Sabine Péglion, L’espérance d’un bleu

Quel est ce bleu qui étire son fil tout au long du nouveau recueil de Sabine Péglion ? Il est celui du titre, L’espérance d’un bleu, une couleur récurrente dans les poèmes mais aussi dans les peintures de la poète, celles qui accompagnent superbement le livre.

Entre brumes et étoffes, elle évoque la fragilité de silhouettes éphémères. Ombres portées, elles se déplacent comme happées par ces « Voiles bleues / aux marges du silence » Les mots ainsi que le trait de couleur les situent à la limite de l’estompe. Tant dans les poèmes que les peintures, elles sont chargées du mystère de notre présence humaine, à nous-mêmes, aux autres et au monde.

« bateaux ancrés      nul sillage / pour s’évader      mots en naufrage » Être, exister est une douleur et il faut faire face à « Ce bleu ouvert de la blessure ». Le ciel est à la fois miroir où lire la faille et souffle blessé qui se suspend. Où trouver l’espérance sinon dans l’infime trace de ce qui fut et qui continue rappeler la lumière ? Si fugitive soit-elle, elle a été et en tant que telle, elle devient réconfort. Ces oiseaux, « Serait-ce vers toi qu’ils tracent un filet d’azur / où le regard se perd ». « Force d’un accord », la couleur porte en elle une parenté possible avec le poème, par ce que la poète nomme comme « le bleu d’un poème ». Pourrait-on parler ici du bleu que l’on espère et de son envers blessé comme un bleu de l’âme ? La poète ainsi que les figures de ses poèmes se meuvent avec grâce d’une lisière à une autre, enveloppées de brumes où s’engloutissent les voix de la mémoire. Écorchures, entailles et épines restent sous « la lumière mauve ». Envers ou endroit, le bleu ne serait-il qu’un rêve dont seule l’étincelle survit en nous ? « C’est tout / voici le bout    de la jetée / vraiment      c’est tout » Face à l’amère brièveté du chemin, la poète exhorte néanmoins à l’acceptation, une acceptation féconde, salvatrice, qui exalte les lueurs glanées ici et là. 

Sabine Péglion, L’espérance d’un bleu, éditions La tête à l’envers, 2024, 66 pages, 19 euros.

Accepter comme l’arbre « dépouillé de tout feu », « de déployer vers le ciel / cet obscur labyrinthe ». Sabine Péglion invite à recueillir ce qui est malgré tout « pluie d’étoiles ». Un très beau recueil où la concision de l’écriture est à la mesure de son incandescence. Les peintures de la poète s’insèrent entre les poèmes, formant un contrepoint lumineux où mots, traits et couleurs entrent en dialogue, pour tenter d’élucider la secrète calligraphie du monde où nous sommes de furtifs passants.

Présentation de l’auteur

Sabine Péglion

Née à Monaco, Sabine Péglion a étudié les lettres à Nice, soutenu un doctorat sur l’œuvre de Philippe Jaccottet à la Sorbonne, enseigné en région parisienne. A présent, parallèlement à l’écriture, elle intervient dans différents établissements scolaires comme poète, autour d’ateliers de poésie, permettant ainsi, à un public scolaire ou non scolaire, non seulement de découvrir le genre, mais également de s’exercer à l’écriture de poèmes, et de partager son expérience de poète. Par ailleurs elle a créé une association, Métaphores, dont le but est de promouvoir la poésie et de faire découvrir la poésie contemporaine. Depuis 10 ans, elle organise et  anime  des cafés-poésie. Le goût de la transmission et de la découverte de l’Autre, s’associent pour elle, souvent à l’occasion de voyages. Elle a pu ainsi mener des ateliers, faire des cours en Australie, en Grèce, au Maroc, en Algérie. En décembre 2016, elle a reçu à Milan le prix international de poésie « sur les traces de Léopold Sedar Senghor » et, en mars 2017, elle a été nommée ambassadrice de ce prix. En 2019 elle a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres.

Bibliographie

Recueils

Sur les rives du lac Khövsgöl, Editions de La Margeride, gravures Robert Lobet, 2024
L’espérance d’un bleu, Editions La Tête à l’Envers, 2024, encres de l’auteur
Cet au-delà de l’ombre, Editions L’Ail des Ours, Decembre 2023, encres de l’auteur
 Australie, le temps d’un rêve, Editions V. Rougier, Août 2022, encres de l’auteur
 Dans le vent de l’archipel, Editions L’Ail des Ours, 2021, encres de l’auteur
Sillages de Lumière, Editions Bourdaric, 10 exemplaires numérotés, Œuvres originales de Bang Hai Ja, 2019
Rumeurs du monde, Editions Sous La Lime, 2019
Ces mots si clairsemés, Editions La Tête à l’Envers, 2019, encres de l’auteur
Elle m’avait demandé, Editions entre Terre et ciel, mars 2017, encres de l’auteur
Paroles de granit, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2017
Faire un trou à la Nuit, Editions La Tête à l’Envers, 2016, encres de l’auteur
Connivence 3 Le mur Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2016
Un éclair de silence, Editions la Margeride, gravures Robert Lobet, 2015
Le nid, Editions La Tête à l’Envers, 2015, encres de l’auteur
Prière Minérale, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet ,2015
Ecrire à Yaoundé, Editions V. Rougier, 2015, encres de l’auteur
Des mots Des formes Une rencontre, sculptures M. Salavize, livre d’auteurs, 2014
Traversée Nomade, Editions Sous La Lime, 2013
Derrière la vitre, Editions V. Rougier, 2012
Australie, notes croisées, dessins de J. Bret, livre d’auteurs, 2011
Danse, deux regards poétiques sur des croquis de danse, en collaboration avec B. Moreau et J. Bret, livre d’auteurs, 2008
Métamorphoses, Editions Hélices Poésie, 2005

