Sylvie Poisson, Le poème dans ta main
parfois tu rôdes loin de toi tes traces vacillent
errance entre les mots tu réclames les ombres
glanes des miettes d’enchantement
vol écarlate quiétude de la neige
novembre dépouillé
tu ne sais pas où va le poème
tu voudrais qu’il te trouve
***
tu déchiffres les vents puises les mots
tu esquisses l’indicible perçois l’invisible palpes l’intouchable
traduction imparfaite de l’infini
***
tu ne connais que l’effacement
tu veux l’embrasement des brindilles
tu y jettes ton souffle
***
tu cueilles
le chant du merle de l’amour du désir de la jouissance
l’odeur du gazon fraîchement coupé la brise du soir tremblant sur tes épaules
l’ondée épelant sa musique sur le toit
tes déserts leurs désarrois leurs oasis tu cueilles tout
le poème se dépose dans ta main