L’aurore
pas tout à fait couleur
pas tout à fait pinceau
peu de lumière encore
sauf à l’est
le long des crêtes
sous le ciel élastique de l’aube
on cherche le flou
pour se libérer du sur mesure
le doute est chemin
la certitude étape
∗∗∗
La suite des jours
comme un accordéon
le sens du crépuscule
souvent replié sur lui-même
laissant trop facilement
la place au noir
mais en haut de la montagne
la tristesse du monde
se perd dans le ciel
il ne reste que la beauté
des choses qui ne sont pas des choses
∗∗∗
Un murmure
l’eau s’écoule
dans un sens connu d’elle
comme un instinct
qui se ferait voir
un éclair
l’oiseau s’élance
on dirait le hasard
prenant son vol
il est tant de choses admirables
∗∗∗
Elle regarde
de ses yeux clos
le lointain
et l’étranger
qui n’existe qu’en soi
comme s’il n’y avait rien
rien au-delà du sol
rien en dessous
et qu’il fallait rire
à se coucher par terre
qu’il fallait aimer jusqu’à ramper
pour effacer la frontière
∗∗∗
Rivage
si bien nommé
la rive qu’on atteint
plus ou moins tôt dans l’âge
et le constat
que l’on ne fait jamais
fourrure écailles plumage
nous n’avons rien de tout cela
pour nous mieux toucher