QUIJESUIS refait surface
submergée dans les abondances
elle étend
ses millions de pensées
sur ses kilomètres de peau
déjà étendus sur les sables chauds
de la détente
Par temps clair QUIJESUIS
vogue dans les eaux calmes
se laisse bercer par l’impulsion
de son intuition
où la transparence des évidences
annonce
une avancée prolifique
revitalisant
ses neurones en pleine action
Profitant de vents favorables
pour donner de la voile
à ses milliers d’éoliennes
ventilant ses espaces
QUIJESUIS se repose
honore la tranquillité
grimpe
au mat des échappées
se grise d’intimité
jubile de plaisir
en observant
la nature l’embraser
sous les ailes de la félicité
Quelque part ici
dans les hauteurs fragiles
murmures
de l’immuable
(À tous ceux et celles que la nature inspire …)
C. Simoneau, photo Roland Milette, peinture virtuelle Pablo Poblète, 2023
FRAÎCHEUR DE L’INNOCENCE
Je l’observe
enjouée
dépliant les pensées
comme on déplie
la souplesse
sur la couverture
des émerveillements
Elle s’étire
déroulant les aperçus
comme on déroule
un sentiment
pour en examiner
le galbe
des intensités
Elle conjugue
les similitudes
s’amuse d’étonnement
avec la longueur des imaginaires
parcours sensoriels
au carrefour des impressions
Elle s’aventure tendrement
jongle
avec les octaves
sans bagage de référence
multipliant
les ailleurs ici
les ici vertigineux
occupant ses terres fertiles
(En observant ma petite fille Sarah … Poème dédié à toutes les petites filles de ce monde)
Danse des multiples, Encre, C. Simoneau, 2019
CRÉER L’IMPENSABLE …
L’impression embrasse l’imaginaire
les yeux jonglent avec l’ingéniosité
dévoilant de mystérieuses constructions
soulevant
les interrogations d’abstractions
déroutant le réel …
les lignes deviennent des corps à corps
les courbes des oasis de plaisir
les points des îles à découvrir
Les vides et les pleins
dessinent des musiques avec l’impulsion
faisant valser les rires
jazzer la théâtralité
ponctuant les interludes
dans les hauts et les bas
des raz-de-marée de la création
où le temps
oublie les lassitudes de la quotidienneté
nourrit les gourmandises d’évasion
suscitées
par la poésie de la matière
Étendue sur les fragilités
l’expression joue avec les audaces
caresse les subtilités
fertilise l’ivresse des possibles
glorifie
la liberté de créer
(Poème écrit pour mon grand complice, poète-artiste multidisciplinaire, dramaturge, dans le cadre d’une exposition et du Festival international de la poésie)
Construction mystérieuse, photo C. Simoneau, 2023
UN MONDE À DÉCOUVRIR
Dans ce monde à découvrir …
les saisons se dévoilent
brillent dans les yeux
courtisant les réalités
voguent
dans les ondes évasives
d’instants imprégnés
d’ambiances
Dans ce monde à découvrir …
les saisons
mettent en scène
des univers parallèles
suscitent
l’éclosion
la matérialité immatérielle
créent
des pèlerinages
gantés de mondes
Dans ce monde à découvrir …
les saisons se racontent …
les reflets
s’affichent …
dans une mer multidimensionnelle
à l’intérieur
d’une multitude de fresques
d’humanité en transit …
(Durant une résidence d’écriture en Guadeloupe, en 2024)
Un monde à découvrir, photo C. Simoneau, 2022
HABILLÉ D’IMAGINAIRE
Habillé d’imaginaire
mon corps parcourt le monde des pensées
en explorant
la MAGIE des interrogations cousue d’insondables
avec des airs de liberté
débordant de virtuosité
pour prendre le large des idées fixes
Habillé d’imaginaire
mon corps effleure
l’immensité des territoires à découvrir
voilées d’intempéries
coiffées d’amour avec soif de créer
brave les jours
remplis de mystères
pour défier le temps
vêtu de mirages
Habillé d’imaginaire
