Khalid EL Morabethi, Poèmes inédits

Ma viande possède une connotation…La meilleure volonté. Je m’efforce de réfléchir, ce n’est pas mon point fort, je ne pense surtout pas aux conséquences et j’engage l’essentiel de mon existence. Je suis fier de ma cuisine, alors, c’est ma viande qui parle, donc, c’est ma viande qui contrôle la continuité de mes textes. Je suis fier de mes miroirs qui entourent ma salle de bain. Je soutiens mon regard et devant l’analyse accrochée au-dessus de mon lavabo, je prends mes réflexes. Ma viande me représente, elle me guide vers l’évidence. Tout agent rêve d’être un architecte, il faut juste que l’esprit soit préparé à accueillir l’idée.

∗∗∗

 

Je sors de mon front. La démesure a beaucoup de formes. Je sais quel titre je vais recevoir. Alors, ça n’a aucun rapport, la folie est drôle. Donc, ça n’a aucun rapport, c’est les témoins choisis qui ont choisi d’être pas drôle. Surtout, ça n’a aucun rapport, il y aura des entretiens pour connaitre la vérité sur le titre que je vais recevoir. Je ne suis pas sous hypnose, c’est un avantage. Les conseils d’orientation professionnelle ne sont pas sous hypnose, c’est un grand avantage. Ma propre définition de l’essentiel sort de mon front rouge.

∗∗∗

 

Tentacule me pousse. L’évocation avant l’évolution. Il met le labyrinthe dans une phobie en cours de construction. Je porte une tombe en bâtière. La procédure avant la mise en place. Normalement, je ne la porte pas vraiment, je la pousse. L’entrainement avant la mise en scène. Je pousse des tombes depuis l’âge de dix ans. Il me répète que c’est un exercice, que cet entrainement me rend de plus en plus puissant. Je me prépare avant tout avant le combat. Je pousse. Maintenant ça fait 731 tombes. C’est mon nouveau record.

∗∗∗

 

C’est une carapace. Désormais et systématiquement, je mange pour m’intégrer. Pour que ce soit possible. Pour avoir le droit de marcher dans la foule. Pour circuler normalement et poliment parmi les gens. Je pense, mais il y a une autre existence et ça se forme comme un trou, qui se met en face de moi et qui me parle lentement, qui articule et qui n’a pas le même tentacule au-dessus de la tête et au-dessous du cerveau. Donc, je prends la logique au second degré. Le tentacule fait tout ce qu’il veut et il met la réalité dans une boite des c’est-à-dire. Voilà, je prends la logique avec de l’eau salée. Le tentacule coud mes pulls et à partir de là, cela permet d'oxygéner plus efficacement ses cellules.

C’est supposé être drôle. Ce n’est pas n’importe quel passage, ce n’est pas n’importe quel sentiment, ce n’est pas n’importe quel organe, ce n’est pas n’importe quels mouvements des mains, ce n’est pas n’importe quel mutant et ce n’est pas n’importe quel regard. Il faut que tu crèves tes yeux pour que tu me voies, pour que tu voies et pour que tu le voies.  Au fond de l’attitude absurde à l’égard de la carapace tout court.

∗∗∗

 

Tentacule prend le pouvoir. La part de la température raisonnable. La part du bien qui pue les cadavres fascinés par la fatigue.

J’obtiens mon billet, il n’y a pas de perplexité, je n’ai pas besoin de mentir, j’ajoute du sucre, je mettais quatre, mais aujourd’hui, je mets exactement une et demi, pour que je ne garde pas la même odeur et pour que le téléphone fixe sonne.

De manière certaine, je me retrouve avec mes preuves. Mes yeux me donnent plusieurs choix et je leur donne plusieurs chances.  Je réchauffe mon thé. Ça va avancer la carrière du pousseur. Je me retrouve avec mes bons résultats. De manière gratuite. Ça va. Ma carrière avance. Je pousse.

Tentacule branche ses prises. Il explore son appartement. Il n’y a pas de flash-back. Il y a une peinture dans le mur, il ne doit pas l’enlever.  

Mes discussions m’énervent comme les décisions de ma première année. Mes interventions m’énervent comme mes premières compréhensions. Voilà, je dois continuer de construire des places, des pièces, des plateaux et des chaises. Personne ne peut m’attacher par la cheville. Il faut que je prenne le temps. Mes arguments m’énervent comme mes crachats aux gueules.

∗∗∗

 

Oui, je déteste les forêts, c'est trop. Je prends vraiment tout ce que je reçois. J'ai besoin de construire des bâtiments, je suis en train de construire des bâtiments et des autoroutes, c'est le futur, mon propre futur, c'est le bon futur. Je dois construire des ponts, beaucoup de ponts, personne ne peut construire des ponts comme moi. Oui, il y a dix observateurs à la peau orange que je dois payer tous les trois mois et surtout payer leurs impôts. Oui, j'ai fait un casting, j’ai bien sélectionné ces dix observateurs qui font bien leurs travail, qui m'observent en train de construire des restaurants, des bâtiments et des autoroutes, des labyrinthes, des escaliers et un zoo où les visiteurs peuvent voir mes volontés me prier.

