sur la dérobade barbare
des formes
flambent
à la fenêtre
un rideau flotte qui vacille
avec le paradis
et toujours cette ombrelle
curviligne la vie
lisse et claire et frugale
rassemble ses essaims
de blond distinct de blé dans le feu des étables
notre monde est l’oiseau pris dans les plis du vent
∗∗∗
Nous étions là où je suis seule
Habillés de ton rire
dans ce que le temps n’atteindra
que s’il disparait
et je t’ai regardé
comme on essaie enfant
d’attraper le savon des bulles
mes mains ont grandi
mais pas mes rêves
∗∗∗
Il faisait chaud
l’air était le clos d’entre nous
et tu n’osais rien regretter
encore
ni la suffocation
ni l’encre oubliée
des ridicules amas de traits apeurés
par la substance immaculée
de cette plaie de lumière
qui emportait nos visages
lorsque nos bouches se taisaient
∗∗∗
tu verses dans cette vie des rêves
sur les cheveux du vent
et dans tes paroles
tu appelles la trace
où ta langue ouvrira les abysses des mondes
enfouis dans la texture
des routes dans tes mains
nues comme la ligne d’elle
qui viendra reconnaitre
chaque sillon comme un trait de chemin
où sera sa demeure
∗∗∗
Je vais partir
Tourner sur le chemin
Et disparaitre
Jusqu’ailleurs
une autre fois
nous ne savons
ni toi ni moi
si se ressembleront encore
ton épaule et ma nuit
on ne sait jamais rien
de ce que l’impossible épargne
J’ai tenté de traverser ta peau
avec une épée de silence
pour t’entendre exister
j’ai suivi le passage
d’insidieuses patiences
morsure d’un loup sans fin
comme une traversée
sur un étang de glace
même si l’immensité
inouïe
de ta nuit
demeure mon désert
j’ai ramassé le feu
comme le vent des lisières
efface les épicentres
dans l’allure
d’ignorer ton visage
comme un guillotiné son corps