Revues

Poésie Terrestre (17,19)
Voix d’encre n° 33
Interventions à Haute Voix (n° 32, 36,38, 39,40), Encres vagabondes
Les Lettres Françaises, in L’Humanité, 07/07/07
Etoiles d’encre (n° 35-36 ; n°39-40, n°41-42,43-44, 45-46)
Etoiles d’encre, Recueil « Les étoiles d’Imoudal » in n°69-70
Etoiles d’encre, Artiste invitée du n° 75-76, « Epier le rêve »
Esprits poétiques (1,3)
Le 100 ème numéro de Ficelle, Editions de Vincent Rougier, a accueilli sa « dictée ».
Les carnets d’Eucharis mai-juin 11, fév. 2009, fev. 2013, fev. 2014, fev. 2015, (Comité de rédaction des numéros papier).
Virgules et Pollen
Terres de femmes, 1er juillet 2010
Francopolis mars, avril, mai 2012
Arpa, n°122, fev 2018
Décharges, 183, septembre 2019: Encres en couverture et dans la revue

Anthologies

Le courage, Editions Bruno Doucey, 2020, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
La beauté, Ephéméride poétique Editions Bruno Doucey, 2019, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Du feu que nous sommes, Editions Abordo ,2019
Mai 1968, Editions des Cahiers de l’Asphalte, 2018
L’eau entre nos doigts, Editions Henry, 2018
Le rêve, Editions Unicité, 2018
Eloge et défense de la langue française, Editions Unicité, 2016
Quand on n’a que l’amour, Editions Bruno Doucey, 2015, Anthologie établie par Sabine Péglion et Bruno Doucey
Pas d’ici, Pas d’ailleurs, Éditions Voix d’Encre, 2012, Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines
Les voix du poème, Editions Bruno Doucey, 2013, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Instants de vertige, Éditions Point de fuite, 2013
Enfantaisie, Editions-sous-Lime, Mars 2012, Anthologie sonore, CD+ Livrets
Côté femmes, D'un poème l'autre, Anthologie voyageus , Éditions Espace Libre, Paris/Alger, 2010
Poètes pour Haïti, L’harmattan, 2011

Poèmes choisis

Autres lectures

Le Lieu-dit L’Ail des ours

Les éditions L'Ail des ours est un Lieu-dit. Ce qui suppose qu'il s'y déploie de multiples dimensions. Une profondeur. Une amplitude. Tout ceci naît de la rencontre, des rencontres de la poésie et [...]

Sabine Péglion, Dans le vent de l’archipel

Petit livre tout de vent, d'écume, de sillage. Partir-revenir : le double voeu de ces poèmes simples, qui tracent l'errance à coup d'infinitifs du désir : « appareiller », « déposer », « découvrir ». La leçon [...]

Sabine Péglion, L’espérance d’un bleu

Quel est ce bleu qui étire son fil tout au long du nouveau recueil de Sabine Péglion ? Il est celui du titre, L’espérance d’un bleu, une couleur récurrente dans les poèmes mais [...]




Dans l’archipel du poème : entretien avec Sabine Péglion

Auteure de nombreux recueils, Sabine Péglion est une poète au parcours déjà long, qui a résolument placé la poésie au centre de sa vie. J’ai toujours été émue par son extrême sensibilité, l’acuité de son attention au monde, sous tous ses aspects, qu’ils relèvent de l’humain ou de cette nature dont elle aime à se saisir à pleines mains au quotidien, pour l’observer, la veiller au fil des saisons. Ses livres les plus récents sont parus aux éditions La tête à l’envers et à L’Ail des ours.  Son écriture est marquée par la quête de la note la plus juste et de l’épure. Comme le cristal que l’on taille, ses poèmes s’ouvrent à la multiplicité des reflets et leur lumière vient nous toucher chacune et chacun dans la singularité de nos chemins et de nos expériences.

L’originalité de la recherche que mène Sabine Péglion vient aussi d’une double pratique. Elle écrit des poèmes qu’elle accompagne elle-même de dessins à l’encre de Chine, d’encres typographiques ou de peintures. Avant de nous arrêter sur L’espérance d’un bleu, son dernier recueil paru en juin 2024 chez La tête à l’envers, donnons à la poète l’occasion de parler des rapports qu’elle entretient avec la poésie ainsi que les arts plastiques. Écoutons celle qui a partagé longtemps littérature et poésie avec ses élèves, celle qui a animé avec passion des cafés-poésie où elle a reçu de nombreux poètes. Elle sait si bien l’importance des mots et de l’échange pour tenter d’approcher ce qu’est la poésie, ce qu’est une pratique de poète.

THE AUTHORS' VOICE - Un poème pour nos amis grecs, Sabine Péglion, TEXTO LEXIKOPOLEIO

On dit souvent que la poésie est une façon d’habiter le monde. Qu’en pensez-vous ?
Je parlerais plutôt d’un regard particulier que l’on porte sur les êtres, les choses ? Que ce soit la nature, les objets ou tout ce qui relève de l’inventivité de l’homme et le rapport qu’exercent ces différentes choses entre elles.
Pourriez-vous nous parler de votre histoire avec la poésie ? Remonte-t-elle à l’enfance ?
Du plus loin qu’il m’en souvienne j’ai toujours aimé entendre des poèmes et l’écriture poétique. Petite, je me souviens avoir recopié sur un cahier des vers de différents poètes, poèmes appris à l’école ou entendu dans des chansons. Est-ce les images ou la musique des mots, mais j’éprouvais un grand plaisir à apprendre des poèmes et j’adorais faire des dessins dans mes cahiers de poésie.
Vous avez consacré votre thèse de doctorat à Philippe Jaccottet. Comment se rencontrent travail de recherche universitaire et pratique de la poésie ? Se nourrissent-ils l’un l’autre ou l’un finit-il par prendre la place de l’autre ?
Pour moi un poème est un chant qui se construit à l’intérieur de soi, et peu à peu s’impose. Ce n’est ni une sagesse, ni un art de vivre mais une recherche d’authenticité dans la perception des images ou des émotions que l’on essaie de transcrire.