∗∗∗

 

Les crises sont toujours en cours de constructions. Puis l’opération. Pas d’enfance. Conduire les souvenirs vers une autre province. Pas d’anniversaires. Pour que je sorte. Les crises font des miracles. Il faut que je me noie pour que je me prépare. Il faut que je me noie pour que mon esprit se sépare en 4 parties, 2 parties, 8 parties, 631 parties. Il faut que je me noie pour un remplaçant libre. Puis l’opérateur. Pas de vertige. Pour que je sorte. Les crises suppriment la faiblesse. Il faut que je me noie pour que je ne doute jamais. Il faut que je me noie pour que je sorte de l’autre côté de la construction. Il faut que je me noie pour que je voie le grand regard honnête. Pas de mensonges. Prendre le risque. Pour que je sorte. Les crises pénètrent les consentements. Il faut que je me noie pour que j’articule. Brûler le ventre. Les crises m’apprennent. Arracher la chair. Les crises m’entourent. Voir plus clair. Les crises se présentent comme remède. Pour que je sorte. Pas d’hésitation. Il faut que je me noie pour que je sorte.

∗∗∗

 

L’avantage. Je trouve en moi des facultés. Je traverse la croûte de lave. Je pose des ceintures. Je lance un défi. J’essaie de faire une blague sur la gravité. Je donne mon point de vue sur n’importe quel sujet. J’analyse. Mais surtout.  Je trouve que je ne suis pas juste logé dans son corps. Le tentacule n’est pas juste logé dans mon esprit. Mais surtout. Je trouve que je ne suis pas juste logé dans ses propres variations. Mais surtout. Je suppose. Nous ne sommes pas juste logés dans un grand hôtel, ailleurs dans… Au milieu de… Bien loin de. Je prends mon doigt et je vise.

∗∗∗

 

Au début, je collectionnais des formes carrées, puis je me suis penché sur la définition parfaite de la forme ronde. Aujourd’hui, chaque matin avant de me laver le visage, je dessine sur mon front une forme triangulaire.  

Mon attitude. Je me rends compte que ce n’est pas du poids que je suis en train de prendre. Je compte comme les clefs qui accentuent mon rôle. La force du compte à rebours.

Je force le contrôle. Je me rends compte que ce n’est pas du bois que je suis en train de couper. Je prends des photos de mon sourire. J’attends comme le chiffre onze.

Je prépare mon propre petit déjeuner comme si je prépare mon déménagement. Je me lève tôt pour être en forme. Je fais des exercices abdominaux. C’est sourd comme les remboursements des dettes financières.

Mes tentatives sont constantes. Chaque dix minutes, j’ajoute un organe comme le code qui représente l’antagoniste. Chaque douze minutes, j’ajoute une série comme le code qui met toute sa force à répandre l’agitateur.

∗∗∗

 

Ma concentration sort de mon mode d’emploi. Je sors de la salive architecturale, elle est pourpre. Ma conscience sort de ma salive, elle est professionnelle. Je peux utiliser toutes mes capacités maintenant. Ça se voit, je peux frapper mon entraîneur au visage, il faut dire qu'avant ça me prenait cinq heures, juste pour un coup faible qui le faisait rire, mais maintenant je peux en une minute, le frapper, entendre sa mâchoire et le voir saigner.

∗∗∗

 

Tentacule observe mes positions sur la fondrière. Et l’aspect définit mon regard vide fait  comme. Ce n’est pas par pur hasard. Il habite dans une création qui se tourne sur elle-même comme. Ses mains prennent les assiettes sans faire de bruit, mais cependant. Mes mains se tournent vers moi comme. Il habite dans une enquête, mais cependant. Il ne laisse aucune trace comme. Je ne laisse jamais la porte du laboratoire ouverte, mais cependant. C’est curieux. Je reste calme comme. J’habite dans une interrogation.  L’atmosphère est curieuse, mais cependant. Je roule par terre. Il fait des instruments non-musicaux avec mes os. L’eau salée sort de mes poumons comme. Le tunnel, mais cependant. Le seul objectif, c’est la survie comme.

∗∗∗

 

L’imprimante est dans le cou du poumon. Je discute avec la forme triangulaire et puis, une grande soucoupe volante de marque Toyota.  J’assiste à un grand processus.  Je suis kidnappé. C’est imprimé.  Je suis sauvé par une masse gélatineuse. Je suis placé au milieu. Prendre l’évidence bornée.  C’est comme un contrat qui s’imprime. Je signe. Prendre la parole. Me prendre au sérieux ! Je signe.

