Je m’assieds sur toutes les chaises

 

Je m’assieds sur toutes les chaises
Parce qu'il n’y a pas de place
Pour l’art

Quand a commencé
2008 2011
Ou 2012

Des gouttes de ma chemise
Qui sèche

Les carillons de Saint Geneviève

Vu que les branches ne sont pas des dépositaires
Les démocrates sont faits
Pour tomber des nuages.

L’impitoyable en tête.
Une couronne de nuit dans l’évidence.
Les problèmes sont solution.

Mes os soupe
A l’intérieur dans la boue
de ma tombe.

Traduit par Anne Personnaz




Deux poèmes

 

 

 

Ibid

 

 

 

Pour qu’il soit satisfait de son existence

en présence de celui qui fait des nœuds avec l’obscurité

 dans le chagrin de l’arrivée

et de l’écartement des extrêmes :

 

Il traînait des vers de lamentations

 accrochant plus loin la lanterne ténébreuse

pour que soit entendu le vent

« Là où l’abeille butine moi aussi je butine »

 

 en appelant les étoiles

 des éclats par milliers qui lui ont coupé les jambes.

 

Avec hésitation

il se relâcha en traces d’idéogrammes

comme des cheveux qui la nuit transpirent dans le cou d’une femme

 

et des corybantes se manifestaient sous des réverbères

urbains de centaines de watts

débauchaient ses souvenirs qui étaient prophétiques

 

 excrétaient dans ses remous

qui avaient été prophétisés.

 

 

 

 

 

***

 

 

 

 

 

Au comptoir de La Manne au 90 rue Claude-Bernard

 

 

 

Ceci est une archive jusqu’à ce qu’il cesse de l’être.

Ça parle.

Un peu froid au-dessous des coudes.

 

Quand chaque échec offrira la tournée, à la lumière

Des statistiques qui l’élèveront au premier rang

De l’estime citoyenne, elle

Constituera une force.

 

Nous entourent les plantes grimpantes des informations ;

Ma pensée : une croûte de pain

Trempée dans l’éclat silencieux du Soleil.

 

Le vent emporte une carte avec l’image

D’un port avec des mules chargées.

L’espace de temps qui se tourne vers moi

Se trouve confronté à ses défauts.

 

Deux trois emphases.

En route l’impérissabilité mugit en quête de Pléiades.

 

La signifiance comme notion malheureuse

Est exclusivement

Humaine.

 

 




Poème Lacune

 

C’est le premier poème
Le premier que j’écris éveillé
Et noués à mes mains les carillons
Pareilles à
Des meules qui se sont émoussées
Aux endroits habituels par l’exploitation

Je ne veux pas que ce que j’écris
Soit

Les meilleurs mots
Peu m’importent les mots

Le poème c’est la fougue dans le poème

Pantalons retroussés aux jambes de la mort

Ce premier poème c’est
Comme tout le
Reste
Tu ne viens que de loin

Par conséquent persévère

Je t’attends
À l’intérieur.
 




Je suis au côté de celui qui écrit

 

Je n’écris pas
Je me manifeste à l’intérieur des
Juxtapositions des expressions des mouvements
Des tentatives.

D’où qu’il vienne à passer
Je l’attraperai le poème

Mes remarques
Vont et viennent
Elles n’ont pas besoin de remarques

Le climat soudain
nous a rejetés

Un blues en mineur

Je suis au côté de celui qui écrit
Il a mes propres mains.
 




Certain poète chinois

 

Je bourlingue avec la destruction pour code
et emblème l’étoile du soir.
Ma pensée lune de papier
et ma place vacante :
je m’assois ici et je bois ce vin rose
l’obscure douleur qui palpite dans la vie
de ma vigne.




Les poètes déplorent le poème immortel

 

Les poètes déplorent le poème immortel
et c’est très relatif à cette
goutte au nez du moineau.
Le regard que me jettent tes seins
est immortalité
comme la préhension qu’a le moineau
avec ses petites pattes.
Les mers sont paroles
qui sortent de la bouche du rivage
et nous dénudés à consumer le futur
pour un cierge encore.

Traduit par Anne Personnaz
 




La solitude je la subis

 

La solitude je la subis comme un accident
ou comme une allergie
le printemps est certain
tel le jour sur la nuit
au fond rien ne m’importe
mais est plus profond encore
de ne pas savoir en dedans si
surviennent allergies
accidents
je grandis avec mesure
les miroirs ou parlent
ou se brisent en entendant
ma propre voix
inspiration échéance
désastre salut
ils n’admettent pas de fin
les poèmes.

Traduit par Anne Personnaz




Je parle tout seul

 

Je parle tout seul tandis que devant moi fleurissent les roses trémières

 

Je mise seulement sur moi-même
je suis un jeu de hasard
mais si j’ai perdu
ou gagné
cela
seuls les autres
l’apprendront
quand devant eux fleuriront
les roses trémières.

 

Traduit par Anne Personnaz