 

Dans un entretien que vous avez accordé à Pierre Kobel, vous dites de la poésie : « Elle fait appel à tout notre être, pas uniquement notre intelligence » En quoi cet engagement de la totalité de ce que nous sommes est-il nécessaire ? Devient-il une sagesse, une sorte d’art de vivre ?

Je n’ai aucun rituel, aucune organisation réelle mais je note sur un cahier ou sur des bouts de papiers (qu’il me faut parfois retrouver avec difficultés) des phrases en apparence très banales, qui m’ouvrent intérieurement une voie, un chemin sur lequel je vais m’avancer. Peut-être juste l’ébauche d’un paysage, un geste, un personnage qui passe devant moi et dont l’image s’imprègne. Par exemple le poème «Le Pont de l’Alma» tiré du recueil audio «Rumeurs du Monde» est né de l’image d’un SDF, au milieu d’une foule animée, poussant un caddie sur lequel s’amoncelaient différents sacs plastique.

Effectivement, une fois le poème construit, tout un travail est nécessaire sur le rythme, les sonorités, pour parvenir à être au plus juste avec soi-même et se rapprocher au plus près de ce qu’on ressent en soi.

 

Poème de Sabine Péglion illustration de Renaud Allirand, ARTS ET LETTRES vive les artistes !

Pouvez-vous nous parler de votre écriture ? Comment la vivez-vous au quotidien ? Diriez-vous qu’il y a un travail de la poésie ?
Les poèmes naissent à différents moments. Puis un jour on tente de rassembler ces notes éparses et là c’est toujours un étonnement, car un thème insoupçonné apparaît et le recueil se construit de lui-même, sans effort, les poèmes semblant suivre un fil conducteur qu’inconsciemment on déroulait.
Écrire certes mais pourquoi un jour écrit-on des poèmes ?
(Question que l’on m’a souvent posée, avec un petit sourire, car déjà oser se déclarer poète est une position pour le moins étrange !)
On ne se pose pas la question. Dans cette confrontation avec la page blanche les mots, au monde donnent forme. Ils existent, à la page s’accrochent, éloignent pour un instant l’insuffisance d’être. Un poème singulièrement ne se décide pas, il s’inscrit en nous, il s’impose.
Ni message, ni histoire seulement saisir ces instants rares où bascule la réalité des choses, où s’ouvre un chemin, où s’introduit, là, tout proche, quelque chose de l’ordre d’une transcendance, un tremblement à la surface du monde lui donnant plus d’intensité … Bachelard disait que « la poésie trouve sa dimension spécifique dans le temps vertical d’un instant immobilisé ».
Pas nécessairement un spectacle attendu, Plus un faisceau de circonstances, une soudaine concordance de bruits, de parfums, de lumière, une qualité, une intensité …temps soudain suspendu dans un bulle de silence.
Le poème s’impose car il offre, choisit une forme dense, où les mots résonnent entre eux, en nous, avec le lecteur, avec la page, où le « logos » s’efface devant le chant, «odos», on construit à la fois un sens et un « objet » («ob-jeu» disait Ponge).
Parfois une musique se crée et l’on s’attache à une contrainte qui peut soutenir cette musique, là, parfois, elle devient source de création.
Mais ne voyez pas dans le poète un être déconnecté du réel. Philippe Jaccottet, précisait avec justesse que pour le poète il s’agit d’« une  observation à la fois acharnée et distraite du monde et jamais au grand jamais d’une évasion hors du monde» La Promenade Sous Les Arbres p.38.
En effet il se doit quand cela s’impose de bousculer, de dénoncer, de témoigner. S’efforcer de ne pas s’enfoncer dans la banalité, le confort intellectuel de la certitude, de l’acceptation.
Le poète reste libre …Lorsqu’on crée ce qui importe c’est ce qui cherche à naître en nous, la contrainte c’est d’être au plus près de ce qui s’entend en soi !
Trouver le mot juste ! L’écriture poétique tient de la fulgurance et de la maîtrise. Rien sans inspiration, écoute intérieure, silence. Rien sans travail, rigueur, sévérité envers soi-même, nulle complaisance. Ne pas oublier qu’un poème est un dialogue, il n’est pas contemplation narcissique de soi-même.

Lecture par Sabine Péglion de son recueil Ces mots si clairsemés Éditeur : la tête à l’envers, LautreLIVRE CA.

Depuis plusieurs années déjà, vous faites vous-même l’accompagnement plastique vos   recueils. S’agit-il d’un besoin sensoriel auquel les mots ne peuvent répondre ? Ou de la voix d’autres instruments qui vient se marier à celle des mots comme dans un ensemble musical ? Le geste de la plasticienne vient-il toujours après celui de la poète qui écrit ou les choses s’inversent-elles parfois ?
Ce ne sont pas des illustrations. Il y a des périodes d’écriture et des périodes où l’art plastique s’impose. Ce sont deux activités parallèles mais curieusement je ne peins pas en pensant à un recueil où à un poème. Généralement ce sont les éditeurs qui choisissent parmi les aquarelles ou encres que je leur montre celles qui semblent pouvoir entrer en résonance avec le texte.
Où que vous alliez, vous aimez le partage, qu’il s’agisse de poésie ou de ces nourritures terrestres, où vous cherchez aussi à introduire une créativité qui rend chaque moment singulier et précieux. S’agit-il d’une forme de communion qui donne une valeur particulière à l’instant ?
Transmettre, partager mais c’est pour moi ce qui donne sens à notre existence !
Pouvez-vous nous parler du partage qu’est aussi la lecture ? Quels poètes lisez-vous et quelle place occupent-ils dans votre vie dédiée à l’écriture ?
Bien trop de noms ! Importance d’Aragon, d’Eluard, de Lorand Gaspar et bien sûr Jaccottet !
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes poétesses et aux jeunes poètes ?
Des conseils ? Être soi-même, trouver ce qui chante en soi ! Loin des modes et ... des conseils !

