Pas de vendanges dans nos villes mais pour la paix des chants des morts à ramasser et nous mouillons nos lèvres pour pouvoir bien siffler
A défaut de nos cloches quand nous tirions leurs cordes je chante même si rauque est ma voix comme le cœur est usé
Car demain chante aussi tracts sur la bastille pétards sur la place voici nos villes brûlantes quand août enfin est là
Guillaume coupe le cou au soleil vincent dessine le ciel tous les deux prennent les armes je n’ai plus mal sans mon village
J’ai bien fait de ranger mes ifs et mon vélo et marche et crie dans la poussière de ce nouveau midi
Et je vais de l’avant avec mes couleurs elles coulent du pinceau sur des affiches qui font beaucoup de bruit
Ni aveugles ni muets nous n’avons plus cette peur de tomber dans la neige comme est tombé Robert Walser
Au-dessus de nos têtes il y a cette lumière bleue fête de nos mémoires nous nous souvenons déjà au pas au pas camarades à l’unisson marchons
Pavés des grands boulevards où nous ouvrons nos bouches pour ces enfants qui écouteront un jour
L’histoire de notre Histoire loin des petites rues nous usons nos semelles pour y clamer nos grandes idées
Avant le crépuscule que je mérite j’attends cette nuit depuis l’âge de quinze ans il a suivi la même route je pense le savoir