La minute lecture : Paola Pigani, La chaise de Van Gogh

Dans son deuxième recueil publié aux éditions La Boucherie Littéraire, Paola Pigani trace le portrait d’un père, Lino, d’un territoire et à travers eux, d’une enfance.

Les poèmes, narratifs, sont à la lisière du récit réaliste : profondément ancrés dans un souvenir vivant qui va piocher dans la langue (l’italien comme autant de balises tout au long du texte), les couleurs, les odeurs, les anecdotes relatées avec une tendresse sans mièvrerie. Paola convoque aussi un parcours, ponctué de lieux (Brussel, Trieste, les forêts de Yougoslavie…), d’époques de vie, de dates (l’été 1976 par exemple), et son livre est un hommage au courage de son père et de tous les émigrés, au labeur sans fin de la terre, à une forme de misère qui n’empêchait ni l’amour ni le rire. Dans la dernière des quatre parties qui composent ce recueil, l’auteure revient sur les lieux de son enfance, après la disparition de son père. Il y a alors une telle simplicité du dire la douleur, sans pathos, que l’émotion s’impose durablement (l’image de ce cœur tracé dans la dalle de béton me bouleverse encore). En attendant de commander ce très beau livre chez ton libraire, tu peux écouter un extrait ici :

Paola Pigani, La chaise de Van Gogh, éditions La Boucherie Littéraire, 2021.