 

 

Présentation de l’auteur

Sabine Péglion

Née à Monaco, Sabine Péglion a étudié les lettres à Nice, soutenu un doctorat sur l’œuvre de Philippe Jaccottet à la Sorbonne, enseigné en région parisienne. A présent, parallèlement à l’écriture, elle intervient dans différents établissements scolaires comme poète, autour d’ateliers de poésie, permettant ainsi, à un public scolaire ou non scolaire, non seulement de découvrir le genre, mais également de s’exercer à l’écriture de poèmes, et de partager son expérience de poète. Par ailleurs elle a créé une association, Métaphores, dont le but est de promouvoir la poésie et de faire découvrir la poésie contemporaine. Depuis 10 ans, elle organise et  anime  des cafés-poésie. Le goût de la transmission et de la découverte de l’Autre, s’associent pour elle, souvent à l’occasion de voyages. Elle a pu ainsi mener des ateliers, faire des cours en Australie, en Grèce, au Maroc, en Algérie. En décembre 2016, elle a reçu à Milan le prix international de poésie « sur les traces de Léopold Sedar Senghor » et, en mars 2017, elle a été nommée ambassadrice de ce prix. En 2019 elle a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres.

Bibliographie

Recueils

Sur les rives du lac Khövsgöl, Editions de La Margeride, gravures Robert Lobet, 2024
L’espérance d’un bleu, Editions La Tête à l’Envers, 2024, encres de l’auteur
Cet au-delà de l’ombre, Editions L’Ail des Ours, Decembre 2023, encres de l’auteur
 Australie, le temps d’un rêve, Editions V. Rougier, Août 2022, encres de l’auteur
 Dans le vent de l’archipel, Editions L’Ail des Ours, 2021, encres de l’auteur
Sillages de Lumière, Editions Bourdaric, 10 exemplaires numérotés, Œuvres originales de Bang Hai Ja, 2019
Rumeurs du monde, Editions Sous La Lime, 2019
Ces mots si clairsemés, Editions La Tête à l’Envers, 2019, encres de l’auteur
Elle m’avait demandé, Editions entre Terre et ciel, mars 2017, encres de l’auteur
Paroles de granit, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2017
Faire un trou à la Nuit, Editions La Tête à l’Envers, 2016, encres de l’auteur
Connivence 3 Le mur Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2016
Un éclair de silence, Editions la Margeride, gravures Robert Lobet, 2015
Le nid, Editions La Tête à l’Envers, 2015, encres de l’auteur
Prière Minérale, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet ,2015
Ecrire à Yaoundé, Editions V. Rougier, 2015, encres de l’auteur
Des mots Des formes Une rencontre, sculptures M. Salavize, livre d’auteurs, 2014
Traversée Nomade, Editions Sous La Lime, 2013
Derrière la vitre, Editions V. Rougier, 2012
Australie, notes croisées, dessins de J. Bret, livre d’auteurs, 2011
Danse, deux regards poétiques sur des croquis de danse, en collaboration avec B. Moreau et J. Bret, livre d’auteurs, 2008
Métamorphoses, Editions Hélices Poésie, 2005

Revues

Poésie Terrestre (17,19)
Voix d’encre n° 33
Interventions à Haute Voix (n° 32, 36,38, 39,40), Encres vagabondes
Les Lettres Françaises, in L’Humanité, 07/07/07
Etoiles d’encre (n° 35-36 ; n°39-40, n°41-42,43-44, 45-46)
Etoiles d’encre, Recueil « Les étoiles d’Imoudal » in n°69-70
Etoiles d’encre, Artiste invitée du n° 75-76, « Epier le rêve »
Esprits poétiques (1,3)
Le 100 ème numéro de Ficelle, Editions de Vincent Rougier, a accueilli sa « dictée ».
Les carnets d’Eucharis mai-juin 11, fév. 2009, fev. 2013, fev. 2014, fev. 2015, (Comité de rédaction des numéros papier).
Virgules et Pollen
Terres de femmes, 1er juillet 2010
Francopolis mars, avril, mai 2012
Arpa, n°122, fev 2018
Décharges, 183, septembre 2019: Encres en couverture et dans la revue

Anthologies

Le courage, Editions Bruno Doucey, 2020, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
La beauté, Ephéméride poétique Editions Bruno Doucey, 2019, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Du feu que nous sommes, Editions Abordo ,2019
Mai 1968, Editions des Cahiers de l’Asphalte, 2018
L’eau entre nos doigts, Editions Henry, 2018
Le rêve, Editions Unicité, 2018
Eloge et défense de la langue française, Editions Unicité, 2016
Quand on n’a que l’amour, Editions Bruno Doucey, 2015, Anthologie établie par Sabine Péglion et Bruno Doucey
Pas d’ici, Pas d’ailleurs, Éditions Voix d’Encre, 2012, Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines
Les voix du poème, Editions Bruno Doucey, 2013, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Instants de vertige, Éditions Point de fuite, 2013
Enfantaisie, Editions-sous-Lime, Mars 2012, Anthologie sonore, CD+ Livrets
Côté femmes, D'un poème l'autre, Anthologie voyageus , Éditions Espace Libre, Paris/Alger, 2010
Poètes pour Haïti, L’harmattan, 2011

Poèmes choisis

Autres lectures

Le Lieu-dit L’Ail des ours

Les éditions L'Ail des ours est un Lieu-dit. Ce qui suppose qu'il s'y déploie de multiples dimensions. Une profondeur. Une amplitude. Tout ceci naît de la rencontre, des rencontres de la poésie et [...]

Sabine Péglion, Dans le vent de l’archipel

Petit livre tout de vent, d'écume, de sillage. Partir-revenir : le double voeu de ces poèmes simples, qui tracent l'errance à coup d'infinitifs du désir : « appareiller », « déposer », « découvrir ». La leçon [...]

Sabine Péglion, L’espérance d’un bleu

Quel est ce bleu qui étire son fil tout au long du nouveau recueil de Sabine Péglion ? Il est celui du titre, L’espérance d’un bleu, une couleur récurrente dans les poèmes mais [...]




Sabine Péglion, Dans le vent de l’archipel

Petit livre tout de vent, d'écume, de sillage.

