Ce numéro de la revue contemporaine de poésie Contre-Allées a ceci de bénéfique qu’il secoue le paysage éditorial. Romain Fustier le revendique dans son avant-propos : Contre-Allées se doit d’accueillir le poème d’où qu’il provienne –du haut des crêtes, de la mi-pente ou du fond de la vallée‑, pourvu qu’il soit cette expérience rythmée. Quitte à aller à l’encontre des attendus de la vérité poétique officielle. Ce numéro accueille de nombreuses voix (17), formes et thèmes variés mais aucune dissonance dans cette pluralité, l’exigence opère comme un fil directeur. Joël Bastard ouvre le recueil, poèmes en prose où le propos, condensé, donne à voir une photographie révélant mystérieusement l’enfance, retrouvée, elle propulse vers la connaissance de soi ce temps entre aujourd’hui et demain. Plus loin, ce vers de Sylvie Durbec deuil deuil arbre mort pour arbre vif illustre bien cette expérience rythmée d’un sujet face au monde ligne de faîte des revuistes. Exemple de cette riche pluralité dans ce numéro, la poésie de Jacques Moulin est incantation et hymne du vivant. Le souffle des allitérations fait exploser les images et pousse au paroxysme la force créatrice du poème Poésie sonore. Les grues haussent le ton//Il est chasseur jaseur oiseleur agriculteur arboriculteur accompagnateur et distributeur de tripailles pour vautours//. Quant à elle, la douceur des vers d’Erwann Rougé n’enlève rien à leur gravité : Ce matin les oiseaux sont calmes. Le silence tout autour n’est à personne. L’intérêt porté par la revue à l’acte créateur se retrouve dans les deux questions posées chacune d’elles à quatre poètes, l’une : Une chambre à soi : depuis quel lieu ‑réel ou imaginaire- écrivez-vous ? L’autre : Lorsque vous écrivez un poème, comment se fait l’enjambement ? La scansion douce du vers est-elle de prime abord sonore ou visuelle ? Les propos sont recueillis par Cécile Glasman et Matthieu Gosztola. La moitié des notes de lecture est consacrée aux revues. Oui, l’espace ouvert par Contre-Allées est, de façon manifeste, défense de la poésie contemporaine.
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- Jóanes Nielsen, Les Collectionneurs d’images - 21 novembre 2021
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- Lee Sumyeong : poèmes présentés et traduits par Marie-Christine Masset - 6 juillet 2019
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- Richard Brautigan Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus - 26 janvier 2018
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- Elise TURCOTTE : Dark Menagerie, traduit du français par Andrea Moorhead - 16 octobre 2016
- Alda Merini, La Terra Santa, préface de Flaviano Pisaneli, traduction Patricia Dao - 14 octobre 2015
- Les 43 ans de la revue Osiris - 30 août 2015
- Contre-Allées, revue contemporaine de poésie n° 35/36 - 25 août 2015
- Angèle Paoli, Les Feuillets de la Minotaure - 24 mai 2015
- OSIRIS n°79 - 1 mars 2015
- Les Carnets d’Eucharis, version papier, opus 2 - 7 avril 2014
- Délire amoureux/ Delirio amoroso, de Alda Merini - 30 mars 2014