Jacqueline Merville, Passage en Rhénanie, André Breton, Manifestes du surréalisme, Gilbert Bourson, Plancher du Ciel
Jacqueline Merville : traversée
Jacqueline Merville écrit avec sa respiration, rompue et libre, mentale et proche des ressorts d’un inconscient qui trouve en une suite de lieux une série de correspondances baudelairiennes. Etriquée en partie cette respiration permet d’effacer et d’ouvrir ce qu’elle a vécu sous forme d’apprentissage parfois forcé parfois actif. Dans le contexte de sa vie, ce « Passage » comme son nom l’indique est une traversée. Le tout dans une façon de percevoir où la sensibilité et l’intellect sont indissolublement liés, qui ne peut se réduire à la seule compréhension et qui s’adresse autant à une personne qu’à l’ensemble des femmes auquel elle appartient.
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Breton l'énergumène
Cette édition centenaire des Manifestes du Surréalisme de Breton est un recensement de tirage spécial parfait. C’est là se rapprocher de ce Kamtchatka théorique écrit à la fois au télescope comme au microscope. Cette édition documente ces textes de combat de 1924 à 1962 (pour leur édition définitive). Mais La Pléiade ajoute quelques ouvertures intéressantes sur cde tels brulots parfois encore salués, parfois oubliés ou critiqués. Se prolongent la mobilité de la pensée de Breton et la perpétuelle diversité de ses convictions.
André Breton, « Manifestes du surréalisme », Tirage spécial, Préface de Philippe Forest, Collection Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 19-09-2024, 1184 p., 64 €.
Un tel évènement le "re-présente". Avec en conséquence, des « usines » de la création en face des antennes qui vibrent dedans et dehors pour penser le non-sens de certaines raisons. Breton a donc construit un monument. C’est encore quelque chose de la joie qui débarque on ne sait pas parfois pourquoi. Mais il importe que tout l’espace artistique et littéraire cueille un brin de son éternité par halos de lumière et fait trembler la table non seulement ce l’éros mais de la création-énergumène.
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Affutages et tremblements de Gilbert Bourson
Gilbert Bourson explore des lieux et des livres pour en extraire, par son écriture, d’étranges parfums de fleurs montées vers l’espace à partir de son « plancher du ciel ». Existent une suite de textes abîmes « pour venir à bout du ciel tombé en plein vol d’un cheveu avec voracité ».
Gilbert Bourson, Plancher du Ciel, Editions Douro, Chaumont, 2024, 120 p., 18 €.