Partir-revenir : le double voeu de ces poèmes simples, qui tracent l'errance à coup d'infinitifs du désir : « appareiller », « déposer », « découvrir ». La leçon de Pessoa et de tant d'autres, récitée ici au fil des pages, des « îles échouées » et des « singulières voiles ».

On partage ainsi les élans de l'auteure, amatrice de « chants d'espérance » et de « filaments d'instants ».

Un matin la rive s'éloigne
et le jour en toi s'absente
Parfums d'origan et d'asphodèle
jamais n'effaceront les cris de haine (p.51)

Sabine Péglion, Dans le vent de l'archipel, L'Ail des ours, n°7, 2021, 64p., 6 euros. Illustrations de l'auteure.

En quête de traces, la poète dessine un parcours où se « glisser parmi les mots » assure d'être en vie, quand on peut « laisser filer les sons les gestes », sans maîtrise sans contrôle.

Le carpe diem n'est pas loin : « Va cueillir le matin / Laisse le regard / à l'envers de l'enfance / interroger les vagues » (p.59). Les illustrations, plus incisives, jouent des gris bleuté et des dessins cubistes. 

 

Présentation de l’auteur

Sabine Péglion

Née à Monaco, Sabine Péglion a étudié les lettres à Nice, soutenu un doctorat sur l’œuvre de Philippe Jaccottet à la Sorbonne, enseigné en région parisienne. A présent, parallèlement à l’écriture, elle intervient dans différents établissements scolaires comme poète, autour d’ateliers de poésie, permettant ainsi, à un public scolaire ou non scolaire, non seulement de découvrir le genre, mais également de s’exercer à l’écriture de poèmes, et de partager son expérience de poète. Par ailleurs elle a créé une association, Métaphores, dont le but est de promouvoir la poésie et de faire découvrir la poésie contemporaine. Depuis 10 ans, elle organise et  anime  des cafés-poésie. Le goût de la transmission et de la découverte de l’Autre, s’associent pour elle, souvent à l’occasion de voyages. Elle a pu ainsi mener des ateliers, faire des cours en Australie, en Grèce, au Maroc, en Algérie. En décembre 2016, elle a reçu à Milan le prix international de poésie « sur les traces de Léopold Sedar Senghor » et, en mars 2017, elle a été nommée ambassadrice de ce prix. En 2019 elle a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres.

Bibliographie

Recueils

Sur les rives du lac Khövsgöl, Editions de La Margeride, gravures Robert Lobet, 2024
L’espérance d’un bleu, Editions La Tête à l’Envers, 2024, encres de l’auteur
Cet au-delà de l’ombre, Editions L’Ail des Ours, Decembre 2023, encres de l’auteur
 Australie, le temps d’un rêve, Editions V. Rougier, Août 2022, encres de l’auteur
 Dans le vent de l’archipel, Editions L’Ail des Ours, 2021, encres de l’auteur
Sillages de Lumière, Editions Bourdaric, 10 exemplaires numérotés, Œuvres originales de Bang Hai Ja, 2019
Rumeurs du monde, Editions Sous La Lime, 2019
Ces mots si clairsemés, Editions La Tête à l’Envers, 2019, encres de l’auteur
Elle m’avait demandé, Editions entre Terre et ciel, mars 2017, encres de l’auteur
Paroles de granit, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2017
Faire un trou à la Nuit, Editions La Tête à l’Envers, 2016, encres de l’auteur
Connivence 3 Le mur Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2016
Un éclair de silence, Editions la Margeride, gravures Robert Lobet, 2015
Le nid, Editions La Tête à l’Envers, 2015, encres de l’auteur
Prière Minérale, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet ,2015
Ecrire à Yaoundé, Editions V. Rougier, 2015, encres de l’auteur
Des mots Des formes Une rencontre, sculptures M. Salavize, livre d’auteurs, 2014
Traversée Nomade, Editions Sous La Lime, 2013
Derrière la vitre, Editions V. Rougier, 2012
Australie, notes croisées, dessins de J. Bret, livre d’auteurs, 2011
Danse, deux regards poétiques sur des croquis de danse, en collaboration avec B. Moreau et J. Bret, livre d’auteurs, 2008
Métamorphoses, Editions Hélices Poésie, 2005

Revues

Poésie Terrestre (17,19)
Voix d’encre n° 33
Interventions à Haute Voix (n° 32, 36,38, 39,40), Encres vagabondes
Les Lettres Françaises, in L’Humanité, 07/07/07
Etoiles d’encre (n° 35-36 ; n°39-40, n°41-42,43-44, 45-46)
Etoiles d’encre, Recueil « Les étoiles d’Imoudal » in n°69-70
Etoiles d’encre, Artiste invitée du n° 75-76, « Epier le rêve »
Esprits poétiques (1,3)
Le 100 ème numéro de Ficelle, Editions de Vincent Rougier, a accueilli sa « dictée ».
Les carnets d’Eucharis mai-juin 11, fév. 2009, fev. 2013, fev. 2014, fev. 2015, (Comité de rédaction des numéros papier).
Virgules et Pollen
Terres de femmes, 1er juillet 2010
Francopolis mars, avril, mai 2012
Arpa, n°122, fev 2018
Décharges, 183, septembre 2019: Encres en couverture et dans la revue

Anthologies

Le courage, Editions Bruno Doucey, 2020, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
La beauté, Ephéméride poétique Editions Bruno Doucey, 2019, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Du feu que nous sommes, Editions Abordo ,2019
Mai 1968, Editions des Cahiers de l’Asphalte, 2018
L’eau entre nos doigts, Editions Henry, 2018
Le rêve, Editions Unicité, 2018
Eloge et défense de la langue française, Editions Unicité, 2016
Quand on n’a que l’amour, Editions Bruno Doucey, 2015, Anthologie établie par Sabine Péglion et Bruno Doucey
Pas d’ici, Pas d’ailleurs, Éditions Voix d’Encre, 2012, Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines
Les voix du poème, Editions Bruno Doucey, 2013, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Instants de vertige, Éditions Point de fuite, 2013
Enfantaisie, Editions-sous-Lime, Mars 2012, Anthologie sonore, CD+ Livrets
Côté femmes, D'un poème l'autre, Anthologie voyageus , Éditions Espace Libre, Paris/Alger, 2010
Poètes pour Haïti, L’harmattan, 2011

Poèmes choisis

Autres lectures

Le Lieu-dit L’Ail des ours

Les éditions L'Ail des ours est un Lieu-dit. Ce qui suppose qu'il s'y déploie de multiples dimensions. Une profondeur. Une amplitude. Tout ceci naît de la rencontre, des rencontres de la poésie et [...]

