Carole Carcillo Mesrobian, A contre murailles

 

Rien à se taire

Fûts à crever des impostures
Des passages à clous contre sens alvéolaires à prisme latéral
Des abris à barreaux fichés dessus le ciel
Et des syllogies consacrées aux chaines creuses omnipotentes
Rivées
Traînantes

Et vues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Herbes
Se frayer
Dans la hauteur des absolus vertigineux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Reclure la frayeur dans la respiration tenue
Et occulter les tranches de peau vive
Pelées
Ripées
Déboulonnées
Ou à venir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme une ferraille
Comme un reflux déterminé
Inquisiteur
Comme un cachot déverrouillé dans lequel tu perdures
Tel à revers des médailles
L'écoulement de la durée se porte dru
A dresse-flanc et comme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cerbère des nœuds de l'encéphale

L'émeraude des taillis joints
Plaqués debout et frissonnants
La cavalcade au baldaquin azur et mauve en mégalithe
Des duvets coulant sous le vent

Totems

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stagnant dans l'idéation à ventail clos
Tu éternises la cadence
Que rien ne prolonge qu'à l'accoutumance le pli élagué des assuétudes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Badins l'outre vermillon des aplats
Et les bravades en vert cousu des feuilles givre sans
Jubilé sans cortège
Comme une démesure à tes vicissitudes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Presque buée
Parages évaporés
Tu débordes à revers
Exultations d'abord à reculons et puis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En détrempe archivées
L'absence écrue en plénitude des aubes mues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les abattis les abattis abscons et ravageurs
bric à brac

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tu es dégouliné dans l'antre
De celles qu'on n'imagine vous absorber parce qu'imperméable à tout regard
A tout entendement
A toute exégèse
Et lisse comme un serein au plumage la surface est close au tracé des passages

Aporie ou résilience

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois pans de murs quatre
Et la circonférence de ton corps tarie
Plus rien aux pas lié
Que de poser les miens pesants de ton silence
Avec à empiler
La minute qui précède le vide insensé et perdure au compteur égaré.

Présentation de l’auteur

Carole Carcillo Mesrobian

Carole Carcillo Mesrobian est née à Boulogne en 1966. Elle réside en région parisienne. Professeure de Lettres Modernes et Classiques, elle poursuit des recherches au sein de l’école doctorale de littérature de l’Université Denis Diderot. Elle publie en 2012 Foulées désultoires aux Editions du Cygne, puis, en 2013, A Contre murailles aux Editions du Littéraire, où a paru, au mois de juin 2017, Le Sursis en conséquence, Qomme questions, à Jean-Jacques Tachdjian par Vanina Pinter, Carole Carcilo Mesrobian, Céline Delavaux, Jean-Pierre Duplan, Florence Laly, Christine Taranov,  Editions La chienne Edith, 2018.

Parallèlement paraissent des textes inédits sur les sites Recours au Poème, Le Capital des mots, Poesiemuzicetc., , ainsi que des publications dans les revues Libelle, et L’Atelier de l'agneau, Décharge, Passage d'encres, Test n°17, Créatures , Formules, Cahier de la rue Ventura, Libr-critique, Sitaudis, Créatures, Gare Maritime, Chroniques du ça et là, La vie manifeste.

Elle est l’auteure de la quatrième de couverture des Jusqu’au cœur d’Alain Brissiaud, et de nombreuses notes de lecture et d’articles, publiés sur le site Recours au Poème.

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