Catherine Pont-Humbert, Quand les mots ne tiennent qu’à un fil. Une épopée poétique

Par |2025-03-27T17:04:35+01:00 27 mars 2025|Catégories : Catherine Pont-Humbert, Critiques|

Quand les mots ne tien­nent qu’à un fil sem­blent n’évoquer que la fragilité et la tem­po­ral­ité du verbe dis­per­sé en par­tic­ules de vie, Cather­ine Pont-Hum­bert nous sur­prend par un sous-titre qui reprend en mains leur aven­ture con­jointe, Une épopée poé­tique. Serait-ce le secret de la lumière qui peut être perçu comme cor­pus­cule ou comme onde. 

Ce qui plane pour pollinis­er l’espace et ce qui crée le vol des migrants. Il y a con­tin­uelle­ment ce va-et-vient entre le tim­bre (trem­ble­ment du mot) et l’écriture qui nous emmène dans ses pro­pres voies, aus­si inex­plic­a­bles soient-elles, à tra­vers l’ampleur mag­né­tique de ce que l’on nomme poésie.

Les mots se cog­nent les uns aux autres… pour écrire l’histoire de nos aïeux. Que voir à tra­vers la per­cus­sion sur­prenante de l’émotion et des éclats de quo­ti­di­en, la racine sécu­laire : lib­erté au bord du chaos jusqu’à la con­ti­nu­ité de l’individu qui fait cause com­mune, mais secrète, avec sa tribu.Une longue séance de mots bif­fés con­tient le vide, se heurte aux fron­tières du dici­ble. Et c’est là qu’en­tre en scène la poésie de nulle part, de toutes parts.

J’ai lu avec lenteur et quelques sauts tem­porels ce beau livre d’équilib­riste du mot, du son/sens et des sentes de l’être. Belle et sur­prenante prom­e­nade dans le trem­ble­ment et les mod­u­la­tions de la voix. Ce livre qui est aus­si porté par le tis­sage de cou­ver­ture de Pier­rette Bloch, entremêle avec bon­heur l’aléatoire de la créa­tion artis­tique et l’objet qui n’est jamais final mais fenêtre sur l’espace. La poésie étant une ten­ta­tive d’aller vers la vraie vie qui n’est pas la lit­téra­ture en soi mais la quête, la sur­prise. La lit­téra­ture se fait sans le vouloir, au fond ! Elle précède le vrai silence qui vient au bout des mots.

Cather­ine Pont-Hum­bert, Quand les mots ne tien­nent qu’à un fil. Une épopée poé­tique, édi­tions la Tête à l’envers, 2025.

Présentation de l’auteur

Catherine Pont-Humbert

Cather­ine Pont-Hum­bert est écrivaine, poète, jour­nal­iste lit­téraire, lec­trice et con­cep­trice de lec­tures musicales.

Pro­duc­trice à France Cul­ture de 1990 à 2010, elle y a réal­isé de très nom­breux grands entre­tiens (« A voix nue ») et doc­u­men­taires. Depuis, elle pro­gramme et ani­me des ren­con­tres lit­téraires à l’occasion de fes­ti­vals de lit­téra­ture en France et dans des pays francophones.

Elle est tit­u­laire d’un doc­tor­at de let­tres mod­ernes por­tant sur la lit­téra­ture du Québec qui lui a valu une bouse de recherche du Con­seil des Arts du Cana­da. Elle a vécu à Montréal.

Elle est par ailleurs mem­bre du comité de rédac­tion de la revue Apulée (dirigée par Hubert Had­dad) depuis sa créa­tion, mem­bre de l’équipe du Fes­ti­val de poésie de Sète, et mem­bre du comité de direc­tion du PEN Club français.

Bibliographie 

Elle est l’auteur d’essais, de réc­its, et de livres de poésie. Elle a notam­ment pub­lié Car­nets de Mon­tréal, édi­tions du Pas­sage, 2016, La Scène (réc­it), édi­tions Unic­ité, 2019, Légère est la vie par­fois (poésie), éd. Jacques André, 2020, Les Lits du monde (poésie), édi­tions la rumeur libre, 2021, Chemins (livre d’artiste avec des encres de Jean-Luc Guina­mant), édi­tions Tran­signum 2022, Noir print­emps (poésie), édi­tions la rumeur libre, 2023, Quand les mots ne tien­nent qu’à un fil. Une épopée poé­tique (prose poé­tique), édi­tions La tête à l’envers, 2025 (prix Vénus Khoury-Gha­­ta, pre­mière sélec­tion du prix Mallarmé).

Sa poésie est parue en revues (Apulée, Les cahiers du sens, Siir­d­en, Ver­so, Con­cer­to pour marées et silence, Recours au poème), dans des antholo­gies (« Feu » édi­tions Hen­ry, « Du corps du poète au corps poé­tique » jeudidesmots.com, « Europoe­sia », « l’Athanor des poètes », « Voix vives de Méditer­ranée » …). Elle est régulière­ment invitée dans des fes­ti­vals de poésie en France et à l’étranger.