Présentation de l’auteur

Khalid EL Morabethi

vit, étudie, cultive son jardin au Maroc à Oujda,   écrit des textes, des sortes d'exercices. 
Son premier recueil  ( E.X.E.R.C.I.C.E.S ) publié par ( les éditions angineux ). 

https://atelierdelagneau.com/25-premier-livre-d-un-auteur/202-exercices-9782374280042.html
Blog personnel: https://secicrexe.tumblr.com

https://www.instagram.com/elgnairttriangle/

 




Gaëtan Sortet & Khalid EL Morabethi, Résurrection et autres textes

Résurrection

 

J’habite la caisse
La nuit du solstice d'été approche
Il y a une plante
Elle transforme l'air en or
Il y a une plante dans ma gorge
Je crois que c'est un ombilic de Vénus
J’ai la tête très pleine mais noire, j'ai la gorge noire
Mais j'ai la foi
Tant pis si je tombe
La pluie tombe aussi et on ne lui en veut pas
Ce n'est pas grave
Car l'âme aussi est vagabonde
J’ai vécu trop longtemps, ce n'est pas grave
La nuit du solstice d'été approche
Je trouve que je respire bien, mes poumons sont noirs mais je respire

 

 

 

Le serpent et la fleur

L'animal ne traverse pas
Semer des graines
Dans une armoire, il a attaqué quelqu'un
Sous le soleil, explique-moi la vie
Dans une armoire, il a mangé son cœur, l'animal
Remplace demain par aujourd'hui
Mettre le démon dans le système musculaire
La brume, toujours la brume mais je sais que le soleil brille
Dans le système respiratoire
Il y a cette lumière au bout du tunnel
Sur la tombe. L'animal appelle
Et les graines deviennent lieu sacré
Un serpent
Une fleur nue
Dans la bouche
Dans la lueur-fuite fantastique

 

 

 

Maintenant ou jamais

C'est dans un cimetière  qu'on boit de la bière
Et la bergère parle-triche tête à l'envers
Et ça pourrait être drôle la ruine
Et tout pourrait brûler-saigner
L'enfant est beau et la pluie
Rejoint la terre, rejoint la mer, rejoint mon âme
Dans la bouteille, c'est drôle l’existence, dans le cimetière
C’est drôle la mort-renaissance
Oui dans la tête, il y a un rideau
Oui, je suis un troubadour, et alors ?
Oui je respire
Oui, je m'éveille
Je respire par les yeux
Et j'interroge la pluie
C'est
Maintenant ou jamais

 

 

 

Ami, laisse dire

On ne respire pas toujours
Dans le journal, un fantôme s'est échappé
On ne mange pas toujours, on pense
Et le roi-pirate se prélasse
Omelette au fromage et la race
Et le philosophe se réjouit
Ça vient du ventre du cerveau et quand on dit oui
Le singe loyal et la fourmi dansent
Ça vient du corps
Ça appelle la luxure
Peut-être
Ami, laisse dire

 

 

Oncle

Mon oncle dans le coffre
Attend un saltimbanque barbu
Je montre le corps
Je lance un poème en l'air
Mon oncle est blanc
Le saltimbanque est neige en feu
Je fais une photo
Entre chien et loup ou heure dorée ?
On l’appelle le tigre
Il est rêve et espoir

 

 

Libre maintenant

Des œufs dans mon ventre
Une icône colorée dans une sépulture
Quand on l'a ouverte, on s'est rendu compte qu'il y avait un homme mort
Et sous la lumière, une licorne déjantée galopait dans la prairie
Des fleurs lourdes
Une truite terrible
Une ombre à coté
Un gryphon majestueux
À côté de la maison
Je libère mon enfant intérieur, va, joue au jeu de la vie
Le fantôme est libre maintenant

 

 

 

Le paradis

Une jeune fille superbe retrouve un moine aux abords d'un fleuve
Elle dit bonjour
Elle caresse une luciole
Et rentre dans sa tête
Le moine est timide et il siffle fiévreusement
Elle habitera sa tête
Elle habitera aussi la cabane dans les arbres
Elle s’habituera
Et le moine brûlera sa robe de moine
Elle s’habituera à traverser le feu dans sa tête
Et le moine sera heureux
Il n’y aura aucun problème
Ce sera le paradis.

Présentation des auteurs

Khalid EL Morabethi

vit, étudie, cultive son jardin au Maroc à Oujda,   écrit des textes, des sortes d'exercices. 
Son premier recueil  ( E.X.E.R.C.I.C.E.S ) publié par ( les éditions angineux ). 

https://atelierdelagneau.com/25-premier-livre-d-un-auteur/202-exercices-9782374280042.html
Blog personnel: https://secicrexe.tumblr.com

https://www.instagram.com/elgnairttriangle/