Sabine Péglion, Dans le vent de l’archipel

Petit livre tout de vent, d'écume, de sillage. Partir-revenir : le double voeu de ces poèmes simples, qui tracent l'errance à coup d'infinitifs du désir : « appareiller », « déposer », « découvrir ». La leçon [...]

Sabine Péglion, L’espérance d’un bleu

Quel est ce bleu qui étire son fil tout au long du nouveau recueil de Sabine Péglion ? Il est celui du titre, L’espérance d’un bleu, une couleur récurrente dans les poèmes mais [...]




Le Lieu-dit L’Ail des ours

Les éditions L'Ail des ours est un Lieu-dit. Ce qui suppose qu'il s'y déploie de multiples dimensions. Une profondeur. Une amplitude. Tout ceci naît de la rencontre, des rencontres de la poésie et de l'intensité, autre, de la représentation permise par les arts plastiques.

Ce partage d'espace entre un artiste plasticien et un poète n'est pas pour autant quelque chose de rare. Nombre de recueils proposent d'établir une dialectique entre ces deux polarité d'expression artistique. Alors il est intéressant de s'interroger sur ce qui fait la particularité de ces petits recueils publiés dans la Collection Grand ours de Michel Fiévet. Une grave et grande question...

Je crois qu'il s'agit d'abord de qualité éditoriale. Ces recueils de petit format sont imprimés sur un papier épais, doux, dont le grain légèrement palpable offre épaisseur à l'objet livre. Il y a ensuite la mise en page. Tout y est léger, c'est à dire aérien. Ceci façonne un écrin de papier qui permet de recevoir comme un cadeau à chaque fois unique le contenu de la page, poèmes centrés dont la typographie fine égraine de grandes lettres noires en police Garamond 13, 11, 10 et 8, que ponctuent des pages où des œuvres de plasticiens scandant le rythme d'apparition des poèmes. Un artiste et un poète se rencontrent.

Jacques Robinet, Brèches, L'Ail des ours, collection Grande ours / n°6, œuvres de l'artiste Renaud Allirand, La Roque d'Anthéron, 2020, 65 pages, 8€.

Pour les volumes 6, 7 et 8, respectivement Jacques Robinet et Renaud Allirand pour Brèches, Sabine Péglion auteure des poèmes et des œuvres plastiques pour Dans le vent de l'archipel, et Albertine Benedetto avec encore Renaud Allirand cette fois-ci pour des encres, réunis pour le recueil Sous le signe des oiseaux.  

Que dire de ce petit volume, Brèches, léger par la taille, mais épais, grave, grand, par le langage et les quelques œuvres qui ponctuent l'apparition des poèmes. Jacques Robinet agence les mots avec cette ambition partagée par les poètes : libérer le langage de ce carcan du sens, et ouvrir des horions. Là celui de l'existence, dans ce face à face de l'homme avec lui-même, dans une sorte de bilan, et en même temps d'étape, point d'orgue du parcours avant d'emprunter une autre route.

On consent à n'être plus
que ce voyageur épuisé
d'avoir trop confondu
ses rêves et ses captures

Sous le couvert d'un arbre
on s'abandonne
au bruissement de l'eau

Sans plus rien retenir.

Constats posés à mi chemin, et réflexions sur ce que peut être la vie, magnifiée par les mots, la poésie, écrire, qui afflue comme le sang régénère le corps.

 

La chambre s'éclaire
Pourquoi t'agites-tu 

Ecoute ton cœur qui bat

Les mots sont des colombes 
qui de l'infini s'abreuvent

Laisse-les s'ébrouer
avant qu'ils ne s'évadent
dans la clarté de l'aube

Ne dérobe pas
la poussière des songes

 

Les peintures de Renaud Allirand représentent ces strates de vie, couche après couche, l'une dévoilant l'autre, dans un magma coloré et presque organique. Fouiller l'espace, c'est ici ce que font poète et peintre, qui semblent unir leurs tentatives pour dévoiler le sens, ultime, du silence et du blanc de la page.

 

Jacques Robinet, Brèches, L'Ail des ours, collection Grande ours / n°6, œuvres de l'artiste Renaud Allirand, La Roque d'Anthéron, 2020, 65 pages, 8€, p. 19.

Le recueil de Sabine Péglion, accompagné par les œuvres plastiques de la poète, est intéressant à double titre. D'abord parce que cette poésie qui joue avec l'espace scriptural et les typographies laisse entrevoir les nuances de bleu de l'océan grâce à ces mises en scènes des textes, qui prennent pour univers référentiel la mer. Champs lexicaux et isotopies se conjuguent, et opèrent des va-et-vient entre des éléments biographiques, et des indications concernant les traversées et l'Histoire. Des noms de lieux et le métalangage de la navigation scandent les étapes topographiques, tandis que des épithètes viennent étayer une métaphore, car ce voyage est aussi celui de l'être qui avance dans les dédales de l'existence, que l'on devine parfois âcre, parfois initiatique, finalement, comme toute vie dès lors qu'elle est abordée en conscience. 

 

Du plus loin de la nuit
Eau si profonde
d'années enfouies
Blessure muette

D'autres îles d'autres terres
Dérivent au gré des vagues

Il est des lieux qui nous hantent

 

Les toiles de l'artiste sont alors une mise en abîme de ces strates de vie, de lieux, de lectures aussi, celles du poème, qui révèle sa puissance, mais jamais la même, à chaque lecture différente.

