Née en 1959, Hanne Bramnes est reconnue comme l’un des poètes norvégiens les plus importants de sa génération. Son premier recueil, Korrespondanse, dont sont extraits les poèmes ci-dessous, a été publié en 1983, alors qu’elle n’avait que vingt-quatre ans. On y voit déjà affleurer le thème majeur de la lumière, qu’elle ne cessera d’explorer par la suite : lumière pénétrante ou diffuse, avec ses éclats, ses dérobades, ses filigranes, tous ses jeux de caché/montré avec l’invisible. D’où l’importance des moments de l’année, des phénomènes météorologiques, et par conséquent des maisons, avec leurs multiples entrées, seuils et fenêtres.
Derrière la fragilité des filigranes, on devine une douleur secrète, qui plutôt que d’appeler à l’aide se laisse deviner dans des images. Les strophes de « Korrespondanse » dévoilent des missives brèves adressées à un lecteur indéterminé, parfois à un « tu » dont l’éloignement est encore une proximité qui fait mal. Peu de ponctuation, de majuscules, de repères : la même pudeur est requise pour s’inviter dans ces phrases parfois tout juste allusives, comme des pensées inquiètes à la dérive dans un temps effiloché.
Parmi ses autres recueils :
- I sin tid (« De son temps »), 1986
- Nattens kontinent (« Le Continent de la nuit »), 1992
- Revolusjonselegier (« Elégies de la révolution »), 1996
- Regnet i Buenos Ayres (« la Pluie à Buenos Ayres »), 2002
- Salt på øyet (« Du sel dans les yeux »), 2006
- Det står ulver i din drøm (« Il y a des loups dans ton rêve »), anthologie, 2008
- Uten film i kameraet (« Sans film dans l’appareil »), 2010
Également auteur pour la jeunesse, éditrice et traductrice d’auteurs très divers (Sylvia Plath, Denise Levertov, Selima Hill, William Blake, l’Indienne Kamala Das, l’Estonienne Marie Under, sans compter plusieurs recueils de poèmes japonais et chinois anciens), Hanne Bramness a obtenu en 1996 le Prix du Club de Poésie Norvégien pour ses traductions, et en 2006 le très recherché Doblougspris, décerné par une académie suédoise.
En français :
- Trois poètes norvégiens, anthologie réunie et traduite par Anne-Marie Soulier, éditions du Murmure, Dijon 2011.
- Le Blues du coquillage, poèmes pour petits et grands, Po&Psy, avril 2013 (traduction d’Anne-Marie Soulier)