mon corps résiste
à l’heure où le jour se lève
s’allonge à l’ombre des réalités
dans le hamac des sublimations
s’envolant
à l’aventure …
(Écrit dans le cadre du projet ‘Habillé d’imaginaire / 50 ans — 50 bannières — 50 artistes et poètes’’ que j’ai organisé dans le cadre du 50e anniversaire de la Galerie d’art du Parc, Trois-Rivières, Québec)
Magie des virtuosités, photo C. Simoneau, 2022
À FLEUR DE PEAU
Abandonnant sa terre natale
asséchée
par la maltraitance
les pensées cadavériques
se posent
sur le radeau des espérances
la vie
recherche terre d’accueil
propice
à la floraison des idées
Déraciné
au plus profond de ses convictions
réfugié
dans ses territoires intérieurs
l’espérance entrevoit l’espoir
dans le regard des enfants étoilés
brises de renaissance
Habitée d’agitations
la terre
secoue les horizons
le soleil
attise les ardeurs
le vent
calme les blessures
le printemps se réanime
le cœur bat
aux rythmes des audaces
(En réaction à toutes les guerres qui se déroulent partout dans le monde …)
Terre natale, photo C. Simoneau, 2021
JEU D’OMBRES
En cherchant
l’ombre
de mon ombre
j’ai trouvé
l’ombre
de l’autre
L’ombre de son ombre
portait
l’apparence discrète
de son refuge
à l’abri des ombres errantes
évitant de perdre son ombre
dans les apparences
À son insu
un intrus d’occasion
s’aventure d’aventure
projetant des ombres étranges
faisant ombrage
à sa timide vraisemblance
Sans l’ombre d’un doute
l’ombre de son ombre
aperçut
l’ombre de mon ombre
en pleine exploration
des ombres de passage
En cherchant l’ombre
de mon ombre
j’ai entrevu
l’ombre des ombres
allongée
sur l’univers des univers
(Entre réalité et virtualité … le jeu de la vie)
L’Ombre de moi-Même, Encre C. Simoneau, 2020
REFUGE …
J’ai mal à mon HUMANITÉ …
j’étouffe dans ce brouillard d’être
je crie des soupirs, hurle des larmes
de m’être trahie, abandonnée maintes fois
dans l’immensité de mes univers intérieurs
Prisonnière en cavale envahie de doutes
qui momifient trop souvent les intentions
je marche en QUÊTE d’affranchissement
dans l’étendu infini des magnificences
clignotant à l’horizon de QUIJESUIS
En errance momentanée, portant mon refuge
parfois léger, parfois lourd de sens obscurs
je vagabonde dans les sentiers de ma destinée
explorant les fécondes INSPIRATIONS créatrices
en appétit de vie, de survie existentielle
Je m’aventure sur des territoires sauvages
avec fougue, enthousiasme, amplitude
dans les méandres de la quotidienneté
triturant les curiosités de ce MONDE
où par temps clair, j’aperçois les joyaux
enfouis dans les abîmes du temps
Seule maître à bord, solitaire à l’affût
amarrée dans les ports psychologiques
des rencontres, je sillonne les CHEMINS
en appétit de nourritures essentielles
j’observe, apprivoise, apprend à aimer
à semer la vie par vents et marées
J’écris, je sculpte mon quotidien de pourpre
forge des alliages, des alliances
compose des suites parfois déconcertantes
avec les cohérences, incohérences du moment
IMPROVISE des embrasures déstabilisantes
dans les ancrages qui m’habitent
Assoiffée de QUIÉTUDE, de latitude, de sublimation
Je chevauche le présent, ensemence les secondes
parcours amoureusement les douceurs lumineuses
Avec des rires cristallins, j’écume les instants
brise les barrières de l’obscurantisme
crée des ouvertures dans la BEAUTÉ des imperfections
De passage, je MÉDITE, espère en silence
le printemps des libertés …
(Poème composé dans le cadre du projet de Lise Barbeau — Denis Dion D’encre et d’acier, ainsi sois-tu,
présenté au Musée québécois de culture populaire, Prison de Trois-Rivières, Québec)
Refuge, photo C. Simoneau, 2022