Sabine Péglion, Dans le vent de l'archipel, L'Ail des ours, collection
Grande ours / n°7, œuvres de l'artiste, La Roque d'Anthéron, 2020,
59 pages, 8€.

Sabine Péglion, Dans le vent de l'archipel, L'Ail des ours, collection
Grande ours / n°7, œuvres de l'artiste, La Roque d'Anthéron, 2020,
59 pages, 8€, p.25.

Albertine Benedetto pour le numéro 8 de ces petits volumes, place sa poésie Sous le signe des oiseaux. Une gageure, que la poète relève vaillamment tant le sujet porte de topos, tous plus usités les uns que les autres. Le plasticien qui accompagne ses textes est Renaud Allirand à nouveau. Tous deux ont choisi une littéralité qui recèle cependant bien des richesses, et bien des habiletés pour aborder cette thématique chargée de déjà bien des voix. La quatrième de couverture évoque ceci :

 

Une fois encore 
revenir longer
les souvenirs
pour allonger
le temps

une fois encore
célébrer
la fleur et l'oiseau
en épousant la terre

une fois encore
la lumière
fut ce lâcher de colombes sur la mer

 

C'est donc dans le sillage de ces prédécesseurs qu'est d'emblée placé le recueil. Le référentiel est une lignée diachronique assumée, mais jamais de manière gratuite. Le poème recèle l'énonciation de sa propre existence, et un tissu isotopique relayé par des choix paradigmatiques qui évoquent l'écriture dessine son propre reflet.

 

Dans ce qui se dit
l'ombre vacille
un peu

ainsi l'oiseau qui veille
toujours fait respirer la nuit
d'une ponctuation grave
cousant le calme
sur la risée

N'est-ce pas le poème, qui brode le silence sur le chant du langage ? De même le tracé du pinceau comme un acte de pure création est au cœur de cette mise en abyme de la création d'une création, de l'écriture d'une écriture, comme au centre d'une nature d'où tout part, et où tout revient toujours.

Dans l'arabesque
dansée à partir du poignet
par pressions du pinceau
crissant sur l'étoffe
les doigts serrent
le roseau
tracent les envols
martins-pêcheurs
le soir au bord
des rivières sans nom
tout le bleu et le vert
de leurs ailes
éclairent le trait

Pour Abdallah Akar, calligraphe

Albertine Benedetto, Sous le signe des oiseaux,
L'Ail des ours, collection Grande ours / n°8, œuvres
de l'artiste Renaud Allirand, La Roque d'Anthéron, 2021,
69 pages, 6€.

Albertine Benedetto, Sous le signe des oiseaux,
L'Ail des ours, collection Grande ours / n°8, œuvres
de l'artiste Renaud Allirand, La Roque d'Anthéron, 2021,
69 pages, 6 €, p.27.

Il se passe bien des choses dans les pages des recueils parus chez L'Ail des ours. On met les arbres, le sable et la mer dans des poèmes, on ose convoquer pour la énième fois le chant des oiseaux. Mais est-ce juste pour faire des livres ? Non, je dirai que justement, c'est en cela que L'Ail des ours est un lieu-dit. Il se passe qu'affleure la matière du poème, son origine et sa destinée, là où se conjuguent l'espace et le trait, dans ce lieu-dit, L'Ail des ours. Amplitude. Profondeur.

Présentation de l’auteur

Albertine Benedetto

Albertine Benedetto, vit et travaille à Hyères depuis 1992. Ses poèmes ont paru en revue (Friches, Aujourd’hui Poèmes, Rehauts, …). Son premier recueil, "Lustratio", a été édité en 2001 sous le pseudonyme d’Albertine Héraut. En 2018 elle reçoit le Prix Jean Follain pour son recueil Le Présent des bêtes.

Poèmes choisis

Autres lectures

Albertine Benedetto, Vider les lieux

Sur la couverture l’aquarelle d’Hélène Baumel, un chemin d’automne d’une tristesse envoûtante, incite à la lecture de ce recueil ponctué d’autres lavis. Leurs ombres au brun subtil se glissent, s’étalent et se diffusent [...]

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Les éditions L'Ail des ours est un Lieu-dit. Ce qui suppose qu'il s'y déploie de multiples dimensions. Une profondeur. Une amplitude. Tout ceci naît de la rencontre, des rencontres de la poésie et [...]

Albertine BENEDETTO, Sous le signe des oiseaux

« Sous le signe » des oiseaux de toutes espèces – hirondelles, mouettes, rossignols -, pourquoi pas ? La poésie s'est toujours nourrie de nature et d'oiseaux. Le recueil ici énonce donc [...]

Présentation de l’auteur

Sabine Péglion

Née à Monaco, Sabine Péglion a étudié les lettres à Nice, soutenu un doctorat sur l’œuvre de Philippe Jaccottet à la Sorbonne, enseigné en région parisienne. A présent, parallèlement à l’écriture, elle intervient dans différents établissements scolaires comme poète, autour d’ateliers de poésie, permettant ainsi, à un public scolaire ou non scolaire, non seulement de découvrir le genre, mais également de s’exercer à l’écriture de poèmes, et de partager son expérience de poète. Par ailleurs elle a créé une association, Métaphores, dont le but est de promouvoir la poésie et de faire découvrir la poésie contemporaine. Depuis 10 ans, elle organise et  anime  des cafés-poésie. Le goût de la transmission et de la découverte de l’Autre, s’associent pour elle, souvent à l’occasion de voyages. Elle a pu ainsi mener des ateliers, faire des cours en Australie, en Grèce, au Maroc, en Algérie. En décembre 2016, elle a reçu à Milan le prix international de poésie « sur les traces de Léopold Sedar Senghor » et, en mars 2017, elle a été nommée ambassadrice de ce prix. En 2019 elle a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres.

