Florence Noël, Assise dans la chute immobile des heures
Ce nouvel opus de Florence Noël, introduit par un poème de Roberto Juarroz, s’offre au lecteur avec la fraîcheur des jardins ou des prairies secoués par la pluie.
Florence Noël, Assise dans la chute immobile des heures, illustrations de Gwen Guégan, Bleu d’Encre Editions, 2021- 117p, 12 euros.
Est-ce la conscience de l’humaine finitude qui exalte la joie chez Florence Noël, une joie sensuelle qui l’arrime aux saisons ? ce qui est fait est fait / et défait disparu // je serai le mouvement / d’une joie intégrale / point d’orgue vif / brodé sur un mouchoir d’adieu. Joie d’où jaillit l’écriture, souple, expressive : je peux / être la pulpe du rire / sa cascade chaotique / ses rugissements / jouissifs / sa faim d’ogresse, cette joie déjà présente dans les précédents livres, véritable fil conducteur, qui prend sans doute source dans la patiente ouvrage /de ce qui nous aime / par devers nous. L’écriture ici coïncide avec la vie, laquelle s’enfante dans le presque [me] taire. Livre profond, qui interpelle la beauté, recèle d’espérance en révélant la capacité qui nous est donnée d’avancer.