Christiane Simoneau, ENIVRÉE DE VENT … et autres poèmes

Par |2025-01-07T09:37:41+01:00 6 janvier 2025|Catégories : Christiane Simoneau, Poèmes|

QUIJESUIS refait surface
sub­mergée dans les abondances
elle étend
ses mil­lions de pensées
sur ses kilo­mètres de peau
déjà éten­dus sur les sables chauds
de la détente

Par temps clair QUIJESUIS
vogue dans les eaux calmes
se laisse bercer par l’impulsion
de son intuition
où la trans­parence des évidences
annonce
une avancée pro­lifique 
revi­tal­isant
ses neu­rones en pleine action

Prof­i­tant de vents favorables
pour don­ner de la voile
à ses mil­liers d’éoliennes
ven­ti­lant ses espaces
   QUIJESUIS se repose
hon­ore la tranquillité
grimpe
au mat des échappées
se grise d’intimité
jubile de plaisir
en observant
la nature l’embraser
sous les ailes de la félicité
Quelque part ici
dans les hau­teurs fragiles
murmures
de l’immuable

(À tous ceux et celles que la nature inspire …)

C. Simoneau, pho­to Roland Milette, pein­ture virtuelle Pablo Poblète, 2023

FRAÎCHEUR DE L’INNOCENCE

Je l’observe
enjouée
dépli­ant les pensées
comme on déplie
la souplesse
sur la couverture
des émerveillements

Elle s’étire
déroulant les aperçus
comme on déroule
un sentiment
pour en examiner
le galbe
des intensités

Elle con­jugue
les similitudes
s’amuse d’étonnement
avec la longueur des imaginaires
par­cours sensoriels
au car­refour des impres­sions    

Elle s’aventure tendrement
      jon­gle
avec les octaves
sans bagage de référence
multipliant
les ailleurs ici
les ici vertigineux
occu­pant ses ter­res fertiles

(En obser­vant ma petite fille Sarah … Poème dédié à toutes les petites filles de ce monde)

 

 

Danse des mul­ti­ples, Encre, C. Simoneau, 2019

CRÉER L’IMPENSABLE …

L’impression embrasse l’imaginaire
les yeux jon­g­lent avec l’ingéniosité
dévoilant de mys­térieuses constructions
soulevant
les inter­ro­ga­tions d’abstractions
déroutant le réel …
les lignes devi­en­nent des corps à corps
les courbes des oasis de plaisir
les points des îles à découvrir

Les vides et les pleins
dessi­nent des musiques avec l’impulsion
faisant valser les rires
jazzer la théâtralité
ponc­tu­ant les interludes
dans les hauts et les bas
des raz-de-marée de la création
où le temps
oublie les las­si­tudes de la quotidienneté
nour­rit les gour­man­dis­es d’évasion
suscitées
par la poésie de la matière

Éten­due sur les fragilités
l’expression joue avec les audaces
caresse les subtilités
fer­tilise l’ivresse des possibles
      glorifie
la lib­erté de créer

(Poème écrit pour mon grand com­plice, poète-artiste mul­ti­dis­ci­plinaire, dra­maturge, dans le cadre d’une expo­si­tion et du Fes­ti­val inter­na­tion­al de la poésie) 

 

 

 

Con­struc­tion mys­térieuse, pho­to C. Simoneau, 2023

UN MONDE À DÉCOUVRIR

Dans ce monde à découvrir …
les saisons se dévoilent
bril­lent dans les yeux
cour­tisant les réalités
voguent
dans les ondes évasives
d’instants imprégnés
d’ambiances

Dans ce monde à découvrir …
les saisons
met­tent en scène
des univers parallèles
suscitent
l’éclosion
la matéri­al­ité immatérielle
      créent
des pèlerinages
gan­tés de mondes

Dans ce monde à découvrir …
les saisons se racontent …
les reflets
s’affichent …
dans une mer multidimensionnelle
à l’intérieur
d’une mul­ti­tude de fresques
d’humanité en transit …

(Durant une rési­dence d’écriture en Guade­loupe, en 2024)

 

 

 

 

Un monde à décou­vrir, pho­to C. Simoneau, 2022

HABILLÉ D’IMAGINAIRE

Habil­lé d’imaginaire
mon corps par­court le monde des pensées
           en explo­rant
la MAGIE des inter­ro­ga­tions cousue d’insondables
avec des airs de liberté
débor­dant de virtuosité
pour pren­dre le large des idées fixes

Habil­lé d’imaginaire
mon corps effleure
l’immensité des ter­ri­toires à découvrir
voilées d’intempéries
coif­fées d’amour avec soif de créer
brave les jours
rem­plis de mystères
pour défi­er le temps
vêtu de mirages

Habil­lé d’imaginaire
mon corps résiste
à l’heure où le jour se lève
s’allonge à l’ombre des réalités
dans le hamac des sublimations
s’envolant
à l’aventure …

(Écrit dans le cadre du pro­jet ‘Habil­lé d’imaginaire / 50 ans — 50 ban­nières — 50 artistes et poètes’’ que j’ai organ­isé dans le cadre du 50e anniver­saire de la Galerie d’art du Parc, Trois-Riv­ières, Québec)

Magie des vir­tu­osités, pho­to C. Simoneau, 2022

À FLEUR DE PEAU                                                                       

Aban­don­nant sa terre natale
asséchée
par la maltraitance
les pen­sées cadavériques
se posent
sur le radeau des espérances
la vie
recherche terre d’accueil
propice
à la flo­rai­son des idées

Dérac­iné
au plus pro­fond de ses convictions
réfugié
dans ses ter­ri­toires intérieurs
l’e­spérance entrevoit l’espoir
dans le regard des enfants étoilés
bris­es de renaissance

