L’ENVERS DE L’HISTOIRE UNIVERSELLE
La nuit seule éclaire les silences…
Il n’est qu’elle pour elle-même se précéder et porter sa mémoire
L’immobilité se fait mouvement
se continuant dans la plénitude
là où se perpétue l’écoute
Le marcheur ne fait l’expérience
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Contempler ce rêve réel de la voûte
éveille l’âme à l’absence
Nuit universelle… L’impossible expérience…
Contempler la vaste ténèbre ravive une forme originelle de vertige
où se déroule le mouvement titubant de la plongée cauchemardesque
Celle où le déracinement,
l’obscur sol de la bouche océanique
avale le réel tel un Dieu aveugle.
Seules quelques brumes y énoncent quelque alphabet
pour l’adepte de l’avenir
qui en devinera le maniement de l’archet…
qu’il lui faudra inventer.
La voute céleste s’unifie à la courbe des lèvres dont les murmures
Énoncés dans la vaste nocturne, eux-mêmes
me deviennent moins moi-même que le silence.
L’antre du silence sauve l’antre du néant…
Sur la cime la plus haute je m’allonge,
et l’absence de toute lune laisse déployée
la vaste obscurité de l’infini.
Les rares ondées lumineuses ravive le souvenir
Mimant la geste continuelle de
ces frères nés de leur éclat passé
sans doute roulant vers quelque perte future
et s’empoussiérant et glissant dans
l’infini cimetière du réel.
En serai-je peut-être quand rien ne sera plus ?…
Mais ici-bas demeure le lien
les mythes et les dévoilements.
où l’âme délie le mouvement
La peau métamorphose la nuit, sans l’arrêter.
L’homme errant se sent écrasé
par la perte, percevant l’aube
dont la substance déborde
Le sommeil justifie l’abandon – quand le plongeon nie l’éveil…
Est-ce frisson angoissant que la fuite
L’ivresse, précédant tout principe, nourrit l’angoisse des cimes.
L’humilité est la lucide vision de l’ombre où s’enfonce le monde des profondeurs –