Sylvain Jamet, Orage et autres poèmes
je n’attendais pas un si
grand orage de ta part
dit-il,
ses mains remontant sur
et dessous son corps
appelant la pluie
Années
les vagues — les années
l’humeur change par glissement
de matière compacte —
la débâcle
as-tu déjà tenté
de diviser le temps
en blocs de jour
/ blocs de nuit
temps liquide —
j’aime que la nuit se boive
que le jour brûle
années
années
par glissements
les vagues
Là où
tu cherches le Lieu
c’est toujours
un pays que tu trouves
chaîne côtière à vif
comme un os
la route
le fil que l’on suit
dessous
sur le damier en bas
la ville
une concrétion de
lumière vertébrale
Perspectives
peupliers comme des flèches
sur de larges avenues
rectilignes
alignés comme des feux
indéchiffrables
les différentes
propositions du réel
l’invention des points chauds
comme eux nous sommes
à la lisière c’est-à-dire
à la frontière
toujours au bord
incandescent de quelque chose
Des voix
il
s appelle
nt disen
t quoi
l
e
vent em
porte le
sens
.