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Michel Cassir

Poète, tra­duc­teur et directeur de la col­lec­tion de poésie « Lev­ée d’Ancre » aux Edi­tions l’Harmattan depuis 2001 (160 titres parus), Michel Cas­sir est aus­si un sci­en­tifique uni­ver­si­taire, recon­nu inter­na­tionale­ment dans le domaine des piles à com­bustible et de l’hydrogène. Il a pub­lié une trentaine d’ou­vrages lit­téraires, dont l’un a été traduit en espag­nol au Mex­ique. Une antholo­gie de ses poèmes est parue en Turquie et en Ital­ie. Né en 1952 à Alexan­drie en Egypte, il passe sa jeunesse au Liban où il fait par­tie du courant nova­teur et rebelle de la poésie fran­coph­o­ne. Il réalise des études supérieures en France et par la suite enseigne à l’U­ni­ver­sité Nationale Autonome de Mex­i­co pen­dant neuf ans. Il vit à Paris depuis plus de trente-sept ans où il pour­suit une activ­ité soutenue sur le plan de la créa­tion et de la dif­fu­sion de la poésie. Poète de l’exigence et l’intégralité de l’aventure poé­tique, Michel Cas­sir est autant mar­qué par le sur­réal­isme européen et lati­no-améri­cain que par l’univers poé­tique arabo-méditer­ranéen. Arti­san de l’image brève et ful­gu­rante comme du souf­fle con­tinu, il explore depuis de nom­breuses années les voies de l’oralité et de son tis­sage sub­til avec le son et la musique. Michel Cas­sir place la poésie au cen­tre même du mys­tère et de la quête humaine. De la fête intérieure à l’aventure des mots qui ten­tent de débus­quer un sens plus fort à la dual­ité réel/imaginaire. La poésie rend aus­si jus­tice à la vie out­ragée. Elle s’approprie le bon­heur au com­bat. Il a été pub­lié dans des antholo­gies et revues poé­tiques en France, Liban, Mex­ique, Algérie, Etats-Unis, Ser­bie, Aus­tralie, Ital­ie, Turquie, Roumanie, Roy­aume-Uni, Corse, Colom­bie, Russie, Tunisie, Argen­tine, Espagne et Islande. Il a traduit plusieurs poètes de langue espag­nole (Espagne, Argen­tine, Mex­ique, Colom­bie, Nicaragua). Il a obtenu le Prix lit­téraire « Le jas­min d’Argent » en 2008 pour l’ensemble de son œuvre poé­tique. Bib­li­ogra­phie  « Le sang qui monte lucide » (Ed. P.J. Oswald, Col­lec­tion La poésie est con­tagieuse, 1976) « Inno­cence comme une racine flam­bée » (Abeilles, 1977) « Une étoile avala moi » (Ed. des Prou­vaires, 1979) « Il est temps d’arracher l’oreille bleue du charme » (Ed. St-Ger­main-des-Prés, Col­lec­tion A l’écoute des sources, 1986) « A cause des fusées et de la mélan­col­ie » (Ed. St-Ger­main-des-Prés, Col­lec­tion Blanche, 1986) « Il se peut que le rêve d’exister » (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Poètes des cinq con­ti­nents, 1991) « Il n’est d’ange que de par­fum » (Ed. des Moires, 1995) « Ralen­ti de l’éclair » (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Poètes des cinq continents,1995) « Enlu­min­ure de terre » (Livre d’art édité par B.G. Lafab­rie, 1995) « Ate­lier de sable » (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Poètes des cinq con­ti­nents, 1999) « Braise de galop » (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Écri­t­ures, 2000) « L’infini rap­proché par les cornes » (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2003) « Les dis­tances mag­né­tiques », avec Antoine Boulad (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2005) « Creuset de souf­fle » (Livre d’art édité par B.G. Lafab­rie, 2005) « Dieux des dieux des dieux » (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2007) “Itinéraires” (Ed. L’épingle du jeu, 2011) “Brève antholo­gie (1969–2003)”, en turc, Yakacik-Kar­tal, Istan­bul, 2011. (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2018) « Point d’orgue » (Ed. Bilingue arabe-français, El Saqui Books, Bey­routh-Lon­dres, 2012) « Hors Temaz­cal », (L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2012) « Bey­routh clair de ruine » (Pho­tos de H. Kas­sat­ly, Ed. Al Ein, Col­lec­tion Traces, Bey­routh, 2012) “La fête prenant de vitesse l’obscur” (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2014) “Ces langues que nous ne par­lons pas” (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2016) “Man­i­feste oblique” (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2018) “Pas tout à fait la nef des fous”, poème col­lec­tif (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2020) “Lame” (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2021) “A feu tenu” (Ed. Unic­ité, 2022) 14 poètes espag­nols dans « Poésie sans fron­tière », « Antholo­gie bilingue de poètes espag­nols et français, Ed. Jaime B. Rosa et M. Cas­sir, Huer­ga & Fier­ro Edi­tores, Madrid, 2022. « La poésie est ton dou­ble », antholo­gie bilingue Ital­ien-Français, 2022, Mul­ti­me­dia Edi­zioni, Salerne, Ital­ie. « Tok­bar, suivi de Wuhan avant et Parabole », (Ed. L’Harmattan, Col­lec­tion Lev­ée d’Ancre, 2024, sous presse).

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