Marion Dorval, Par le souffle, IV, Ensemble de solutions
Dans le néant qui revient en écho
il y a le doute
il y a la faute
Je ne choisis aucun des deux
Assaillie par la profondeur
de la voie
je mesure
L'immensité qui n'aura pas lieu
Tressaillir et ouvrir l'oeil
- non par peur -
par déclic
La paupière glissant sur l'horizon violet
En myriades de spirales
lumineuses
insaisissables
Les actes m'apparaissent entremêlés
Le goût du regret
attire
et écoeure
Je m'éloigne vers la clarté
Je choisis
le Souffle qui m'unit à toi
IV
Je te regarde je te décrypte je te dévore
On est quitte
Des essaims bourdonnants qui m’assaillent
Une seule parole qui vaille
La peine que je répète en boucle, à l’heure,
Sans me presser
Une seule note que j’aime
Que tu sais composer, souvent, à demi, en douce, endormie,
Vaillante et fière, j’espère souvent qu’elle va venir ranimer
L’envie d’allonger paroles et regards qui s’entortillent
Tu m’arrimes à la cheville de ta pensée
Tu es la seule qui parviennes à me faire aimer
L’orée des mots
Ensemble de solutions
Aucune heure ne saura troubler l'instant choisi
Aucune éclipse n'évincera les mots transis
Par la clarté lunaire, j'ai vu l'abysse
Je m'y suis reflétée
Dans tes quartiers d'impasse
Un croissant m'appelle pour compléter la nuit
Le gardien à la clé rouillée
Dort sous le porche bleu
Sur mes joues mouillées
L'odeur d'un récent feu
Tout était correct, je suis entrée
J'avais les codes ad hoc
Trois miles sous la surface
J'ai plongé dans l'interstice
Pour me voiler la face
Ton arrivée subreptice
A fait fondre le plomb
Explosé la serrure
Je pensais tenir bon
J'ai lâché l'armure
Il y a du sel sur ta peau
L'âpre brûlure de l'étau
Des solutions entières
Ou avec des virgules
L'équation du vide amer
L'instant où tu recules
J'ai bu la potion perdu notion
Intervalles disjoints