Bibliographie

Recueils

Sur les rives du lac Khövsgöl, Editions de La Margeride, gravures Robert Lobet, 2024
L’espérance d’un bleu, Editions La Tête à l’Envers, 2024, encres de l’auteur
Cet au-delà de l’ombre, Editions L’Ail des Ours, Decembre 2023, encres de l’auteur
 Australie, le temps d’un rêve, Editions V. Rougier, Août 2022, encres de l’auteur
 Dans le vent de l’archipel, Editions L’Ail des Ours, 2021, encres de l’auteur
Sillages de Lumière, Editions Bourdaric, 10 exemplaires numérotés, Œuvres originales de Bang Hai Ja, 2019
Rumeurs du monde, Editions Sous La Lime, 2019
Ces mots si clairsemés, Editions La Tête à l’Envers, 2019, encres de l’auteur
Elle m’avait demandé, Editions entre Terre et ciel, mars 2017, encres de l’auteur
Paroles de granit, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2017
Faire un trou à la Nuit, Editions La Tête à l’Envers, 2016, encres de l’auteur
Connivence 3 Le mur Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet, 2016
Un éclair de silence, Editions la Margeride, gravures Robert Lobet, 2015
Le nid, Editions La Tête à l’Envers, 2015, encres de l’auteur
Prière Minérale, Editions de la Margeride, gravures Robert Lobet ,2015
Ecrire à Yaoundé, Editions V. Rougier, 2015, encres de l’auteur
Des mots Des formes Une rencontre, sculptures M. Salavize, livre d’auteurs, 2014
Traversée Nomade, Editions Sous La Lime, 2013
Derrière la vitre, Editions V. Rougier, 2012
Australie, notes croisées, dessins de J. Bret, livre d’auteurs, 2011
Danse, deux regards poétiques sur des croquis de danse, en collaboration avec B. Moreau et J. Bret, livre d’auteurs, 2008
Métamorphoses, Editions Hélices Poésie, 2005

Revues

Poésie Terrestre (17,19)
Voix d’encre n° 33
Interventions à Haute Voix (n° 32, 36,38, 39,40), Encres vagabondes
Les Lettres Françaises, in L’Humanité, 07/07/07
Etoiles d’encre (n° 35-36 ; n°39-40, n°41-42,43-44, 45-46)
Etoiles d’encre, Recueil « Les étoiles d’Imoudal » in n°69-70
Etoiles d’encre, Artiste invitée du n° 75-76, « Epier le rêve »
Esprits poétiques (1,3)
Le 100 ème numéro de Ficelle, Editions de Vincent Rougier, a accueilli sa « dictée ».
Les carnets d’Eucharis mai-juin 11, fév. 2009, fev. 2013, fev. 2014, fev. 2015, (Comité de rédaction des numéros papier).
Virgules et Pollen
Terres de femmes, 1er juillet 2010
Francopolis mars, avril, mai 2012
Arpa, n°122, fev 2018
Décharges, 183, septembre 2019: Encres en couverture et dans la revue

Anthologies

Le courage, Editions Bruno Doucey, 2020, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
La beauté, Ephéméride poétique Editions Bruno Doucey, 2019, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Du feu que nous sommes, Editions Abordo ,2019
Mai 1968, Editions des Cahiers de l’Asphalte, 2018
L’eau entre nos doigts, Editions Henry, 2018
Le rêve, Editions Unicité, 2018
Eloge et défense de la langue française, Editions Unicité, 2016
Quand on n’a que l’amour, Editions Bruno Doucey, 2015, Anthologie établie par Sabine Péglion et Bruno Doucey
Pas d’ici, Pas d’ailleurs, Éditions Voix d’Encre, 2012, Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines
Les voix du poème, Editions Bruno Doucey, 2013, Anthologie de référence du Printemps des Poètes
Instants de vertige, Éditions Point de fuite, 2013
Enfantaisie, Editions-sous-Lime, Mars 2012, Anthologie sonore, CD+ Livrets
Côté femmes, D'un poème l'autre, Anthologie voyageus , Éditions Espace Libre, Paris/Alger, 2010
Poètes pour Haïti, L’harmattan, 2011

Poèmes choisis

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Petit livre tout de vent, d'écume, de sillage. Partir-revenir : le double voeu de ces poèmes simples, qui tracent l'errance à coup d'infinitifs du désir : « appareiller », « déposer », « découvrir ». La leçon [...]

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Présentation de l’auteur

Jacques Robinet

Jacques Robinet , né en 1937, vit à Paris. Il est psychanalyste.

Publications :  Veille le Silence (éditions St Germain- des- Près, 1984 - épuisé)

En collaboration avec l'artiste peintre et graveur Renaud Allirand : Miroir d'ombres (2000) et Traces (2013) —  Frontières de sable (2013) et Feux nomades (2015) ont été publiés par les Editions la tête à l'envers à Ménetreuil ( 58330- Crux la Ville).

Poèmes choisis

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Chronique du veilleur (38) : Jacques Robinet

 Jacques Robinet a publié plusieurs livres de poèmes aux éditions La Tête à l’envers. En 2018, les éditions La Coopérative ont fait paraître son récit autobiographique, Un si grand silence, bouleversante évocation de [...]

Le Lieu-dit L’Ail des ours

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Jacques Robinet, Notes de l’heure offerte

« Seule compte l’heure  offerte qui vient à ma rencontre et cette branche qui tremble encore d’un oiseau envolé » (p.65) Ces notes sont à la fois méditation et dialogue, dialogue avec le lecteur et [...]

Jacques Robinet, Ce qui insiste

Dès le premier poème de ce recueil, l’univers intime du poète s’offre aux lecteurs ; la communion avec les éléments de la nature : l’arbre, l’oiseau, mais aussi la nuit qui est une porte ouverte [...]

Chronique du veilleur (53) : Jacques Robinet

Après La Monnaie des jours et Notes de l'heure offerte, Jacques Robinet nous offre des extraits de ses « notes » de l'année 2020, sous le titre L'Attente. Ce troisième volume me semble aller aussi [...]

Jacques Robinet, Clartés du soir

La nuit, c'est la "mort" qui vient, c'est l'heure où "la lumière décline", alors, il faut promouvoir au mieux cette clarté, annonciatrice du jour. Le poète oeuvre dans le [...]