Habitée d’agitations
la terre
sec­oue les horizons
le soleil
attise les ardeurs
le vent
calme les blessures
le print­emps se réanime
le cœur bat
aux rythmes des audaces

(En réac­tion à toutes les guer­res qui se déroulent partout dans le monde …)

 

 

 

 

 

Terre natale, pho­to C. Simoneau, 2021

JEU D’OMBRES

En cher­chant
l’ombre
de mon ombre
j’ai trouvé
l’ombre
de l’autre

L’om­bre de son ombre
portait
l’apparence discrète
de son refuge
à l’abri des ombres errantes 
évi­tant de per­dre son ombre
dans les apparences

À son insu
un intrus d’occasion
s’aven­ture d’aventure
pro­je­tant des ombres étranges
faisant ombrage
à sa timide vraisemblance

Sans l’om­bre d’un doute
l’ombre de son ombre
aperçut
l’ombre de mon ombre
en pleine exploration
des ombres de passage

En cher­chant l’ombre
de mon ombre
j’ai entrevu
l’ombre des ombres
allongée
sur l’univers des univers

(Entre réal­ité et vir­tu­al­ité … le jeu de la vie)

L’Ombre de moi-Même, Encre C. Simoneau, 2020

REFUGE

J’ai mal à mon HUMANITÉ …
j’étouffe dans ce brouil­lard d’être
je crie des soupirs, hurle des larmes
de m’être trahie, aban­don­née maintes fois
dans l’immensité de mes univers intérieurs

Pris­on­nière en cav­ale envahie de doutes
qui momi­fient trop sou­vent les intentions
je marche en QUÊTE d’affranchissement
dans l’étendu infi­ni des magnificences
clig­no­tant à l’horizon de QUIJESUIS

En errance momen­tanée, por­tant mon refuge
par­fois léger, par­fois lourd de sens obscurs
je vagabonde dans les sen­tiers de ma destinée
explo­rant les fécon­des INSPIRATIONS créatrices
en appétit de vie, de survie existentielle

Je m’aventure sur des ter­ri­toires sauvages
avec fougue, ent­hou­si­asme, amplitude
dans les méan­dres de la quotidienneté
trit­u­rant les curiosités de ce MONDE
où par temps clair, j’aperçois les joyaux
enfouis dans les abîmes du temps

Seule maître à bord, soli­taire à l’affût
amar­rée dans les ports psychologiques
des ren­con­tres, je sil­lonne les CHEMINS
en appétit de nour­ri­t­ures essentielles
j’observe, apprivoise, apprend à aimer
à semer la vie par vents et marées

J’écris, je sculpte mon quo­ti­di­en de pourpre
forge des alliages, des alliances
com­pose des suites par­fois déconcertantes
avec les cohérences, inco­hérences du moment
IMPROVISE des embra­sures déstabilisantes
dans les ancrages qui m’habitent 

Assoif­fée de QUIÉTUDE, de lat­i­tude, de sublimation
Je chevauche le présent, ense­mence les secondes
par­cours amoureuse­ment les douceurs lumineuses
Avec des rires cristallins, j’écume les instants
brise les bar­rières de l’obscurantisme
crée des ouver­tures dans la BEAUTÉ des imper­fec­tions 

De pas­sage, je MÉDITE, espère en silence
le print­emps des libertés …

(Poème com­posé dans le cadre du pro­jet de Lise Bar­beau — Denis Dion D’encre et d’acier, ain­si sois-tu,
présen­té au Musée québé­cois de cul­ture pop­u­laire, Prison de Trois-Riv­ières, Québec) 

 

Refuge, pho­to C. Simoneau, 2022

Présentation de l’auteur

Christiane Simoneau

CHRISTIANE SIMONEAU, poète-muséo­­logue, Trois-Riv­ières, Québec, Canada

Orig­i­naire de la ville de Québec, CHRISTIANE SIMONEAU vit et tra­vaille à Trois-Riv­ières au Québec depuis 1980. Sa poésie prend racine dans la nature, l’humain, ses voy­ages de par le monde, en com­plic­ité à ses activ­ités pro­fes­sion­nelles nationales/internationales intime­ment liées aux arts visuels. C’est dans les univers de la créa­tion et d’organisations artis­tiques qu’elle a pris davan­tage con­science de la beauté, de l’importance des mots et de leurs espaces imag­i­naires. Ses poèmes voy­a­gent entre matéri­al­ité et immatéri­al­ité, entre action et con­tem­pla­tion, entre chant et silence.

Elle a par­ticipé à divers événe­ments artis­tiques et poé­tiques en France, en Guade­loupe, au Maroc et au Québec, dont le Fes­ti­val inter­na­tion­al de la poésie de Trois-Riv­ières au Québec, en 2018. 

Bibliographie 

Ses poèmes, comme de grands jardins-sculp­­tures, se retrou­vent dans plusieurs antholo­gies français­es et qua­tre recueils réu­nis­sant sous un même ciel, poèmes, encres ou pho­tos de son cru. Ceux-ci ont été pub­liés dans la col­lec­tion Poètes fran­coph­o­nes plané­taires, ÉDITIONS UNICITÉ, France : Mots voyageurs  en 2014, à l’ombre où je suis  en 2016, Quelque part ici  en 2018,  Vague entre vagues  en 2020. Un autre recueil est en route pour 2025.

Par­mi ses recon­nais­sances, elle reçoit le PRIX HOMMAGE et la médaille des Bâtis­seurs / Prix ART Excel­lence de Cul­ture Mauricie au Québec, en 2023, et la médaille d’argent par la SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE des ARTS — SCIENCES — LETTRES, Paris, France, en 2021, en recon­nais­sance de son par­cours dans le développe­ment des arts et de la cul­ture franco-québécoise.

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