A la confluence
Des ruines
Route tracée à
La désolation
Hors de la lumière
Peut-être étreindras-tu
Peau couverte
De mémoire
Cette voie où
Celle-ci
Comme pitance de l’exil
Puisqu’il te faut aller
Où les vents enivrent
A bientôt
Dis-tu
A chaque escale
Avant de partir
Pour une autre
Sur ton itinéraire
Imprécis
Nomade
De gare en port
Tu descends
Sur une terre temporaire
Pour donner forme
A ton errance
Ce jour
Est particulier
Plus noir que jamais
Le crépuscule
Discute
Avec la mort
Dans l’intimité de la désolation
Une tranchée s’est ouverte
Adieu
Les discours
Peuvent encore mentir
Te souviens-tu que
Nous savions
Gratter la surface
Des ténèbres
A suffisance
En cet endroit
Pour trouver plus de sombre
S’il en est besoin
La disgrâce
Fait fleurir
Plus qu’un naufrage
A l’orée
De l’indéfini
Tremblement
Il semble que
La pluie est attendue
A l’autre bout de la ligne
Tes yeux
Ne portent plus le ciel
Sous tes cheveux
Tout est devenu
Tellement vulnérable
De ce qu’il te reste
De ce que tu n’as plus
Encore une fois
Tu refais l’inventaire
D’une vie
Foutoir
Parfois
Tu te retournes
Vers là-bas
C’est un jour d’hiver
Qui donne refuge
A ta peine
Ce ciel transi
De temps à autre
Il reste plus longtemps
A tes côtés
Que faire
Ce jour
Te demandes-tu
A chaque mouvement
De l’ennui
L’étreinte d’une interrogation
Retranche
Une clarté à ce qu’il te reste
Comme souffles
En sursis
Qui que tu sois
Jusqu’à l’ivresse
Par la souffrance
Tu concasses
Les os
Des faux soleils
Pour retrouver
Espace vital
Ne serait-ce qu’un court
Instant
Qui referait
Lumière
Lire À l’avant-garde des ruines, le premier recueil de Christophe Bregaint