Yves Giry, Franchissement et autres poèmes

Franchissement

 

Au tour
Hauteur comme l’aube sans bruit
Atouts aux couleurs de la carte délirante
Celle qui affranchit le jeu
Sans nom
Dépassement des rôles
De la figuration

Allant tour à tour
A cloche pied
Du ciel à l’enfer
Dans l’échiquier de l’être
Le lanceur de palets
Se transforme
En alerte danseur

Détour
Dans le singulier du méandre
Là où le fleuve s’enhardit
Delta où les rives s’abandonnent
Inondant les rêves
La poésie lue
Par une jeune fille de quatorze ans
Renverse le miroir de nuages

Contour
Estampe emportée
Par le frisson des amants
Où êtes-vous dans la mémoire du sensible
Le regard en ombre portée
Se fixe à la lisière
En cette immobilité
Où se perçoit la geste
Des cœurs
La sensorialité excentrique
Aboie
S’ébroue
Boit
Broie
A bas bruit se brise sur le bord des embruns de brimborions brosser
en brindezingue broder de brumes bigarrées de béryl de blush bistrés
de zinzolin

Semence affranchie
En rhizomes égarés en mangrove
L’échappée belle

Retour
L’incomplet jamais
N’abolira le hasard
Un soir
Me souvenir de vous
Je le veux
J’habillerai le décor
En liseré
De liniments opalins
De bois de jade
De lapis lazulli
Et de poudre de cornes d’ornithorynque
Pour accoster dans une nuit
De blandices
Me souvenir de vous
Je le veux
Dans l’éphémère
D’une encre de chine
Ciselée dans la peau d’un homme
De passage

Détour
Filigrane
Centaure en chants
Des transes ancestrales
Dans le dépassement
De toutes les ivresses
De tous les excès
En ce franchissement
Vers l’inconnu de soi
L’extase aux mondes invisibles.

 

 

 

 

 

Mordre au travers

 

Elle s’aligne dans la baie d’Alang

Il signale dans la voie tactile

Sécrète le blanc dans le noir de l’échiquier

Encercle l’ordre

En une spirale de hasards

 

L’aurore des notes martèle l’éclat

Cordes à cordes échancrent la nudité du son

L’écorce de joie sans nom

Percute la fente envoutée du palais

De la femme sans tête

 

Rires en amorce

Ecorché du spectre encagé

Soudain tordre le mors

Barytonner l’oubli du verbe

La bouche annoncée sans bée

Cangue des plaisirs sertis

D’autrefois milieu céleste

 

En traverse des alizés délices

Le décor au-delà des baisers soudés

Touche l’obsolescence de l’être

 

Trancher jusqu’à la transe

Trancher la connaissance

Trancher la viande asséchée sans os

 

Sa bouche en boucle mendie

Mendiant de l’antre l’autre

L’ordre de l’éther ennemie

Ordre du je

Apostrophe

M’ordre à l’instant de soie

Mordre le profane

 

L’entrave au bois de jade

Au-devant de saillir la perte

S’expose en mouvement

En salivant la possibilité du désir

Ainsi que le goût de la langue.

 

 

Avancer au grand jour

 

Sept heure cinquante

Dix-neuf heure vingt huit

L’écoulement

 

Passage de l’Hombre inconnu

Clepsydre foudroyé

Le feu s’échappe

En eau de lave

Solidifié en homme

 

Dans le passage du temps

Rue Sauvage

D’icelle jadis

Hexagramme gravé en eau forte

Parcheminé en herbes folles

 

Pascal B.

Estampe la constellation mystique

En parieur théiste

Paria de machines à sou

Enconneur de tétra mantique

 

Labyrinthe

En nombres portés

Ancré dans les fluides imaginaires

Isolat en devenir de cité

Incarnation des désordres

Amoureux à venir

 

Dans la voussure du ciel tantrique

Arceau d’écritures vagabondes

De peintures maculées des agrégats de souffre

Poudrière plutonique

Granité de cendres et de lapilli

En pénombre jusqu’à l’azur

Masque enchâssant l’ombre

Vernissant la larme d’onguent d’ambre

 

La paupière décline le rêve

S’emploie dès l’aube

A répandre l’iris de lumière

En regard lustral.

 

 

 

 

Aphorismes aléatoires

 

Briser la nuque
Briquer l’anus

L’ange au sperme
A-t-il un sexe

Dis-moi qui tu entes
Je te dirai qui tu hais

L’oisiveté est mère de tous les fils

Tartare de quoi
L'ennui nuit
Le déshabillé lui
Nue la nuit
La lune le suit
Le sait elle
Laisse luire
En elle lui

Jouir oui

Miss c'est l'année à toutes les heures.

Je dessine un instant né de l'instantané.

O le visage de son cul

Son regard baigne le ciel

Si demain s’ouvre au pied de biche
N’oublions pas de serrer la pince à monseigneur
Avec effraction

Certains changent d’idées comme de chemises
D’autres échangent des idées contre des chemises
Il y a ceux qui ont de la suie dans leurs idées
I y a les sans
Les riens
Le tout.

Rappelez-moi certes je ne suis pas assez rien du tout.
Emprunt au petit Gérard.
Puisque c’est ce que je cherche qui est tout
Emprunt au grand M.B.

L’amant drague l’or
La dague en larme dort
Or l’âme ment
En la vague de bord
Enfin le dard en elle
Auréole leurs corps

L’âme amant dore
Pendant que la maman dort

En Polynésie
Je polliniserai
Les iles sous le vent

Le hasard s'oublie dans le jeu
Nous jouons la lisière

Col
Cracha
Le feu
In
Paris

Wake up

The Dream

Pli
De l'être
Chiquer
La lettre

Nuire
La nuit
Ouïr
L'uni
L'éclair
Cella

Je joue à la lisière
Je lis en loup
Je ris en fou
Je lisse la roue
Je tisse le goût

J'agis le bruit

J'entonne le primitif

J'aboie l'image
J'écris le feu

En colonne
En se séparant
La colonie
Affronte
Le colon
Aux ailes
Détachées
Grande alors
Est la mélancolie

Le pôle inique
Enterre
La peau à l’aine
A la fin
Apollinaire
En manquât