car­ole Car­cil­lo Mes­ro­bian est née à Boulogne en 1966. Elle réside en région parisi­enne. Pro­fesseure de Let­tres Mod­ernes et Clas­siques, elle pour­suit des recherch­es au sein de l’école doc­tor­ale de lit­téra­ture de l’Université Denis Diderot. Elle pub­lie en 2012 Foulées désul­toires aux Edi­tions du Cygne, puis, en 2013, A Con­tre murailles aux Edi­tions du Lit­téraire, où a paru, au mois de juin 2017, Le Sur­sis en con­séquence, Qomme ques­tions, à Jean-Jacques Tachd­jian par Van­i­na Pin­ter, Car­ole Car­ci­lo Mes­ro­bian, Céline Delavaux, Jean-Pierre Duplan, Flo­rence Laly, Chris­tine Tara­nov,  Edi­tions La chi­enne Edith, 2018.

Par­al­lèle­ment parais­sent des textes inédits sur les sites Recours au Poème, Le Cap­i­tal des mots, Poe­siemuz­icetc., , ain­si que des pub­li­ca­tions dans les revues Libelle, et L’Atelier de l’ag­neau, Décharge, Pas­sage d’en­cres, Test n°17, Créa­tures , For­mules, Cahi­er de la rue Ven­tu­ra, Libr-cri­­tique, Sitaud­is, Créa­tures, Gare Mar­itime, Chroniques du ça et là, La vie manifeste.

Elle est l’auteure de la qua­trième de cou­ver­ture des Jusqu’au cœur d’Alain Bris­si­aud, et de nom­breuses notes de lec­ture et d’articles, pub­liés sur le site Recours au Poème.

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