Katia-Sofia Hakim, Halogène et autres poèmes
Je suis l’insecte
brûlant qui fume
sur une ampoule
pendant
que tes vertèbres se tassent
à écrire
je m’évapore
dans un drapé de métal.
Il te restera de moi
cette odeur
ocre au plafond
une odeur vive
et hurlante d’un temps
écroulé.
Les argonautes du net
J’aime. Des monstres marrants vrombissent leurs commentaires.
J’aime. Tandis qu’au bord d’une coupe son fils drague Phèdre.
J’aime.
Un mot passe. Troué de chiffres. Sept fois six. J’aime. Une peau de
brebis égarée. J’aime. Une femme voilée d’un bateau. L’exil crache
sa lumière bleue. J’aime. Le mot s’oublie.
Des anonymes démembrés. Des seins plats comme un écran qui
veille. Mais t’aime qui, Bordel ? J’aime. La toile est tendue, viens
m’aider.
On sème des dents,,
(Sans Objet)
Un écran de mots,
miroir dénué de sens.
S. aime S.
Deux lacets se croisent
à l’interférence de chemins ;
deux lettres courbées
qu’on sonne en silence.
S., ô, S. !
Appel au secours.
Appel sans retour.
Pour qui sont ses tocsins,
sonneries et klaxons ?
S. aime S.
Un écrin de mots,
miroir dénudé de sens.
Châtelet-les-Halles
Châtelet-les-Halles
Aladin a perdu sa lampe. Il frotte en vain du revers
de sa manche l’écran noir d’un téléphone éteint. Ici
les tapis ne volent pas. Ils roulent. Les escaliers ne se
prennent que dans un sens. Ceux-là montent. Ceux-là
descendent. Tous s’aplatissent au départ et à l’arrivée,
en panne d’inspiration…………………